jeudi 31 janvier 2008

L'épineux problème des FDLR

Un dossier de Jack Kahora - Sauvegardez (MP3)

Après les premiers accrocs au cessez-le-feu enregistrés lundi, au Nord-Kivu, les représentants des groupes armés réunis à Goma ont réaffirmé leur engagement en faveur de la paix. Ils ont minimisé la portée des accrochages de la veille entre les
éléments Maï Maï et des soldats fidèles au général déchu Laurent Nkunda.
Lors de la conférence sur la paix, la sécurité et le développement du Nord Kivu et Sud Kivu, les Kivutiens ont, à l’unanimité, demandé aux autorités congolaises et la communauté internationale de rapatrier, sans délai, les rebelles Hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et autres groupes armés étrangers. Toutefois, les FDLR disent craindre la justice du vainqueur sur le vaincu dans leur pays et préfèrent que des pourparlers soient organisés avant leur rapatriement. C’est ce qui ressort dans ce dossier que notre correspondant Jack Kahorha vient de réaliser après son séjour à Bushali, une localité sous contrôle des FDLR, en territoire de Mwenga au Sud Kivu.
VOA

mercredi 30 janvier 2008

Les factions rivales entendent respecter l'accord en RDC

Les rebelles tutsis congolais et les milices Maï-Maï ont promis de respecter l'accord de paix signé la semaine dernière dans l'est de la République démocratique du Congo, au lendemain de heurts qui ont fragilisé le cessez-le-feu.

Lundi en début de journée, des combats avaient éclaté aux abords de deux villages de la province du Nord-Kivu (est de la RDC), entre des rebelles fidèles au général mutiné Laurent Nkunda et une faction des Maï-Maï, Pareco. Les deux factions s'étaient mutuellement accusées d'être à l'origine de ce regain de violences.
Ces affrontements, non loin de Lusirandaka et de Kasake, à 70 km à l'ouest de Goma, ont laissé craindre une rupture complète de la trêve et de l'accord de paix signé par le gouvernement de Kinshasa avec 25 groupes armés, dont les rebelles de Nkunda et la faction Pareco.
Nkunda comme le groupe Pareco ont toutefois assuré qu'ils respecteraient l'accord de paix, destiné à mettre un terme à des années de conflit dans l'Est congolais malgré l'arrêt officiel de la guerre de 1998-2003.
"Cela ne met pas en péril nos engagements, mais les violations du cessez-le-feu par Pareco nous inquiètent", a déclaré à Reuters Séraphin Mirindi, porte-parole militaire de Nkunda. Le secteur où ont eu lieu des heurts lundi était de nouveau calme mardi.
"Nous avons signé et nous respectons ce que nous avons signé. Nous ne nous retirerons pas du processus", a dit pour sa part le porte-parole de Pareco, Théophile Museveni.


Joe Bavier, version française Eric Faye

REUTERS

lundi 28 janvier 2008

Le cessez-le-feu rompu dans l'est du Congo

Des combats ont éclaté dans l'est de la République démocratique du Congo entre miliciens Maï-Maï et rebelles tutsis fidèles au général Laurent Nkunda, rompant un cessez-le-feu conclu il y seulement cinq jours.

Les combattants Maï-Maï de la milice Pareco et les hommes de Nkunda se sont mutuellement accusés d'être responsables de la reprise des combats à l'aube près des villages de Lusirandaka et de Kasake, à environ 70 kilomètres à l'ouest de la ville de Goma, où avait été signé mercredi dernier un accord de paix .

Aucun bilan de ces combats n'est disponible dans l'immédiat et la mission des Nations unies sur place n'a pas été en mesure d'établir quel camp avait repris en premier les hostilités.

Le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), le mouvement de Nkunda, et la milice Pareco des Maï-Maï sont parmi les 25 groupes armés qui ont signé l'accord destiné à mettre fin à des années de conflits dans l'est de la RDC.

"C'est une grave violation du cessez-le-feu qui vient juste d'être signé", a déclaré à Reuters Séraphin Mirindi, porte-parole militaire de Nkunda.

"La milice Pareco et les FDLR (des rebelles hutus rwandais) ont tenté d'attaquer nos soldats. Ils ont même pris certaines de nos positions avant d'être repoussés", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de la milice Maï-Maï, Théophile Museveni, a mis en cause, lui, les hommes du CNDP pour la violation du cessez-le-feu.

"Nous avons signé (l'accord) et nous respectons notre engagement. Mais si le CNDP ne respecte pas ce qu'il a signé, s'il dit qu'il ne veut pas la paix et si l'Onu ne veut pas réagir, nous devrons bien nous défendre nous-mêmes", a-t-il dit.

UN ACCORD RAPIDEMENT VIOLÉ

L'accord signé mercredi à Goma, capitale du Nord-Kivu, a mis fin à deux semaines de difficiles négociations organisées sous l'égide des Nations unies, de l'Union européenne et des Etats-Unis.

Il impose un cessez-le-feu immédiat et la création d'une zone-tampon où patrouilleront des casques bleus. Le texte prévoit aussi l'instauration d'une commission technique pour superviser le désarmement des rebelles de Nkunda et des Maï-Maï et leur intégration à l'armée nationale ou leur démobilisation.

La mise en oeuvre de l'accord dépend aussi des efforts pour régler la question de la présence dans l'est du Congo de rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), ennemis traditionnels de Nkunda. Ces rebelles hutus rwandais n'ont pas été invités à la conférence de paix de Goma.

Le Congo a signé à la fin de l'an dernier avec le Rwanda un accord promettant de chasser les FDLR, dont certains chefs sont responsables du génocide de 1994 au Rwanda, qui a coûté la vie à 800.000 Tutsis et Hutus modérés.

Nkunda a justifié sa rébellion, en 2004, par la nécessité de protéger la minorité tutsie de l'est du Congo contre les attaques des FDLR.

Au cours de l'année écoulée, les combats entre soldats gouvernementaux, miliciens Maï-Maï et insurgés tutsis fidèles à ont entraîné le déplacement de 400.000 civils.

D'après l'ONG International Rescue Committee (IRC), le conflit et la crise humanitaire qui l'a accompagné ont fait 5,4 millions de morts en une décennie, plus que n'importe quel autre conflit depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les combats, la maladie et la malnutrition tuent chaque mois 45.000 personnes en République démocratique du Congo, estime l'IRC dans une étude publiée mardi dernier.

Les premières causes de mortalité dans le pays, aggravées par les combats, sont le paludisme, la dysenterie, la pneumonie et la malnutrition.

Version française Guy Kerivel
Reuters

samedi 26 janvier 2008

Visite au Rwanda de Bernard Kouchner pour renouer le dialogue

Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, qui a entamé vendredi une visite en République démocratique du Congo, est arrivé samedi en fin d'après-midi à Kigali pour une visite symbolique de quelques heures, visant à tenter de renouer le dialogue avec le Rwanda qui a rompu ses relations diplomatiques avec Paris depuis plus d'un an.

Il s'agit de la première visite à Kigali d'un haut responsable français depuis quatre ans, depuis le départ précipité, lors des cérémonies du dixième anniversaire du génocide au Rwanda en avril 2004, du secrétaire d'Etat français aux Affaires étrangères d'alors, Renaud Muselier.

M. Kouchner est arrivé à Kigali en provenance de la République démocratique du Congo (RDC) voisine. Il a été accueilli à l'aéroport de Kigali par son homologue rwandais, Charles Murigande.

Sa visite au Rwanda, qui sera marquée par un entretien avec le président rwandais Paul Kagame, ne doit durer que quelques heures mais elle est hautement symbolique, alors que Kigali a rompu ses relations diplomatiques avec Paris en novembre 2006.

Cette décision avait été prise après que le juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière eut émis des mandats d'arrêt contre neuf proches de l'actuel chef de l'Etat rwandais, Paul Kagame, dans le cadre de l'enquête sur l'attentat, le 6 avril 1994, contre le président rwandais de l'époque, Juvénal Habyarimana.

Cet assassinat avait servi de déclencheur au génocide de 1994, qui a fait, selon l'ONU, environ 800.000 morts, parmi la minorité tutsie et les rebelles hutus.

Les relations entre Paris et Kigali sont en fait extrêmement tendues depuis le génocide, Kigali accusant Paris d'avoir soutenu les forces qui ont commis les massacres de 1994, ce que la France a toujours nié.

Mais depuis quelques mois, elles semblent se dégeler progressivement. Signe le plus tangible de ce rapprochement: en décembre 2007, le président français Nicolas Sarkozy s'est entretenu avec M. Kagame à Lisbonne en marge du sommet Union européenne-Afrique.

La visite de M. Kouchner au Rwanda intervient "dans le processus de normalisation progressive des relations" entre les deux pays, selon le ministère français des Affaires étrangères.

Interrogé samedi par la presse sur une éventuelle réconciliation avec le Rwanda, M. Kouchner a répondu: "C'est un chemin assez long, même si je l'espère rapide".

Le ministre s'est d'abord rendu au mémorial du génocide à Kigali. Il a déposé une gerbe de fleurs sur une fosse commune recouverte de béton, dans laquelle reposent 250.000 victimes des massacres à Kigali en 1994. Il a ensuite observé une minute de silence, avant de poursuivre la visite du mémorial.

En voyant plusieurs photos de corps massacrés dans des églises, il a répété: "J'y étais".

Pendant le génocide, M. Kouchner s'était en effet rendu plusieurs fois au Rwanda pour tenter d'organiser des couloirs humanitaires.

Plus tard samedi, il devait s'entretenir avec le président rwandais, avant de donner une conférence de presse et de quitter le sol rwandais dans la soirée.

M. Kouchner, ancien ministre de la Santé et de l'Action humanitaire, a noué des liens avec M. Kagame pendant le génocide, alors que ce dernier commandait la rébellion tutsie du Front patriotique rwandais (FPR) qui a mis fin aux massacres en juillet 1994.

Pendant le génocide, en mai 1994, il avait lancé sur Radio Rwanda un appel à la population pour qu'elle mette fin "à la barbarie".

M. Kouchner effectue actuellement une mini-tournée en Afrique, qui l'a conduit en RDC et se terminera au Burkina-Faso après le Rwanda.

AFP

vendredi 25 janvier 2008

Laurent Nkunda pourra bénéficier de l'amnistie en RDC

Le général tutsi Laurent Nkunda, qui avait pris les armes contre le gouvernement congolais, pourra bénéficier de l'amnistie accordée dans le cadre de l'accord de paix conclu mercredi à Goma, assure-t-on de source autorisée à Kinshasa.Le gouvernement congolais n'a jamais renouvelé le mandat d'arrêt qui avait été lancé contre le général rebelle pour crimes de guerre et Nkunda peut donc jouir de l'amnistie, un point qui n'avait pas été éclairci depuis la signature de l'accord et risquait de le faire capoter, a-t-on précisé.

Le gouvernement a promis aux Maï-Maï et aux rebelles de Nkunda une amnistie portant sur l'insurrection et les faits de guerre. Mais les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et les faits de génocide ne sont pas inclus dans le champ de cette amnistie.

"En ce qui concerne les actes de guerre et de rébellion, Nkunda peut bien sûr être amnistié", a déclaré Vital Kamerhe, porte-parole de la conférence de Goma.

