dimanche 6 janvier 2008

Une conférence sur la paix dans les provinces en proie aux troubles du Nord et du Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), s'ouvre dimanche à Goma, a annoncé samedi le comité organisateur, au cours d'un point de presse.

"Comme prévu, il y aura ce dimanche la cérémonie d'ouverture de la conférence sur la paix, la sécurité et le développement au Nord et au Sud-Kivu dans l'enceinte de l'Université libre des Grands lacs à Goma", capitale du Nord-Kivu, a déclaré l'abbé Apollinaire Malu Malu, qui préside le comité préparatoire.

Organisée à l'initiative du président Joseph Kabila, cette conférence vise à mettre fin aux conflits dans ces deux provinces frontalières du Rwanda et du Burundi et jeter les bases d'une paix durable dans la région.

Le Nord-Kivu est depuis août 2007 le théâtre de violents affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) - qui y ont déployé près de 25.000 hommes - et des soldats insurgés ralliés au général déchu Laurent Nkunda, dont le nombre est estimé à environ 4.000. Cette région compte quelque 800.000 déplacés de guerre, selon l'ONU.

Le gouvernement a annoncé officiellement samedi la suspension des opérations militaires au Nord-Kivu pour "permettre la tenue dans les meilleures conditions" de cette conférence. Selon le ministre congolais de la Défense, Chikez Diemu qui a annoncé cette décision, les FARDC "vont observer une suspension, jusqu'à nouvel ordre, des opérations militaires dans la province du Nord-Kivu".

Prévue initialement le 27 décembre, l'ouverture de la conférence avait été repoussée au 6 janvier pour permettre au comité organisateur de "sensibiliser davantage" les différentes communautés des deux provinces sur l'opportunité d'une telle rencontre.

Tous les chefs des groupes armés congolais opérant dans la région, y compris le chef rebelle Nkunda, ont été invités à la conférence, a assuré l'abbé Malu Malu. "Tous, sans exception, ont été invités à participer aux travaux de la conférence", a-t-il indiqué sans donner plus de précision.

Le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP, mouvement politico-militaire de Nkunda ) n'avait pas encore confirmé samedi en fin d'après-midi la participation de son leader.

Tutsi congolais, Nkunda se pose en protecteur de sa communauté et réclame officiellement la neutralisation des rebelles hutus rwandais basés en RDC - dont certains ont participé au génocide rwandais de 1994, essentiellement dirigé contre les Tutsis. Il exige aussi le retour de quelque 46.000 Tutsis congolais réfugiés depuis des années dans les pays voisins.

Environ 600 personnes, représentants du gouvernement, parlementaires, membres de la société civile, militaires et délégués des différentes communautés ethniques du Nord et du Sud-Kivu, sont attendues à ces assises.

Des délégués des pays voisins de la RDC ainsi que des représentants de la communauté internationale sont également attendus dans cette ville placée sous haute surveillance des forces de l'ordre ainsi que des Casques bleus.

La conférence de Goma, dont la clôture interviendra le 14 janvier, abordera notamment les problèmes posés par la présence de groupes armés locaux et étrangers, la surveillance des frontières, le trafic illicite de minerais ainsi que la prolifération des armes dans la région.

Dans son message de voeux aux Congolais, M. Kabila avait expliqué: "Cette conférence n'a pas pour objet un quelconque partage du pouvoir, encore moins la réouverture de débats sur des questions déjà tranchées par le peuple congolais à l'occasion du dernier référendum constitutionnel" de 2006.

Dans un communiqué parvenu à l'AFP, les "Patriotes Maï Maï", branche politique d'une milice locale accusée par Nkunda de soutenir les FARDC, ont prévenu que "répondre favorablement au cahier de charge de Laurent Nkunda serait un crachat sur la Constitution mais aussi légitimer toutes les rébellions".

GOMA (AFP)

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