mercredi 23 janvier 2008

Mbusa Nyamwisi : «Le problème du Congo est l’organisation à l’intérieur des frontières nationales»

« Le Rwanda n’est pas le problème du Congo, nous venons à Goma pour négocier la paix. Les Congolais doivent prendre leurs responsabilités en main pour mettre fin à la guerre », a déclaré le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Antipas Mbusa Nyamwisi. Son intervention était relative au thème : « La contribution de la diplomatie congolaise au retour de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région des Grands Lacs ».Il est membre du Panel de modérateurs de la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement du le Nord-Kivu et du Sud-Kivu .

Les travaux de la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement du Nord-Kivu et du Sud-Kivu pourront se clôturer probablement le lundi 21 janvier 2008. Ils ont eu l’avantage d’avoir donné l’occasion à toutes les parties concernées par la crise de s’exprimer sans ambages. Mais en marge des déclarations et autres messages des communautés et groupes armés, des membres du gouvernement et autres personnalités se sont adressés aux participants aux assises de Goma.

Intervenant à ce titre, le ministre Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Antipas Mbusa Nyamwisi, a convié les participants à s’organiser à l’intérieur des frontières nationales de manière à ce que « nos problèmes trouvent des réponses plutôt de pointer le Rwanda et les pays voisins d’être à l’origine des nos malheurs, de l’insécurité et de la guerre ». Selon lui, la République démocratique du Congo doit apprendre à mieux vivre avec ses voisins et tous les autres pays du monde. Cela aux fins de construire la paix, entendu comme facteur important de tout développement.

«Les Congolais doivent, dès maintenant, s’organiser pour consolider l’autorité de l’Etat, avoir une armée républicaine au service de la défense de l’intégrité du pays et construire une économie diversifiée au regard des ressources naturelles dont regorgent le sol et le sous sol congolais », a dit le ministre Antipas Mbusa, convaincu du fait que cela devrait devenir la clé de voûte de l’intégration régionale en Afrique.

Il a illustré son argumentaire par les cas de la France et de l’Allemagne. Ces deux pays se sont affrontés pendant la Guerre mondiale de 1914 mais, aujourd’hui ils passent pour le moteur de la construction de l’Union européenne. Le ministre des Affaires étrangères est d’avis que la RDC doit, à travers sa participation dans des organisations sous-régionales., fournir le même effort avec ses 9 voisins avec lesquels elle partage des frontières communes. « La Rdc doit y parvenir grâce aux projets intégrateurs avec les autres pays voisins de la région pour la consolidation de la paix, de la sécurité, de la stabilité et du développement », a-t-il fait savoir.

Membre du Panel de modérateurs à la Conférence de Goma,il fonde son espoir sur le lien dialectique entre paix-sécurité-développement, trois concepts qui se recoupent en vue de l’éclosion d’une paix durable dans la région des Grands Lacs.

REMISE SUR ORBITE DE CEPGL

La relance de la Cepgl, un facteur de paix et développement dans la région des Grands Lacs. Parmi les pistes de solutions, le ministre des Affaires étrangères a préconisé la relance de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (Cepgl), qui comprend la RDC, le Rwanda et le Burundi. Mbusa Nyamwisi considère cette dernière comme un facteur indéniable de paix, d’intégration économique sous-régionale et de développement. Il va sans dire qu’avec la mondialisation, la RDC devrait avancer ensemble avec les autres pays et en tirer un meilleur parti pour sa population. Cela n’est possible qu’en mettant fin à la guerre dans les deux provinces du Kivu, laquelle persiste depuis 1996.

«Toutes les communautés du Kivu doivent travailler ensemble pour aller de l’avant. La diversité de nos communautés est une grande richesse pour la stabilité de notre pays », a souligné Antipas Mbusa Nyamwisi avant de rappeler à tous les acteurs dans la crise du Kivu qu’aujourd’hui, la RDC a une très grande chance pour conserver sa démocratie que le monde entier a considérée comme un grand succès avec la tenue des élections transparentes, libres et démocratiques. Et de relever : « cet acquis doit être sauvegardé pour le développement du pays. Il faut arriver à faire taire les armes dans les Kivu, parce que le moment est très crucial et la Rdc a une grande chance du fait qu’elle a le soutien de toute la communauté internationale pour que la guerre prenne fin et la paix revienne dans les Kivu ».

Avant lui, et dans le même ordre d’idées, l’envoyé spécial du gouvernement américain à la Conférence de Goma avait appelé tous les belligérants à déposer les armes pour une solution négociée. Il a insisté sur le fait que le Communiqué Conjoint de Nairobi du 9 septembre 2007 restait le seul cadre de référence pour la politique dans la région des Grands Lacs. Il y est prévu un plan de désengagement de tous les groupes armés congolais et étrangers opérant dans les Kivu.

WILLY KABWE, ENVOYÉ SPÉCIAL À GOMA

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