Le gouvernement avait auparavant déclaré que le général Nkunda faisait l'objet d'un mandat d'arrêt pour crimes de guerre à la suite de la brève occupation par ses forces de la ville de Bukavu en 2004, au début de sa révolte.

Un membre de la délégation gouvernementale congolaise a tenu vendredi à préciser que ce mandat d'arrêt n'avait pas été renouvelé et n'était donc plus valable. "Un mandat d'arrêt doit être renouvelé tous les trois mois, ce qui n'a jamais été fait", a-t-il dit.

Les partisans de Nkunda ont conclu il y a deux jours un accord de paix avec le gouvernement de Kinshasa et la milice Maï-Maï pour mettre fin aux affrontements au Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo.

Cet accord, qui prévoit un cessez-le-feu, a conclu deux semaines d'intenses négociations à la conférence de Goma, capitale du Nord-Kivu, organisée sous l'égide des Nations unies, de l'Union européenne et des Etats-Unis.

Il impose un cessez-le-feu immédiat et la création dans un délai de cinq jours d'une zone-tampon où patrouilleront des casques bleus. Le texte prévoit aussi l'instauration d'une commission technique pour superviser le désarmement des rebelles de Nkunda et des Maï-Maï et leur intégration à l'armée nationale ou leur démobilisation.

45.000 MORTS PAR MOIS

La mise en oeuvre de l'accord dépendra aussi des efforts pour régler la question de la présence dans l'est du Congo de rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), ennemis traditionnels de Nkunda. Ces rebelles hutus rwandais n'ont pas été invités à la conférence de paix de Goma.

Le Congo a signé à la fin de l'an dernier avec le Rwanda un accord promettant de chasser les FDLR, dont certains chefs sont responsables du génocide de 1994 au Rwanda, qui a coûté la vie à 800.000 Tutsis et Hutus modérés.

Nkunda a justifié sa rébellion, en 2004, par la nécessité de protéger la minorité tutsie de l'est du Congo contre les attaques des FDLR.

Au cours de l'année écoulée, les combats entre soldats gouvernementaux, miliciens Maï-Maï et insurgés tutsis fidèles à ont entraîné le déplacement de 400.000 civils.

D'après l'ONG International Rescue Committee (IRC), le conflit et la crise humanitaire qui l'a accompagné ont fait 5,4 millions de morts en une décennie, plus que n'importe quel autre conflit depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les combats, la maladie et la malnutrition tuent chaque mois 45.000 personnes en République démocratique du Congo, estime l'IRC dans une étude publiée mardi dernier.

Les premières causes de mortalité dans le pays, aggravées par les combats, sont le paludisme, la dysenterie, la pneumonie et la malnutrition.

Cette étude a été conduite de janvier 2006 à avril 2007 auprès de 14.000 foyers dans l'ensemble des onze provinces du pays. Elle met à jour le précédent bilan de la guerre et ses conséquences qui s'élevait à quatre millions de morts.

L'IRC estime à 727.000 les morts surnuméraires au cours de la période d'enquête. Les enfants de moins de cinq ans sont les plus touchés, près de la moitié de tous les décès, même s'ils représentent 19% de la population.

Selon Richard Brennan, un des auteurs de l'étude, le taux de mortalité du pays est supérieur de près de 60% à la moyenne de l'Afrique sub-saharienne.

Version française Jean-Loup Fiévet, Nicole Dupont et Guy Kerivel

REUTERS

jeudi 24 janvier 2008

Paix et sécurité : après Goma, Kigali

Pas question de briser l’élan. Ni de s’arrêter en si bon chemin. Il faut continuer à cultiver cette dynamique de paix dans la région des Grands Lacs jusqu’au bout. La conférence de Goma a eu une dimension sous-régionale en s’attardant sur la présence des forces négatives étrangères. Il importe maintenant de parachever l’œuvre en imposant la même dynamique de cohabitation pacifique au Rwanda. Donc, résoudre définitivement la question des FDLR ou Interahamwe. Que les mêmes partenaires privilégiés qui ont sous-tendu la Conférence de Goma se tournent maintenant vers Kigali, capitale du Rwanda. Le prix à payer pour une paix durable dans la sous-région oblige.

Les lampions se sont éteints à Goma avec la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement des provinces du Nord et Sud-Kivu.
Les résultats de ces assises qui se sont déroulées du 6 au 23 janvier sont connus de tous. Le plus important maintenant consiste à consolider ces acquis pour une paix effective et durable.
Cependant, la Conférence de Goma a eu une dimension sous-régionale. Ce qui justifie même toute cette attention accordée par la Communauté internationale dans la mesure où l’onde de choc des guerres en RDC est ressentie dans toute l’Afrique des Grands Lacs. En plus, dans les résolutions et recommandations qui ont été adoptées au terme de ces travaux, il a été demandé à la Communauté internationale d’apporter son concours pour le rapatriement des réfugiés et rebelles rwandais au Rwanda.

Notons qu’à deux reprises, en 1996 et 1998, pour des raisons sécuritaires, le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi ont agressé la République démocratique du Congo à la suite de la « présence menaçante » des FDLR ou Interahamwre en RDC. Bien plus, pour justifier son insurrection, le général dissident Nkunda a pris des armes aux fins de « combattre les forces négatives étrangères présentes au Kivu ».

C’est dire qu’on ne peut consolider les acquis de Goma en se contentant seulement d’une loi d’amnistie et d’un cessez-le-feu, jusque là précaire. Mais de s’appesantir maintenant sur la dimension externe, mieux les causes exogènes qui ont soutenu les conflits armés en RDC. Aujourd’hui et maintenant, il importe de se pencher sérieusement sur le cas des « Forces négatives étrangères », principalement les rebelles rwandais ou interahamwe. Ce qui nécessite l’ouverture d’une session de discussions ou de négociations, c’est selon, à Kigali dans le but de parvenir aux mêmes résultats que ceux déjà enregistrés en RDC et au Burundi.
C’est-à-dire, la tenue du Dialogue intercongolais, dialogue inter-burundais, et tout récemment la Conférence de Goma.

EST-RDC - MOYEN ORIENT : DES SIMILITUDES

Les questions sécuritaires sont à la base de ces interminables valses diplomatiques qui ont permis l’organisation du Dialogue intercongolais et la Conférence de Goma. Accusés d’être la cause principale de cette menace à l’endroit du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi, de par la présence des «génocidaires » sur leur sol ; les Congolais se sont fait violence par deux fois : à Sun City et à Goma pendant que les burundais se rendaient à Dar-es Salaam. Aujourd’hui qu’il y a une lueur d’espoir de paix à l’horizon, il faut consolider cet acquis.

Certes, le Rwanda comme Israël peuvent prétendre qu’ils n’accusent pas de problèmes particuliers au plan interne. Il n’y a ni trouble ni instabilité des institutions. Mais le Rwanda comme Israël sont en état permanent d’alerte, redoutant des actes d’incursion de la part des Interahamwe, pour le Rwanda, les extrémistes palestiniens pour Israël. La RDC comme le Liban paient alors la facture de cette situation faite de tension.

Raison pour laquelle la Communauté internationale s’est mobilisée depuis de nombreuses années afin de ramener la paix au Moyen Orient. D’où cette navette diplomatique de ce mois de janvier avec les voyages de George W. Bush et Nicolas Sarkozy dans cette partie du monde.
Le même effort doit être fourni en direction de l’ Afrique des Grands Lacs dans la perspective d’une paix durable. Les Interhamwe sont une réalité. A Goma, il a été décidé qu’ils soient rapatriés au Rwanda : ce que les FDLR réclament également. Mais Kigali a-t-il pris toutes les dispositions pour les accueillir ? La Communauté internationale encourage-t-elle cette volonté de rapatriement des Interahamwe ?

Cette question colle à la peau des Congolais comme une sangsue. Le moment est venu de se reporter courageusement et correctement sur la genèse des Interahamwe, une vraie réalité rwandaise et non congolaise, dans le but de dégager rapidement une solution durable de leur retour dans leur pays. Car, tant que les Interahamwe n’auront pas quitté la RDC, et non les délocaliser à intérieur du territoire national, l’esprit de Goma sera torpillé et ils serviront toujours de « fonds de commerce aux pyromanes ». Autant aller maintenant au fond du problème avec cette perche tendue par la Conférence de Goma. Car, il s’agit réellement d’une question de fond pour la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs. Peu importe la formule qui sera adoptée. Mais la prochaine étape doit être Kigali dans le but uniquement d’amener le Rwanda à faire preuve de plus de courage politique pour tourner définitivement une page douloureuse de l’histoire. De panser ces plaies en vue de ne plus revivre les mêmes horreurs. De se libérer de la peur et des préjugés de manière à éviter la spirale des atrocités.

REDYNAMISER LA DIPLOMATIE CONGOLAISE

Il est un fait que dans cette étape, il revient aux Congolais de bien se pénétrer de l’esprit de Goma pour donner une nouvelle impulsion à cette initiative. Question surtout de ne pas être taxés de complaisants, d’irresponsables politiques, de traîtres….
Cette tâche incombe aux Congolais pris à la gorge par cette histoire burlesque des forces négatives de faire accélérer le processus d’une solution définitive. Force est de prendre cette question à bras le corps pour le désarmement et le rapatriement des rebelles et réfugiés rwandais dans leur pays. Le souhait exprimé à Goma doit être concrétisé. En tous les cas, il ne doit pas rester sur le boulevard des vœux pieux. Ce qui n’apportera aucune solution satisfaisante aux difficultés des Congolais.

Dans cette perspective, la redynamisation de la diplomatie congolaise s’impose. Elle doit être soutenue par toutes les institutions nationales et un véritable lobby tous azimuts. Non pas seulement en terme d’intellectuels, mais financier dotée d’ une logistique conséquente en vue de faire la politique de nos ambitions légitimes, et être là et partout où se décide le sort ainsi que le devenir de la République démocratique du Congo.

L’Onu, l’Union européenne, l’Union africaine, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, les Etats-Unis doivent être saisis et mis à contribution dans les meilleurs délais. Qu’ils subissent également une pression comme l’ont fait les voisins quand il s’était agi de la sécurité de leurs Etats. Et ce parallèlement à l’application de l’Accord de Nairobi.
Cette démarche doit être également soutenue par des négociations directes avec Kigali en vue de balayer tout subterfuge qui obligerait les rebelles ou réfugiés rwandais à demeurer en République démocratique du Congo. Si par tergiversation politique découlant des agendas cachés, l’option d’un retour volontaire est retenue, les autorités congolaises doivent absolument exclure notre pays, la RDC, des pays d’asile. On anticiperait ainsi toute tentative de suspicion au risque de réveiller les vieux démons.
La question est d’une urgence sans faille pour une paix durable, surtout en République démocratique du Congo. Le moment est venu de sortir des vieux sentiers battus de l’apathie, de se départir de tout prétexte malicieux susceptible de continuer à nuire à la paix, à la sécurité, et de freiner le développement dans la région des Grands Lacs.

Par Le Potentiel

Signature à Goma d'un accord de paix pour le Nord-Kivu

Les rebelles congolais du général Laurent Nkunda ont signé mercredi un accord de paix avec le gouvernement de Kinshasa et la milice Maï-Maï pour mettre fin aux affrontements au Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo.

Kambasu Ngeve, représentant de Nkunda, a signé le document lors d'une cérémonie à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, en présence du président Joseph Kabila et d'ambassadeurs.

L'accord de paix, qui prévoit un cessez-le-feu, a été conclu au terme de deux semaines d'intenses négociations à la conférence de Goma organisée sous l'égide des Nations unies, de l'Union européenne et des Etats-Unis.

Mais tout en saluant dans cet accord une chance de paix durable au Congo, les observateurs occidentaux soulignent, au vu de l'échec de précédentes tentatives de cessez-le-feu dans la région, que sa mise en oeuvre s'annonce difficile.

Les Nations unies et les gouvernements occidentaux ont exercé d'intenses pressions diplomatiques en faveur de la signature de l'accord dans l'espoir qu'il mettrait fin aux combats qui se sont poursuivis dans l'est de la RDC après la fin officielle de la guerre de 1998-2003.

L'ancienne colonie belge renferme des minerais stratégiques - cuivre, or, diamants, uranium et coltane - convoités tant par les Occidentaux que par les Chinois. Sa superficie et sa situation au centre de l'Afrique en font un élément essentiel pour la stabilité du continent.

CESSEZ-LE-FEU ET ZONE TAMPON

L'accord impose un cessez-le-feu immédiat et la création dans un délai de cinq jours d'une zone-tampon où patrouilleront des casques bleus.

"C'est un jalon important pour la paix dans l'est du Congo. Mais ce n'est qu'un début et la route qui s'ouvre sera difficile", prévient Anneke Van Woudenberg, spécialiste du Congo et chercheuse à l'ONG Human Rights Watch.

Tim Shortley, représentant du département d'Etat américain, souligne que l'accord implique le désengagement de l'ensemble des 25 groupes armés au Nord et au Sud-Kivu.

Le texte prévoit l'instauration d'une commission technique pour superviser le désarmement des rebelles de Nkunda et des Maï-Maï et leur intégration à l'armée nationale ou leur démobilisation.

Le gouvernement a, de son côté, promis aux Maï-Maï et aux rebelles de Nkunda une loi d'amnistie portant sur l'insurrection et les faits de guerre.

Mais des observateurs relèvent que l'accord de paix ne précise pas clairement le sort de Nkunda.
"Nous savons tous que Nkunda ne bénéficiera pas de l'amnistie (...) Il faudra qu'ils trouvent un moyen de régler (ce problème)", note Henri Boshoff, analyste militaire à l'Institut sud-africain des études de sécurité.

Peu avant la signature, Nkunda avait donné son feu vert après avoir rencontré mercredi ses négociateurs pour procéder à des mises au point de dernière minute.

"Il y avait des points sur lesquels nous devions discuter, en particulier concernant le cessez-le-feu", a déclaré René Abandi, porte-parole de Nkunda.

Les trois parties auraient dû signer l'accord mardi, mais des désaccords de dernière minute émanant du camp Nkunda avaient empêché la signature.

La mise en oeuvre de l'accord dépendra aussi des efforts pour régler la question de la présence dans l'est du Congo de rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), ennemis traditionnels de Nkunda. Ces rebelles hutus rwandais n'ont pas été invités à la conférence de paix de Goma.

Le Congo a signé à la fin de l'an dernier avec le Rwanda un accord promettant de chasser les FDLR, dont certains chefs sont responsables du génocide de 1994 au Rwanda, qui a coûté la vie à 800.000 Tutsis et Hutus modérés.

Nkunda a justifié sa rébellion, en 2004, par la nécessité de protéger la minorité tutsie de l'est du Congo contre les attaques des FDLR.

45.000 MORTS PAR MOIS

Au cours de l'année écoulée, les combats entre soldats gouvernementaux, miliciens Maï-Maï et insurgés tutsis fidèles à ont entraîné le déplacement de 400.000 civils.

D'après l'ONG International Rescue Committee (IRC), le conflit et la crise humanitaire qui l'a accompagné ont fait 5,4 millions de morts en une décennie, plus que n'importe quel autre conflit depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les combats, la maladie et la malnutrition tuent chaque mois 45.000 personnes en République démocratique du Congo, estime l'IRC dans une étude publiée mardi.

Les premières causes de mortalité dans le pays, aggravées par les combats, sont le paludisme, la dysenterie, la pneumonie et la malnutrition, montre l'enquête.

Cette étude a été conduite de janvier 2006 à avril 2007 auprès de 14.000 foyers dans l'ensemble des onze provinces du pays. Elle met à jour le précédent bilan de la guerre et ses conséquences qui s'élevait à 4 millions de morts.

L'IRC estime à 727.000 le nombre de personnes mortes en sus du seuil de mortalité habituel au cours de la période d'enquête. Les enfants de moins de cinq ans sont les plus touchés, près de la moitié de tous les décès, même s'ils représentent 19% de la population.

Selon Richard Brennan, un des auteurs de l'étude, le taux de mortalité du pays est supérieur de près de 60% à la moyenne de l'Afrique sub-saharienne.

Avec Joe Bavier à Kinshasa. Version française Jean-Loup Fiévet et Nicole Dupont

mercredi 23 janvier 2008

Mbusa Nyamwisi : «Le problème du Congo est l’organisation à l’intérieur des frontières nationales»

« Le Rwanda n’est pas le problème du Congo, nous venons à Goma pour négocier la paix. Les Congolais doivent prendre leurs responsabilités en main pour mettre fin à la guerre », a déclaré le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Antipas Mbusa Nyamwisi. Son intervention était relative au thème : « La contribution de la diplomatie congolaise au retour de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région des Grands Lacs ».Il est membre du Panel de modérateurs de la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement du le Nord-Kivu et du Sud-Kivu .

Les travaux de la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement du Nord-Kivu et du Sud-Kivu pourront se clôturer probablement le lundi 21 janvier 2008. Ils ont eu l’avantage d’avoir donné l’occasion à toutes les parties concernées par la crise de s’exprimer sans ambages. Mais en marge des déclarations et autres messages des communautés et groupes armés, des membres du gouvernement et autres personnalités se sont adressés aux participants aux assises de Goma.

Intervenant à ce titre, le ministre Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Antipas Mbusa Nyamwisi, a convié les participants à s’organiser à l’intérieur des frontières nationales de manière à ce que « nos problèmes trouvent des réponses plutôt de pointer le Rwanda et les pays voisins d’être à l’origine des nos malheurs, de l’insécurité et de la guerre ». Selon lui, la République démocratique du Congo doit apprendre à mieux vivre avec ses voisins et tous les autres pays du monde. Cela aux fins de construire la paix, entendu comme facteur important de tout développement.

«Les Congolais doivent, dès maintenant, s’organiser pour consolider l’autorité de l’Etat, avoir une armée républicaine au service de la défense de l’intégrité du pays et construire une économie diversifiée au regard des ressources naturelles dont regorgent le sol et le sous sol congolais », a dit le ministre Antipas Mbusa, convaincu du fait que cela devrait devenir la clé de voûte de l’intégration régionale en Afrique.

Il a illustré son argumentaire par les cas de la France et de l’Allemagne. Ces deux pays se sont affrontés pendant la Guerre mondiale de 1914 mais, aujourd’hui ils passent pour le moteur de la construction de l’Union européenne. Le ministre des Affaires étrangères est d’avis que la RDC doit, à travers sa participation dans des organisations sous-régionales., fournir le même effort avec ses 9 voisins avec lesquels elle partage des frontières communes. « La Rdc doit y parvenir grâce aux projets intégrateurs avec les autres pays voisins de la région pour la consolidation de la paix, de la sécurité, de la stabilité et du développement », a-t-il fait savoir.

Membre du Panel de modérateurs à la Conférence de Goma,il fonde son espoir sur le lien dialectique entre paix-sécurité-développement, trois concepts qui se recoupent en vue de l’éclosion d’une paix durable dans la région des Grands Lacs.

REMISE SUR ORBITE DE CEPGL

La relance de la Cepgl, un facteur de paix et développement dans la région des Grands Lacs. Parmi les pistes de solutions, le ministre des Affaires étrangères a préconisé la relance de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (Cepgl), qui comprend la RDC, le Rwanda et le Burundi. Mbusa Nyamwisi considère cette dernière comme un facteur indéniable de paix, d’intégration économique sous-régionale et de développement. Il va sans dire qu’avec la mondialisation, la RDC devrait avancer ensemble avec les autres pays et en tirer un meilleur parti pour sa population. Cela n’est possible qu’en mettant fin à la guerre dans les deux provinces du Kivu, laquelle persiste depuis 1996.

«Toutes les communautés du Kivu doivent travailler ensemble pour aller de l’avant. La diversité de nos communautés est une grande richesse pour la stabilité de notre pays », a souligné Antipas Mbusa Nyamwisi avant de rappeler à tous les acteurs dans la crise du Kivu qu’aujourd’hui, la RDC a une très grande chance pour conserver sa démocratie que le monde entier a considérée comme un grand succès avec la tenue des élections transparentes, libres et démocratiques. Et de relever : « cet acquis doit être sauvegardé pour le développement du pays. Il faut arriver à faire taire les armes dans les Kivu, parce que le moment est très crucial et la Rdc a une grande chance du fait qu’elle a le soutien de toute la communauté internationale pour que la guerre prenne fin et la paix revienne dans les Kivu ».

Avant lui, et dans le même ordre d’idées, l’envoyé spécial du gouvernement américain à la Conférence de Goma avait appelé tous les belligérants à déposer les armes pour une solution négociée. Il a insisté sur le fait que le Communiqué Conjoint de Nairobi du 9 septembre 2007 restait le seul cadre de référence pour la politique dans la région des Grands Lacs. Il y est prévu un plan de désengagement de tous les groupes armés congolais et étrangers opérant dans les Kivu.

WILLY KABWE, ENVOYÉ SPÉCIAL À GOMA

mardi 22 janvier 2008

Des désaccords menacent la signature de la trêve au Nord-Kivu

Des désaccords de dernière minute entre le gouvernement congolais, les rebelles tutsis et les milices Maï-Maï menacent la signature d'une trêve dans le Nord-Kivu qui doit clore la conférence de Goma.

Des responsables gouvernementaux et des diplomates ont annoncé lundi qu'après plus de deux semaines de négociations, les parties en conflit étaient tombées d'accord pour déclarer un cessez-le-feu avec effet immédiat et mettre en place une zone-tampon surveillée par l'Onu.

Le pacte, considéré par les observateurs étrangers comme une étape importante vers la paix dans l'est du Congo démocratique, devait être signé lors de la cérémonie de clôture de la conférence de paix de Goma, capitale du Nord-Kivu.

Mais Jean-Désiré Muiti, membre de la délégation représentant les rebelles tutsis du général Laurent Nkunda, a déclaré qu'il y avait un "sérieux problème avec le texte".

Il a expliqué que les rebelles avaient accepté de déposer leurs armes et de rejoindre les rangs d'une armée nationale ou de se démobiliser en échange d'une amnistie limitée, mais que le texte de l'accord avait été changé au cours de la nuit.

"Nous sommes arrivés ce matin, et nous avons trouvé un nouveau texte", a-t-il dit, en ajoutant que le gouvernement, au départ signataire du texte, ne prévoyait désormais plus que de parapher le document en tant qu'observateur.

Les responsables du gouvernement à Goma n'ont pu être joints dans l'immédiat.

Parallèlement, les délégués des Pareco (Patriotes résistants congolais), l'un des cinq groupes armés Maï-Maï qui doivent également signer l'accord, ont déclaré à des journalistes locaux qu'ils avaient été la cible de combattants de Nkunda mardi matin et menacent de ne pas signer le texte.

45.000 MORTS PAR MOIS

Au cours de l'année écoulée, les combats entre soldats gouvernementaux, miliciens locaux Maï-Maï et insurgés tutsis fidèles au général mutin Laurent Nkunda ont entraîné le déplacement de 400.000 civils.

D'après l'ONG International Rescue Committee (IRC), le conflit et la crise humanitaire qui l'a accompagné ont fait 5,4 millions de morts en une décennie, plus que n'importe quel autre conflit depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les combats, la maladie et la malnutrition tuent chaque mois 45.000 personnes en République démocratique du Congo, estime l'IRC dans une étude publiée mardi.

Les premières causes de mortalité dans le pays, aggravées par les combats, sont le paludisme, la dysenterie, la pneumonie et la malnutrition, montre l'enquête.

Cette étude a été conduite de janvier 2006 à avril 2007 auprès de 14.000 foyers dans l'ensemble des onze provinces du pays. Elle met à jour le précédent bilan de la guerre et ses conséquences qui s'élevait à 4 millions de morts.

L'IRC estime à 727.000 le nombre de personnes mortes en sus du seuil de mortalité habituel au cours de la période d'enquête. Les enfants de moins de cinq ans sont les plus touchés, près de la moitié de tous les décès, même s'ils représentent 19% de la population.

Selon Richard Brennan, un des auteurs de l'étude, le taux de mortalité du pays est supérieur de près de 60% à la moyenne de l'Afrique sub-saharienne.

Joe Bavier, version française Jean-Stéphane Brosse

REUTERS

lundi 21 janvier 2008

Les groupes armés du Nord-Kivu prêts à un cessez-le-feu et à un désengagement

Les groupes armés du Nord-Kivu, province de l'est de la RDC, sont prêts à signer lundi un "acte d'engagement" pour un cessez-le-feu immédiat et un désengagement progressif sur le terrain, a-t-on appris auprès de belligérants et de responsables congolais.

Cet accord marquerait la fin de plusieurs mois d'affrontements incessants entre armée régulière, soldats insurgés ralliés au chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda, milices locales Maï Maï et rebelles hutus rwandais au Nord-Kivu, une province qui compte actuellement 800.000 déplacés de guerre.

Cet "acte d'engagement" a été présenté lundi après-midi aux représentants des groupes armés, à l'issue de 15 jours de débats au sein d'une conférence sur la paix dans les deux Kivu (Nord et Sud), censée jeter les bases d'une paix durable et du développement dans ces provinces.

Le texte, qui est en cours de relecture par les différents belligérants, leur a été présenté, après une nouvelle série de discussions lundi matin, par le président de la conférence, l'abbé Apollinaire Malu Malu, et le président du comité des sages de ces assises, Vital Kamerhe.

AFP

dimanche 20 janvier 2008

Demande d'amnistie pour les assassins présumés de Kabila père

Sept ans jour pour jour après l'assassinat de Laurent-Désiré Kabila, père et prédécesseur de l'actuel président de la République démocratique du Congo (RDC), les avocats des tueurs présumés appellent à leur amnistie ou à un nouveau procès, a rapporté mercredi la radio Okapi. Les défenseurs de la trentaine de condamnés à mort dans ce dossier déplorent que la loi promulguée en décembre 2005 et qui accorde une amnistie à "tous les Congolais" pour "faits de guerre, infractions politiques et d'opinion" commis entre août 1996 et juin 2003, soit appliquée de manière restrictive et qu'elle exclue les condamnés au procès Kabila. Ils demandent aux parlementaires de réviser cette loi d'amnistie ou, à défaut, d'exiger l'ouverture d'un nouveau procès, respectueux des droits de la défense. "Les députés doivent se saisir du dossier.


Ce sont eux qui légifèrent et doivent constater que l'assassinat d'un chef d'Etat est une infraction politique, et s'ils ne veulent pas, nous leur demandons la réouverture du procès", a déclaré Me Eley Lofelé, au micro de la radio Okapi, parrainée par l'ONU. "La situation politique du pays a évolué et les esprits se sont un peu apaisés", a expliqué l'avocat, plaidant pour que la "vérité" éclate enfin dans ce dossier et que justice soit rendue pour contribuer à "la réconciliation nationale". Laurent-Désiré Kabila, père de l'actuel président Joseph Kabila, a été tué le 16 janvier 2001 dans sa résidence de Kinshasa par un jeune officier de sa garde rapprochée, le lieutenant Rashidi Kuseruka, abattu à son tour par l'aide de camp du chef de l'Etat, le colonel Eddy Kapend. Ce dernier, soupçonné d'être lui-même un des conspirateurs, a été arrêté plus tard, et condamné à mort en même temps qu'une trentaine d'autres suspects le 7 janvier 2003, à l'issue d'un procès fleuve de neuf mois. Les condamnés, emprisonnés, ont toujours clamé leur innocence et dénoncé le caractère arbitraire de la Cour d'ordre militaire qui les a jugés.

Cette juridiction d'exception, qui ne permettait aucun appel de ses verdicts, a été dissoute en avril 2003 après l'adoption d'une Constitution provisoire et l'ouverture d'une période de transition politique en RDC. La famille politique du président Joseph Kabila, qui a succédé à son père à la tête de l'Etat avant d'être élu en octobre 2006, s'est toujours farouchement opposée à une révision du procès et à toute libération des condamnés. Pourtant de nombreuses voix se sont élevées pour appeler à la clémence, dont celles de l'Eglise catholique, d'élus et de plusieurs ONG. Selon la Voix des sans voix, les condamnés sont régulièrement privés de "ration alimentaire" et de "soins médicaux", et leurs conditions de vie à la prison centrale de Kinshasa se sont encore détériorées après l'évasion de plusieurs d'entre eux en octobre 2006. Ce jour anniversaire de la mort de Laurent-Désiré Kabila, dont le mausolée est exceptionnellement ouvert au public, est décrété chômé et payé en RDC, mais aucune célébration particulière n'est prévue.


AFP

samedi 19 janvier 2008

Nord-Kivu (RDC): des dizaines de civils tués, les belligérants s'incriminent

Des dizaines de civils ont été tués depuis vendredi en marge de combats entre soldats insurgés et miliciens locaux au Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris samedi de sources locales et des belligérants, qui s'entre-accusent.

Le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), le mouvement politico-militaire du chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda, et la coalition des Patriotes résistants congolais (Pareco), un groupe d'autodéfense regroupant des miliciens Maï Maï issus de différentes ethnies, se sont mutuellement accusés d'avoir massacré des civils.
Le CNDP a fait état d'une "vingtaine de morts" et les Pareco d'"au moins 30 tués", dans des déclarations à l'AFP.

De leur côté, les autorités locales ont affirmé à l'AFP qu'au total, une quarantaine de villageois avaient été tués par le CNDP près des localités de Nyamitaba et Kalonge, situées à plus de 60 km au nord-ouest de la capitale provinciale Goma.
Aucune source indépendante n'a confirmé ces bilans pour le moment.
La Mission de l'ONU en RDC (Monuc) a envoyé sur les lieux une patrouille de Casques bleus pour "vérifier ce qui s'est passé", a indiqué son porte-parole militaire à Goma, le Major Prem Tiwari.

"Le CNDP est en train de tuer les populations civiles dans les champs et dans des maisons (isolées) dans la brousse", a déclaré à l'AFP Emmanuel Munyamariba, chef de poste (administrateur civil) de Nyamitaba.
"Il y a 31 personnes (qui ont été) tuées vendredi et samedi à Kanzenze, près de Nyamitaba (...). A Kalonge (un village voisin), 12 personnes ont été tuées", a-t-il poursuivi.
Dans ces villages proches d'un des bastions de Nkunda dans le Masisi (Nord-Kivu), des affrontements ont opposé à plusieurs reprises ces derniers jours des éléments du CNDP et des Pareco, selon l'armée régulière.
"Nous nous demandons pourquoi le CNDP, qui a envoyé ses délégués à la conférence de paix, est en train de nous tuer ici", a ajouté M. Munyamariba, précisant que des villageois désespérés parcourraient encore les environs des villages pour "récupérer les corps" des civils abattus.
La conférence de paix réunit depuis le 6 janvier à Goma des élus, des membres des communautés ethniques, de la société civile et des délégués des groupes armés actifs au Nord-Kivu et au Sud-Kivu (dont CNDP et Pareco), dans le but de jeter les bases d'une "paix durable" et du développement dans la région.
"Les éléments du CNDP ont attaqué nos positions à Kalonge, Nyamitaba et Kashuga (localité voisine). Nous les avons repoussés et ils se sont rabattus sur les populations civiles. Il y a au moins 30 tués", a déclaré à l'AFP Sendungu Museveni, porte-parole des Pareco.
"C'est tout le contraire", a rétorqué le chef de la délégation du CNDP à la conférence, Kambasu Ngeze. "C'est Pareco qui a massacré la population civile. Nous déplorons une vingtaine de morts".
"Nyamitaba était le lieu de résidence du secrétaire général du CNDP. Il y a trois semaines, il a quitté Nyamitaba et le Pareco est venu tuer la population, essentiellement des membres de sa famille. Maintenant, nous nous organisons pour aller protéger les populations", a-t-il ajouté.
Les villages de la zone de Nyamitaba sont peuplés d'agriculteurs et d'éleveurs issus des groupes ethniques hutu, tutsi et hunde, dont des membres se retrouvent au sein des différents groupes armés de la région.
Le Nord-Kivu est depuis des mois le théâtre d'affrontements entre l'armée régulière et le CNDP, mais aussi d'accrochages impliquant des miliciens Maï Maï et des rebelles hutus rwandais.
Samedi, la conférence de paix a poursuivi ses travaux à Goma. Elle devrait s'achever lundi, avec l'annonce de recommandations aux autorités.

Par Par Albert KAMBALE AFP

vendredi 18 janvier 2008

Goma : la crainte d’un échec

La Conférence sur la paix, la sécurité et le développement des provinces du Sud et Nord-Kivu vit ses derniers moments. Pas encore d'éclaircis pour rassurer tout le monde, mais la crainte d'assister à «un atterrissage forcé» de ces assises. Surtout avec les dernières «passes d'armes» sur fond d’évocations douloureuses doublées d’accusations réciproques, des exigences apparemment inacceptables comme si l' on n’a pas du tout évalué le «prix à payer» pour toute initiative de paix. L'exercice de Goma vaut-il la peine ou pas ? Enigme.
Prévue d'abord du 27 décembre 2007 au 6 janvier 2008 ; ensuite du 6 au 14 janvier, et puis du 6 au 17 janvier 2008, la fin de la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement des provinces du Sud et Nord Kivu pourra intervenir le 21 janvier. Mais à la seule condition que les travaux en commissions se terminent au plus tard hier jeudi 17 janvier. Or, il n'en était pas encore question pour soumettre en plénière les cogitations de 32 sous-commissions avant de rédiger le Rapport général.
Pas une mince affaire, car au-delà des problèmes à caractère général, il faudra lever des options sur des questions de fond. Si de façon unanime, toutes les parties exigent le rapatriement sans condition des réfugiés rwandais dans leur pays, l'application de cette décision pose de nombreux problèmes. Pour y parvenir rapidement, l' implication totale et efficace de l' Organisation des Nations unies s'avère nécessaire. Mais également celle des Etats-Unis et du Rwanda qui doivent accepter le retour de ces rebelles rwandais. Comme on peut le deviner, l'exécution de cette décision, à moins " de les éliminer " en utilisant de " gros moyens militaires ", repose maintenant sur les normes des conventions internationales. Ce qui ne va pas sans poser des problèmes pour plusieurs raisons. Tenez
Les Fdlr ont servi de fonds de commerce à certaines parties en plus du fait que le régime de Kigali doit aussi son existence à travers les FDLR. Quel est donc le comportement des " décideurs" des " centres périphériques " devant cette question de fond ?

DES EXIGENCES INACCEPTABLES
La dernière partie de cette conférence est émaillée d’exigences que l'on peut qualifier d'inacceptables. Déjà, l'érection de Minembwe en territoire a soulevé un débat houleux et passionné, renvoyant les uns et les autres aux données sociologiques et historiques. Plusieurs zones d'ombre sont demeurées sur cette question.
Ajouter à cela les conditions posées par le CNDP-Nkunda. Notamment des négociations directes avec le gouvernement, le retrait pur et simple des mandats d'arrêt contre ses chefs militaires ; le rétablissement de la Commission Vérité et réconciliation, la reformulation du processus de brassage… pour ne citer que celles-là. Ces conditions pourraient déboucher sur un partage de pouvoir, une révision de la Constitution sur fond d'un traitement particulier.
Et comme si le président de la République jugeait déjà ces conditions inacceptables, il s'est refusé " à inviter personnellement Nkunda ", précisant qu'il était l'objet d'un mandat d'arrêt international avant de souligner que l' Interpol était saisi de son cas. Pas du tout surprenant que la délégation du CNDP se dise ne pas être concernée par les résolutions de la Conférence si cette menace sur son chef n'est pas écartée.


DIMENSION SOUS-REGIONALE
Il est un fait que les conférenciers passeraient à côté de la plaque s'ils n'ont pas pris en compte la dimension sous-régionale de la Conférence de paix de Goma. Il s'agit là aussi d'une vraie question de fond. Pour preuve, l'implication des partenaires extérieurs tant sur le plan financier que logistique avec près de 140 millions de dollars. Une telle contribution ne découle point de l'aumône, mais invite plutôt à plus de réflexion profonde dans le but de dégager des résolutions adéquates. Car, il ne s'agit pas seulement d'une affaire de tribus ou ethnies, c'est selon, mais de la stabilité et la sécurité de la région; de ses richesses et de ses populations. Mais également de la situation géostratégique de la Rdc, partant du Kivu.
Aussi, la Conférence de Goma n'aura pas à se contenter de simples recommandations sans effet d'entraînement, de l'Accord de Nairobi, mais mettre un accent particulier sur le "Pacte de paix, de stabilité et de développement de la région des Grands Lacs ". Un pacte qui n'a éludé aucun aspect du problème tant sur le plan politique, économique que social. Les participants n'ont donc rien à inventer dans la mesure où cette Conférence internationale sur la région des Grands Lacs ( CIRGL) a déjà dénombré les maux qui rongent cette partie de l' Afrique, le Kivu y compris. Il s'agit, entre autres, " du pouvoir de domination " à la base des rivalités inter-ethniques et de cette tendance à vouloir étendre son espace géographique dans le territoire du voisin. Le phénomène " réfugié " n'est que la conséquence de ce mal. En plus de l'absence de la démocratie.
Ceci dit, il leur suffit tout simplement de s'inspirer de ce pacte pour dégager des résolutions sur les " Forces négatives", " le retour des réfugiés ", de part et d'autre. Et par voie de conséquence, placer devant leurs responsabilités l'ONU, l'Union européenne, l'Union africaine, la CIRGL, les Etats-Unis, la France, la Belgique, le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda. Sans quoi, la Conférence de Goma n'aura été qu'un rendez-vous manqué avec toutes les conséquences imprévisibles.

jeudi 17 janvier 2008

Les rebelles congolais accusent Kabila de ne pas vouloir la paix

GOMA, République démocratique du Congo (Reuters)

Les rebelles tutsis congolais ont accusé le président Joseph Kabila de ne pas oeuvrer à la paix en dénonçant son refus d'inviter leur chef, le général Laurent Nkunda, à la table de négociations.

Kabila s'est rendu mardi à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, théâtre l'an dernier de violents affrontements, afin, a-t-il dit, d'apporter son soutien à une conférence de paix réunissant des représentants du gouvernement, des dirigeants locaux, des rebelles et de la milice Maï-Maï.

Mais il s'est opposé à ce que le général rebelle y participe, affirmant qu'il ne serait pas invité en raison de "problèmes avec la justice".

Réclamant des discussions directes avec le gouvernement, les représentants de Nkunda à la conférence de Goma ont déclaré que la déclaration de Kabila "ne va pas dans le sens de la paix".

"Nous espérons qu'il changera sa position et reviendra sur ces déclarations qui ne font que jeter de l'huile sur le feu", a dit Kambasu Ngeve, chef de la délégation rebelle à Goma.

Le gouvernement fait valoir que Nkunda, qui dirige depuis 2004 une rébellion de Tutsis dans l'est du Congo, est recherché pour des crimes de guerre qu'il aurait commis pendant la brève occupation de Bukavu par ses hommes, en 2004. Kinshasa a transmis à Interpol un mandat d'arrêt international visant Nkunda.

UN DEMI MILLION DE DEPLACÉS

Les personnes inculpées ou reconnues coupables de certains crimes ont été exclues de la conférence de Goma qui s'est ouverte il y a une semaine mais qui a été marquée par des retards et des menaces de boycottage.

Ngeve a déclaré à Reuters que sa délégation n'avait pas l'intention de partir mais que les propos du président portaient atteinte aux efforts de paix.

"Nous avons fait preuve de bonne volonté. Mais s'il n'y a pas de volonté dans l'autre camp, vous pouvez imaginer ce qui va se passer", a-t-il dit.

La guerre au Congo de 1998-2003 a officiellement pris fin avec la conclusion d'un accord de paix, mais l'armée gouvernementale, les rebelles tutsis de Nkunda, la milice Maï-Maï et des rebelles hutus rwandais ont continué de s'affronter au Nord-Kivu.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'Onu (Ocha) rapportait cette semaine que, l'an dernier, plus d'un demi-million de Congolais ont été chassés de leurs foyers par les combats, dont plus de 400.000 pour le seul Nord-Kivu.

"2007 a été la pire année depuis la fin de la guerre au Nord-Kivu", a déclaré Patrick Lavand'homme, directeur du bureau de l'Ocha au Nord-Kivu.

Nkunda a pris, en 2004, le maquis avec 4.000 combattants afin, a-t-il dit, de protéger la minorité tutsie de l'est du Congo des attaques de rebelles hutus rwandais.

Kabila, qui a promis de pacifier la région, a convoqué la conférence de paix de Goma après l'échec, le mois dernier, d'une offensive gouvernementale contre les hommes de Nkunda.

Avec Joe Bavier à Kinshasa, version française Nicole Dupont

mardi 15 janvier 2008

Des ateliers autour des problèmes des deux Kivus

Un reportage de Jack Kahora-Téléchargez audio clip
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La Conférence sur la paix dans les deux Kivus se poursuit à Goma. Les conflits fonciers, le rapatriement des FDLR au Rwanda, le partage du pouvoir, le retour au bercail des réfugiés congolais et des déplacés internes, sont autant d’éléments relevés par les différentes communautés ethniques et les groupes armés du Nord et du Sud-Kivu qui se sont succédés à la tribune. Toutes ces questions seront traitées dans des ateliers à partir de mardi.

Des rumeurs circulent dans les rues de la ville et dans les salles de la Conférence de Goma concernant le retour des réfugiés. Des représentants des Tutsi congolais appellent à ce que les membres de leur communauté réfugiés dans divers pays de la région soient « rapatriés le plus rapidement possible et installés et réhabilités dans leur terroir traditionnel (…) avant les prochaines élections.» D’autres groupes se disent marginalisés. D’autres encore redoutent qu’un afflux massif de réfugiés ne relance le conflit foncier qui a embrasé le Kivu au début des années 90.

VOA

Le président Joseph Kabila se rend à la conférence de Goma

GOMA, Congo démocratique (Reuters) - Le président congolais Joseph Kabila s'est rendu à la conférence de paix de Goma, destinée à mettre fin à des années d'affrontements dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

"Je viens pour m'impliquer personnellement dans la recherche d'une solution", a-t-il dit à Reuters avant de quitter Kinshasa pour la capitale du Nord-Kivu.

Le général rebelle Laurent Nkunda, un Tutsi, s'est dit prêt à se rendre lui aussi à la conférence s'il est invité.

"Si je suis invité, j'irai. Je n'ai pas reçu d'invitation personnelle", a-t-il dit par téléphone à Reuters, de son bastion dans les montagnes de l'est du pays.

"Une rencontre avec le chef de l'Etat serait une bonne chose. Ça irait dans le sens d'un rapprochement (...) Quand les gens se parlent de loin, ils se méfient. Quand ils se parlent de près, ils se disent des choses", a-t-il ajouté.

La venue de Kabila et les propos de Nkunda sont des signes encourageants pour l'issue de cette conférence de paix, qui s'est ouverte le 6 janvier mais a peiné à entrer dans le vif du sujet.

La délégation du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), le mouvement de Nkunda, a salué la venue du président congolais à la table des négociations.

"Nous pensons que la participation de Kabila donnera un nouvel élan aux discussions, apportera une nouvelle vision. Sa participation est absolument nécessaire", a déclaré Kambasu Ngeve, le chef de cette délégation.

"UN NOUVEL ÉLAN"

Celle-ci avait réclamé dimanche des négociations directes avec le gouvernement et le retour au Congo de tous les exilés, notamment du grand rival de Kabila, l'ancien vice-président Jean-Pierre Bemba, battu lors de l'élection présidentielle de 2006 et qui vit au Portugal.

Le nouveau chef de la Monuc, la mission de paix des Nations unies en RDC, Alan Doss, s'est également rendu mardi à Goma avec plusieurs responsables civils et militaires onusiens. Il y a actuellement quelque 17.000 casques bleus dans le pays.

"La violence au Nord-Kivu et au Sud-Kivu n'a pas cessé alors que le reste du Congo bénéficie du retour de la paix et du début d'un énorme travail de reconstruction", a déclaré Doss aux délégués.

"Il est temps que vous preniez place autour d'une table pour discuter avec franchise et sérénité de tous ces problèmes afin de trouver des solutions durables et les meilleures possibles", a-t-il ajouté.

Plus de 400.000 habitants de la province du Nord-Kivu ont dû fuir leurs foyers l'an dernier en raison des combats entre les soldats gouvernementaux, les fidèles de Nkunda, les miliciens Maï-Maï et les rebelles rwandais, séquelles de la guerre civile qui a ravagé l'ex-Zaïre entre 1998 et 2003.

Plusieurs efforts de médiation et campagnes militaires n'ont pas réussi à mettre fin à des années d'affrontements dans la région, où la présence de combattants hutus rwandais accusés d'avoir mené le génocide de 1994 au Rwanda a provoqué régulièrement des conflits.

Par Lubunga Bya'Ombe Reuters

lundi 14 janvier 2008

Goma - les communautés ethniques s'accusent mutuellement

Dominique Mukenza Goma

Emotions, passions, colère, rancoeurs mais aussi l'apaisement ! C'est le sentiment qui a marqué les déclarations de différentes communautés ethniques à la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans les provinces du Nord et du Sud Kivu.

Après les communautés du Nord Kivu le vendredi 11 janvier, celles du Sud Kivu ont commencé le samedi et se sont succédés jusque dimanche dans l'avant-midi. Avant que les groupes armés ne prennent, à leur tour, le relais.

Quelques 14 délégués des ethnies du Nord Kivu (Hunde, Hutu, Kano, Mbuba, Nkumu, Nkusu, Mbuti, Nande, Nyanga etc ) se sont succédés à la tribune pour faire à tour de rôle la lecture des faits considérés comme générateurs de la crise qui sévit dans la province.

A cette occasion, certaines communautés dites minoritaires ont fustigé la gloutonnerie des Nande qui n'auraient aucun esprit de partage et qui voudraient accaparer tous les postes de responsabilité au sein de la province. La virulence des propos était telle qu'on s'est parfois demandé si un tel environnement pouvait favoriser la paix des coeurs et des esprits.

Accusés par plusieurs intervenants, les communautés rwandophones ont à leur tour pris la parole pour réitérer leurs inquiétudes au sujet du comportement de leurs compatriotes d'autres ethnies qui ne veulent pas reconnaître leur citoyenneté congolaise. Et ce, en plus de l' « exclusion » et de la « discrimination » dont elles se disent être toujours l'objet.

Contrairement à la réputation d'extrémistes qu'on leur a toujours collé, les Nande ont surpris l'auditoire en tenant des propos apaisants.

Sud Kivu : l'extrémisme au sommet !

Premiers à prendre la parole lors de la journée réservée aux communautés du Sud Kivu, les Bembe ont déversé toute leur colère sur leurs voisins directs avec qui ils partagent le territoire, les Banyamulenge.

Pour les Bembe, l'insécurité qui sévit dans la province est la conséquence du comportement de la communauté Banyamulenge qui cherche à s'implanter en violation des frontières héritées de la colonisation.

Ils s'opposent catégoriquement à une quelconque modification administrative des territoires.

Accusateurs accusés ! C'est le terme qu'il convient pour qualifier les réactions des communautés qui ont immédiatement succédé aux Bembe à la tribune pour livrer la quintessence de leurs messages. Il s'agit des Buyu et des Bwari qui ont dénoncé avec virulence le comportement des Bembe qu'ils accusent de vouloir écraser les minorités.

Les deux communautés ont, en outre, accusé les Bembe de vouloir s'emparer du patrimoine provincial et de nourrir des velléités expansionnistes.

Les Lega et Fuleri se sont aussi montrés très virulents à l'endroit des Banyamulenge.

Mais, d'autres communautés ont joué à l'apaisement en évitant d'enflammer la situation par souci de paix, principal objectif des présentes assises. Dans le lot, on trouve les Shi, Hutu de Kalehe, Havu, etc.

Liens Pertinents

Pointés comme principaux acteurs de l'insécurité ayant élu domicile au Kivu voici plus d'une décennie, les Banyamulenge ont endossé le costume de victimes en dénonçant les mauvais traitements dont ils seraient l'objet de la part de leurs frères qui persistent à leur contester la citoyenneté. Et ce, en dépit des réalités historiques et des textes légaux datant aussi bien de l'époque coloniale que post-coloniale, y compris la constitution actuellement en vigueur. «La question de notre nationalité n'est pas une question de faveur, mais de droit», a martelé le délégué des Banyamulenge Alexis Gisaro qui a par ailleurs tenu à souligner que «le refus de reconnaître Minembwe comme territoire consacrerait l'effacement total de la communauté Banyamulenge de la participation à la gestion de la chose publique».

Tous déterminés pour la paix

En dépit de la virulence et des accusations des uns et des autres à travers les messages de différentes communautés, un dénominateur commun se dégage : tous ou presque la totalité des intervenants ont exprime leur volonté d'en finir avec la violence pour faire la paix.

Le Phare (Kinshasa)

dimanche 13 janvier 2008

DRC : la Banque mondiale annonce un plan d’appui à la protection des forêts

Ecoutez Un entretien avec Marjory Anne Bromhead de la Banque mondiale
La Banque mondiale a annoncé un plan doté d’une enveloppe de 64 millions de
dollars et visant à assurer la protection des forêts de la république du Congo, les plus vastes du monde, après celles de l’Amazonie. D’après Marjory-Anne Bromhead, directrice de l’environnement et des ressources naturelles pour la région Afrique à la Banque mondiale, ce plan s’attache à travailler en coopération avec les communautés locales. Par le passé, des activistes ont accusé la Banque mondiale d’appuyer l’exploitation des forêts de la RDC par des entreprises, menaçant l’existence des pygmées.
La RDC a imposé, en 2002, un moratoire sur l’attribution ou le renouvellement des permis d’exploitation forestière. La Banque mondiale apporte son concours à Kinshasa pour réexaminer les permis existants.

samedi 12 janvier 2008

CONFERENCE DE GOMA : LA PAIX PASSE PAR KIGALI

Un activiste congolais des droits humains a insisté sur le dialogue interrwandais comme un des préalables en vue du retour de la paix en RDC, République Démocratique du Congo. Cet activiste des droits humains, coordinateur national du Collectif des organisations des jeunes solidaires du Congo-Kinshasa, Cojeski-RDC, a avancé cette idée pendant le débat avec la presse à Kinshasa récemment à l’occasion du message à la nation congolaise livré par les Ong de promotion et de défense des droits humains. Extraits de l'agence DIA.

48d6580182bf520981887de674f74eed.jpgFernandez Murhola, a signalé que le dialogue interrwandais doit se tenir, à l’instar de celui qui a eu lieu en RDC et au Burundi. Sur la conférence pour la paix, le développement et la sécurité qui se déroule à Goma, l’orateur a indiqué que les Ong de défense des droits ont déployé tous les moyens sans parvenir à intégrer leurs participants aux travaux. M. Sabin Banza, un des trois intervenants et président de la Ligue des électeurs, n’a pas caché ses réserves face à l’aboutissement que va connaître la rencontre de Goma présidée par M. l’abbé Malumalu et dont les participants (1.300) sont supposés compter aussi les chefs des groupes armés de la province du Nor-Kivu et celle du Sud-Kivu. Parmi ces chefs figure le général Laurent Nkunda dont les soldats insurgés combattant ceux des Fardc, l’armée nationale de la RDC.

M. Amigo Ngonde Funsu, le troisième intervenant et président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), a insisté sur la dimension de la justice dans le cadre de cette conférence en vue de la paix, du développement et de la sécurité dans les Nord et Sud-Kivu. Selon cet activiste, des violations des droits de l’homme ont émaillé les guerres dans cette partie de la RDC et elles doivent être sanctionnées. Il a déclaré que si la rencontre de Goma arrive à sécuriser le pays et à assurer l’intégrité du territoire national, les activistes des droits humains et les autres Congolais ne manqueraient pas de lui reconnaître ce mérite. Répondant à d’autres questions, MM. Fernandez Muhrola et Sabin Banza ont respectivement relevé que des institutions ont été mises en place lors des élections sans résoudre aujourd’hui les questions de fonds et que les Ong des défense des droits de l’homme vont suivre au jour le jour le déroulement des travaux à Goma par leurs antennes sur place en vue de dénoncer tout dérapage.

Ils déplorent la non exécution délibérée du mandat d’arrêt lancé contre le général déchu Laurent Nkunda et le manque d’unité de commandement dans la hiérarchie des Fardc. « Tout en encourageant toute initiative de dialogue les Ong de promotion et de défense des droits humains expriment toutefois leur réserve quant à l’aboutissement heureux de la ‘Conférence sur la paix et la sécurité dans le grand Kivu’ dont les objectifs, la qualité et le profil des participants ne rassurent personne », lit-on dans ce rapport.

La rencontre de Goma a connu un moment fort lors de la plénière du mercredi 09 janvier 2008. Trois ministres et un secrétaire général du gouvernement central (ministère du Plan) ont exposé sur la vision de l'exécutif du pays à propos des thèmes de paix, de la sécurité et du développement dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, selon caritas développement Congo. Il s’agit du ministre d’Etat en charge de l’Intérieur, du ministre des Affaires sociales, actions humanitaires et solidarité nationale et du ministre de l’Energie. A en croire l’organe de presse caritasdev.cd, la journée a aussi été consacrée à l’adoption du règlement d’ordre intérieur.

vendredi 11 janvier 2008

Le camp Nkunda reprend sa participation

Un entretien avec le général Nkunda-Téléchargez audio clip
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Un entretien Mulume Munene du groupe Mai Mai-Téléchargez audio clip
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La conférence sur la paix dans les deux Kivus se poursuit à Goma dans l’Est de la RDC. Après une brève suspension de sa participation, le Conseil national pour la défense du peuple - CNDP - du général déchu Laurent Nkunda a accepté, à nouveau, de prendre part aux travaux.

Selon le général Nkunda, le CNDP jugeait inacceptable l’arrestation, par les services

Rebel soldiers loyal to renegade general Laurent Nkunda stand over munition belts on a hilltop position 40km west of Goma, DRC, 13 Dec. 2007
Des hommes de Laurent Nkunda occupant une colline, à 40 km de Goma
de sécurité congolais, d’un de ses membres, le règlement de la conférence accordant l’immunité aux participants. « On ne doit pas utiliser la paix pour commencer à cueillir les gens », a déclaré le leader du mouvement. A l’issue de discussions entre le bureau de la conférence, le Conseil des sages et les représentants du CNDP, des mesures de sécurité supplémentaires ont été prises en faveur des délégués de ce mouvement, a assuré le général Nkunda.

Certains groupes armés continuent de boycotter la conférence de Goma. D’autres sont sur place, mais s’insurgent contre l’accueil qui leur a été réservé. « Nous sommes venus de Beni, de Walikale, de Butembo, de Rutshuru et nous ne sommes même pas logés, il n’y pas de prise en charge, il n’y pas de transport, il n’y a même pas de restauration », s’est plaint Mulume Munene, un représentant du groupe Mai Mai.

VOA


jeudi 10 janvier 2008

Massacres et violations graves des droits de l'homme en République démocratique du Congo

Historique [modifier]
Le conflit au Congo, s'est selon l'IRC, caractérisé par son "extrême violence, des déplacements massifs de populations, des viols à grande échelle et l'écroulement des soins de santé publics". Le conflit a donc indirectement entraîné l'incapacité pour les populations à se faire soigner, et, selon l'IRC, "les graves conséquences du conflit sur la santé ressemblent à celles observées lors d'autres conflits de ces 20 dernières années, mais elles ont bien plus d'ampleur".

Conséquences au Congo-Zaïre du génocide rwandais de 1994 [modifier]
A la suite du génocide rwandais de 1994 qui fait plus de 800 000 victimes, majoritairement tutsi, des centaines de milliers de réfugiés (la plupart hutus) vont fuir en quelques semaines le Rwanda en direction du Zaïre. Les autorités zaïroises tentent tant bien que mal de les désarmer lors de la traversée de la frontière[réf. nécessaire]. Ceux-ci vont se regrouper dans d'énormes camps de réfugiés à l'Est du Congo.
La conjonction des différents phénomènes vont mener les troupes du général Paul Kagame à bombarder les camps de réfugiés à l'Est de la RDC [réf. nécessaire] et à créer en collaboration avec le gouvernement ougandais du président ougandais Museveni l' Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) à la tête de laquelle est placé Laurent-Désiré Kabila afin d'attaquer le Zaïre :
le génocide rwandais de 1994 menant à des flux migratoires déstabilisant l'équilibre géopolitique de l'Est du Congo,
l'abandon du régime du président Mobutu par la Communauté Internationale et la Central Intelligence Agency (CIA)[réf. nécessaire] suite à l'effondrement du bloc communiste ainsi que l' absence d'appui de la Communauté Internationale au Zaïre pour faire face aux besoins humanitaires générés par les flux migratoires,
la politique de certaines sociétés internationales, des transnationales opérant dans l'exploitation des matières premières (or, diamant, coltan, bois précieux, cuivre...) appliquée en Afrique centrale à partir des années 1990,
la déliquescence du régime du président Mobutu Sese Seko et la corruption des Forces Armées Zaïroises...
La première guerre pan-africaine a commencé et va donner lieu à de nombreux massacres et crimes contre l'humanité [réf. nécessaire] envers les populations civiles durant la première guerre du Congo, la deuxième guerre du Congo et le gouvernement de transition.

Première guerre du Congo-Zaïre (fin 1996 à 1997) [modifier]
Étant donné la barbarie des combats et le prix lourd payé par les populations civiles congolaises, l'Organisation des Nations unies autorise durant la Première guerre du Congo par la résolution 1279 du 30 novembre 1999 la création de la Monuc - Mission de l'Organisation des Nations unies en RDC - chargée de protéger les populations civiles congolaises.
La mission de l'ONU conduite par Robert Garreton en mai 1997 déclare le 11 juillet 1997 que les massacres des réfugiés semblent mériter la qualification de "crime contre l'humanité" et même peut-être de "génocide" [4].
Cette mission dut faire face au refus de l'ADFL d'accepter sa visite mais produisit néanmoins un rapport, d'abord pour l'assemblée générale (A/59/142), ensuite pour la Commission des droits de l'homme (E/CN.4/1998/64).
La mission indique à propos de la qualification possible de génocide:"Les méthodes utilisées, à savoir, les massacres délibérés et prémédités, la dispersion des réfugiés dans des zones inaccessibles et inhospitalières, le blocage systématique de l'aide humanitaire, le refus obstiné opposé jusqu'ici à toute tentative de mener une enquête impartiale et objective sur les très graves allégations reçues, sont autant d'éléments particulièrement troublants. Toutefois, faute d'accès aux lieux suspects et faute d'enquête plus approfondie et complète, la mission conjointe ne peut que réserver pour le moment sa réponse à cette question."
Par ailleurs la mission a souligné que les témoignages recueills faisaient apparaître de graves violations du droit humanitaire commises principalement par les forces de l'Alliance, mais aussi par les autres parties en conflit. [5]

Deuxième guerre du Congo-Zaïre (1998-2003) [modifier]
Durant la Deuxième guerre du Congo, l'Organisation des Nations unies autorise par la résolution 1484 du 30 mai 2003 le déploiement de troupes de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) durant 3 mois à l'Est du Congo (opération « Artémis ») et plus particulièrement en Ituri pour mettre un terme aux viols, massacres, crimes de guerre et au génocide[citation nécessaire] des populations congolaises perpétrés lors des combats opposant les milices des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), des Interahamwe, de l'Union des patriotes congolais (UPC), du Front des nationalistes intégrationnistes (FNI), des chefs de guerre rebelles Nkundabatware et Mutebesi du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) ainsi que des armées étrangères rwandaises et ougandaises opérant sur le territoire du Congo-Zaïre[6].

Gouvernement de transition (2003-2006) [modifier]
En juillet 2003, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) annonce l’ouverture d’une instruction sur les crimes commis en RDC depuis le 1er juillet 2002 et pouvant constituer des actes de génocide, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre [7].
Le Gouvernement de transition, étant composé des chefs de guerres des milices responsables de la Deuxième guerre du Congo échoue dans l'accomplissemet des ses missions fondamentales:
la pacification du pays: le gouvernement échoue à neutraliser les milices de l'Union des patriotes congolais, des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des Interahamwe à l'Est de la RDC [8],
l'unification de l'armée nationale: le gouvernement échoue à intégrer l'armée nationale et refuse d'y intégrer les ex-forces armées Zaïroises [9],
l'intégration des milices du MLC et du RCD dans l'armée nationale: toutes les factions lors de la Deuxième guerre du Congo continuent d'entretenir leurs milices respectives et refusent de les intégrer dans l'armée nationale[10],
l'organisation des élections avant le 30 juin 2006 au plus tard: les élections ne pourront pas avoir lieu avant le 30 juin 2006.
En conséquence, la MONUC doit obtenir au cours des années plusieurs augmentations de ses effectifs, pour finalement devenir la plus importante mission de l'ONU, afin de faire face à la dégradation de la situation sécuritaire des populations. La mission de la MONUC devient également de plus en plus compliquée en raison de différents scandales qui la concernent (corruption, marché noir, scandales sexuels...). Elle se fait appuyer à partir de mai 2006 à Kinshasa par des troupes de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) afin de sécuriser le processus des élections.
Le premier transfert d'un criminel de guerre de Kinshasa à La Haye, Thomas Lubanga (chef de la milice Union des patriotes congolais), afin de le faire comparaître devant la Cour pénale internationale (CPI) a lieu à la mi-2006.

Contexte politique : l'analyse des tenants de la thèse du "double génocide" [modifier]
La République démocratique du Congo (RDC) est un pays en guerre. Au-delà des multiples accords de paix et autres traités ou protocoles, conclus entre les parties belligérantes, la sécurité internationale dans l’Est du pays (Ituri, Sud-Kivu, Nord-Kivu, Province Orientale, Maniema...), et dans la région des Grands lacs, continue d’être menacée.
Cette situation résulte de l’enchaînement de plusieurs facteurs qui trouvent leur dynamique initiale dans les facettes peu reluisantes du passé colonial belge.
Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, l’affaiblissement du Zaïre de Mobutu, miné par la corruption et les dissensions politiques, a créé au cœur de l’Afrique un ventre mou, qui a permis de libérer, après avoir été longtemps plus ou moins contenus, les haines attisées par les antagonismes ethniques au Rwanda et au Burundi. Antagonismes nés de la distinction identitaire opérée entre Hutu et Tutsi, par une Belgique coloniale, alors en charge de la gestion des ces territoires, pour des fins purement administratives.
Plusieurs façons de voir s'affrontent alors quant aux causes des tragédies de la région et au rôle jouée par le Front patriotique rwandais.
Pour certains, comme l'ancien ministre de la Défense du Président Mobutu, ainsi que les proches de l'ancien gouvernement rwandais[réf. nécessaire], le génocide rwandais apparaît comme le premier acte d’une dynamique de déstabilisation de l’Afrique centrale [11], qu'on soupçonne planifiée, afin d’aboutir à une reconfiguration du tracé des frontières issus initialement de la Conférence de Berlin de 1885 [12].
Selon cette approche, cette démarche déstabilisatrice a été initiée par les "lobbies tutsis" (minoritaire au Rwanda) organisés au sein du Front patriotique rwandais (FPR), appuyés et équipés par l’administration Clinton et l’appareil militaro-industriel américain[réf. nécessaire]. Elle aurait poursuivi un double objectif: imposer le leadership politique tutsi en Afrique centrale, et élargir les frontières du Rwanda aux territoires du Kivu Sud et Nord Kivu, afin de désenclaver une territoire trop exigu, démographiquement sous pression, et accéder à de riches ressources naturelles, dont la nature a largement dépourvu le Rwanda [13].
Selon les tenants de cette analyse, la mise en œuvre de ce programme, en RDC, a un prix: affaiblir par tous les moyens possibles la population congolaise, en majorité bantou, pour l’empêcher de réagir et briser en elle toute idée d’unité nationale ; ensuite, opérer un nécessaire rééquilibrage démographique au Kivu, par le biais d’un transfert massif de population rwandaise et par l’application d’une politique d’extinction programmée d’une grande partie de la population congolaise, et assurer le financement de la reconstruction du nouvel État rwandais improductif en terme de matières premières et de ressources naturelles.
C’est sur la base de cette analyse que les tenants de cette analyse parlent de "génocide congolais", mis en parallèle et symétriquement au génocide rwandais de 1994[14] .
Toujours selon les tenants de cette approche, qui n'a été reprise ni par les historiens ni par les Nations Unies, il s'agit d'un génocide perpétré insidieusement en RDC depuis 1996, pendant la première guerre du Congo et seconde guerres du Congo —dites de « haute intensité »—, et tout au long de ces temps d’insécurité et d’instabilité que connaît encore la RDC —guerre dite de « basse intensité »—, par les autorités rwandaises et leur complices congolais et occidentaux, sur les populations identifiées de nationalité congolaise[réf. nécessaire].

Un génocide ? [modifier]
En France, l’article 2 de la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide entend le génocide comme l’un des quelconques actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel.
Raphaël Lemkin ajoute qu’il s’agit, au-delà de la seule extermination physique d’une nation (massacres), d’« un plan coordonné d’actions différentes qui tendent à détruire les fondations essentielles de la vie des groupes nationaux dans le but de détruire ces groupes mêmes » [15].
Plusieurs groupes à travers le monde ont appelé génocide les massacres qui ont eu lieu dans cette région. Cependant aucun historien reconnu, aucune institution politique régionale ou internationale, aucune instance officelle régionale ou internationale de droits de l'homme n'a repris cette appellation.

Ampleur des massacres [modifier]
« Aucun conflit n'a, depuis la seconde guerre mondiale, fait autant de victimes mais après sept ans, l'ignorance universelle qui entoure l'échelle et les conséquences du conflit reste de mise, et l'engagement international, bien en deçà des besoins humanitaires » selon Richard Brennan de l'International Rescue Committee" (IRC) - rapport IRC de janvier 2006.
D’après les plus récentes études, menées par l’organisation non gouvernementale International Rescue Committee (IRC) (janvier 2006), et Human Rights Watch (HRW, rapport annuel 2005), le nombre de civils congolais qui ont trouvé la mort, directement et indirectement, dans le cadre du conflit qui ravage la République Démocratique du Congo, depuis 1996 à ce jour, s’élève à près de 4 000 000 âmes. Ce nombre, corroboré notamment par les différents rapports des Nations Unies, ne tient toutefois pas compte des populations déplacées du fait des guerres, soumises à la famine généralisée, à la maladie, et aux exactions les plus intolérables perpétrées tant par les actuelles autorités de Kinshasa, que par les forces étrangères d’occupation et les milices privées à leur solde.
L'IRC a déjà mené trois études sur la mortalité en République Démocratique du Congo entre 1998 et 2002. Il en résulte que le conflit au Congo est le plus meurtriers depuis la seconde guerre mondiale, et que le nombre de victime est considérablement plus élevée que lors des récentes guerres et crises qui ont donné lieu à des massacres de grandes ampleur telle qu'en Bosnie (environ 250 000 victimes), au Rwanda (environ 800 000 victimes tutsis et Hutus), au Kosovo (environ 12 000 victimes), et au Darfour (Soudan, environ 70 000 victimes).
La quatrième étude publiée en janvier 2006 a été menée à travers tout le pays, entre avril et juillet 2004 (avec une interruption de 3 semaines cependant, lors de la mutinerie, à Bukavu, des éléments militaires congolais dirigés par les généraux Nkundabatware et Mutebesi, issus du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), et soutenu par le Rwanda). 19 500 ménages ont été interrogés à cette occasion.
Les résultats sont effarants. Selon l'IRC, le coût humain dû à la guerre s'élève à 3,9 millions de personnes, rien qu’entre 1998 à 2004. La mortalité au Congo est 40% plus élevée que la moyenne de l'Afrique sub-saharienne. Il y meurt chaque mois 38 000 personnes de plus qu'avant la guerre, sur un total de 607 000 morts. La mortalité est également nettement plus élevée dans les provinces instables de l'Est du Congo (Kivu, Ituri, Maniema, Province Orientale) que dans le reste du pays.
L'IRC affirme que cette estimation est raisonnable. En fonction des corrections, le nombre de décès s'élève au minimum à 3,5 millions, et pourrait atteindre jusqu’à 4,4 millions, la mortalité de 5 millions de Congolais n'ayant pu être vérifiée vu les poches d’insécurité persistante où l’étude n’a pu être menée.

Viols de masse et violations graves des droits de l'homme [modifier]
L'IRC considère la mortalité constamment élevée au Congo "particulièrement alarmante"; elle indique que "les efforts nationaux et internationaux afin de réagir à la crise restent loin d'être adéquats".
En dehors des causes naturelles, selon l’institut, 2% des décès au sein de la population découlent directement des violences de guerre : combats, massacres, purifications ethniques, cannibalisme.
Et 50% des décès, aussi bien dans les zones à l'Est qu'à l'Ouest, résultent quant à eux, des conséquences de la guerre, c’est-à-dire de l’effet de la malnutrition et de la sous-alimentation, mais aussi des pandémies. Selon l'IRC, la plupart des décès sont liés à "des maladies faciles à prévenir et à guérir : fièvre, malaria, diarrhée, affections respiratoires. La résurgence de maladie depuis longtemps circonscrite dans ce pays est éloquente sur les conditions sanitaires endurées par les populations.
L’accès aux soins de santé reste précaire, tant en ville qu’en province. Il est même illusoire dans certaines régions presque inaccessibles du pays.
Sous cet angle, en dépit de la mise en place des institutions de la transition en juin 2003 et au-delà des discours rassurants de la communauté internationale, la situation sanitaire et financière de la RDC ne cesse de s’aggraver depuis 1997. Aussi, est-on légitimement en droit de s’interroger sur les retombés bénéfiques pour la population, des fonds colossaux octroyés depuis 1997 à la RDC, par la Communauté internationale en général, et par l’Union européenne en particulier. De même, des interrogations légitimes sont en droit d’être posées sur les chiffres vertigineux et sans précédent, de la production nationale rwandaise d’or, de diamant, de cuivre et autres produit miniers.
Les organisations non gouvernementales Human Rights Watch et Amnesty International, entre autres, ont régulièrement dénoncé, ces dernières années, l’usage systématique du viol comme arme de destruction de la cellule familiale, socle de la société congolaise. Selon Amnesty International, "Le conflit en RDC a été particulièrement marqué par l’usage systématique du viol comme arme de guerre. Comme l’histoire humaine le montre tragiquement, le viol suit toujours de près les conflits, mais en RDC, il a été manifestement utilisé par des groupes armés comme l’une des armes principales contre leurs adversaires et la population civile. Dans l’est de la RDC, des membres de groupes armés ont violé des dizaines de milliers de femmes, dont des fillettes ou des femmes âgées, ainsi qu’un certain nombre d’hommes et de jeunes garçons, afin de terroriser, d’humilier et de soumettre les populations civiles" [16].
En RDC, le viol en masse a contribué à répandre délibérément le virus VIH, ce qui devrait avoir des conséquences catastrophiques pour l’avenir sanitaire du pays. Le Programme national de lutte contre le SIDA en RDC estime que le taux d’infection a atteint 20 p. cent dans les provinces de l’est, et que le virus pourrait menacer plus de la moitié de la population dans la décennie à venir. Selon certains experts, le taux de prévalence réel du VIH dans l’est de la RDC pourrait être bien plus élevé. Dans un pays situé au cœur d’un continent décimé par le SIDA, ce phénomène aura de graves implications sur la capacité de la RDC à surmonter son histoire récente, marquée par la guerre.
Les femmes sont plus affectées par le SIDA ; selon l’ ONUSIDA, les jeunes femmes ont trois fois plus de chances de vivre avec le VIH/SIDA que les jeunes hommes. Là où le SIDA est une conséquence du viol, l’effet sur les femmes est catastrophique. Les personnes ayant subi un viol sont souvent abandonnées par leurs familles et leurs communautés, obligées de quitter leur domicile et laissées dans la pauvreté. Les victimes de viol en RDC souffrent fréquemment d’autres blessures et maladies.
L’infrastructure sanitaire de la RDC s’est totalement effondrée. Les combattants ont délibérément visé les centres médicaux et les hôpitaux, en attaquant, pillant et détruisant nombre d’entre eux, forçant les blessés et les malades à fuir. Les structures médicales subsistantes, surpeuplées, manquent d’hygiène et des moyens élémentaires, comme l’eau, l’électricité ou le matériel de stérilisation. » [17]
Le New-York Times, le 7 octrobre 2007, tire un cri d'alarme en parlant « d’épidémie de viols au Congo. » Les Nations-Unies rapportent que 27 000 agressions sexuelles furent commises en 2006 dans la seule province du sud Kivu et qu'il ne doit s'agir que d'une fraction du nombre total d'agression commises dans tout le pays. « La violence sexuelle au Congo est la pire qui soit dans le monde entier, » dit John Holmes, le sous secrétaire général pour les affaires humanitaires des Nations-Unies.
Selon cet article, le système judiciaire et l'armée fonctionnent à peine, et des officiels des Nations-Unies disent que les troupes gouvernementales congolaises sont parmi les premiers responsables des viols. De larges régions du pays, surtout dans l'est, sont des zones dépourvues de toutes formes d'autorités dans lesquelles les civils sont à la merci de groupes lourdement armés qui ont fait de la guerre une raison de vivre. Selon les victimes, un des derniers groupes est appelés les Rastas. Des officiels des Nations-Unies disent que ces Rastas sont d'anciens membres des milices Hutues qui ont fuit le Rwanda après y avoir commis le génocide en 1994.
Ces attaques continuent malgré la présence d'une force de l'ONU de 17 000 hommes sur le terrain, ce qui en fait la plus grande force de maintien de la paix des Nations-Unies dans le monde.
Personne - docteur, travailleurs des ONG, chercheurs congolais et occidentaux - ne peut expliquer la raison de ces violences. Selon Wilhelmine Ntakebuka qui coordonne un programme sur les violences sexuelles à Bukavu, le problème n'est pas culturel: « Si cela était le cas, ceci se serait manifesté depuis beaucoup plus longtemps. » « L'épidémie de viol semble avoir démarré au milieu des années 90. Cela coïncide avec la vague de miliciens Hutus qui s'échappèrent dans les forêts congolaises après avoir exterminé 800 000 Tustis et Hutus modérés pendant le génocide du Rwanda il y a 13 ans. »
Mr. Holmes dit qu'alors que les troupes gouvernementales peuvent avoir violé des milliers de femmes, les plus vicieuses attaques ont été conduites par des milices hutues. « Ce sont des personnes qui ont participé au génocide et qui ont été alors détruites psychologiquement. » [18]

Utilisation des enfants soldats [modifier]
Dès la première guerre africaine de 1996, des enfants soldats congolais, plus communément appelé kadogo, constituaient déjà le plus gros des effectifs de l’AFDL, soutenue et équipée par le Rwanda du Général Paul Kagame[réf. nécessaire]. Selon Amnesty International, des enfants soldats sont recrutés de force par toutes les parties en conflit (milices armées, forces armées "officielles", etc. ) : « Des dizaines de milliers d’enfants, filles comme garçons, parfois âgés de moins de dix ans, combattent dans les rangs des milices et des forces armées de la République démocratique du Congo (RDC). Dès leur recrutement, ces enfants sont victimes d’une longue série d'atteintes à leurs droits fondamentaux, notamment d’actes de torture, de viols et de meurtre.
Nombre de ces enfants ont été recrutés de force, enlevés sous la menace d'une arme à feu alors qu'ils jouaient dans leur quartier, ou encore chez eux ou à l’école, tandis que leurs parents ou professeurs assistaient impuissants à la scène. D’autres se sont enrôlés volontairement, en quête d’une protection douteuse et d’un moyen de survivre parmi les décombres d’un pays ravagé par des années d’une guerre quasi ininterrompue. Beaucoup ont expliqué qu’ils s’étaient enrôlés après que leur famille eut été tuée ou déplacée.
Une fois recrutés, les enfants sont généralement envoyés dans des camps d'entraînement, où ils sont entraînés au combat et endoctrinés. Dans ces camps, ils endurent des conditions très éprouvantes et sont victimes de violences effroyables, telles que les passages à tabac réguliers, le meurtre, le viol et d’autres formes de violence sexuelle. Des centaines d’enfants seraient morts au cours de leur entraînement.
Au terme de cette période d’entraînement, nombre d’enfants sont envoyés au combat, sur le front. Ils sont bien souvent considérés comme de la simple chair à canon par leurs commandants, qui les poussent vers l’avant afin qu’ils essuient les tirs de l’ennemi. Les filles sont couramment exploitées sexuellement ou violées par leurs commandants ou d'autres soldats adultes.
En outre, les enfants soldats sont contraints de perpétrer des atteintes aux droits humains, notamment des viols et des meurtres, contre des soldats ennemis et des civils. Certains ont dû tuer des membres de leur propre famille.
Pour ceux qui survivent à cette existence au sein des forces armées, le sentiment de perte et le traumatisme engendré par les actes dont ils ont été témoins ou qu’ils ont commis ont des effets extrêmement graves et durables sur leur santé physique et psychique. Brutalisés et profondément traumatisés par ce qu'ils ont enduré, beaucoup sont sans cesse hantés par les souvenirs des violences auxquelles ils ont assisté ou qu'ils ont commises sous la contrainte. Quant aux filles soldats, outre la brutalité et le traumatisme provoqué par le viol, cette agression sexuelle entraîne fréquemment de graves lésions physiques et une grossesse forcée, ainsi que la contagion par le VIH ou d'autres maladies sexuellement transmissibles. »