dimanche 30 décembre 2007

17 tués dans des combats dont 16 soldats insurgés

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont affirmé vendredi avoir tué 16 soldats insurgés et "perdu un élément" lors d'une attaque rebelle au Nord-Kivu (est), théâtre d'affrontements depuis quatre mois.

"Jeudi, les positions des FARDC ont été attaquées par les insurgés. Seize d'entre eux ont été tués. Côté FARDC, nous avons perdu un élément et enregistré sept blessés", a déclaré au cours d'un point de presse le général François Olenga, inspecteur-général de l'armée congolaise. Cette attaque, qui survient trois jours seulement après un cessez-le-feu unilatéral décrété par le général déchu Laurent Nkunda, a eu lieu à Ntamugenga, localité du territoire de Rutshuru, à environ 60 km au nord de la capitale provinciale Goma, a-t-il précisé.
Le 24 décembre, Nkunda avait appelé à un "cessez-le-feu" pour permettre la tenue d'une conférence visant à mettre fin aux conflits dans les provinces troublées du Nord et du Sud-Kivu. Le général Olenga a déploré cette nouvelle attaque et demandé au chef rebelle de "donner la chance" à cette conférence prévue début janvier à Goma et à laquelle sont également invités tous les chefs des groupes armés. Depuis la fin août, le Nord-Kivu est le théâtre de violents affrontements entre les FARDC - qui y ont déployé près de 25.000 hommes - et des troupes insurgées commandées par Nkunda, estimées à environ 4.000. Il y a plus de deux semaines, les hommes de Nkunda avaient infligé un cinglant revers à l'armée à Mushake (nord de Goma), en reprenant toutes les positions qu'ils occupaient au début des affrontements. Tutsi congolais, Nkunda se pose en défenseur de sa communauté et refuse de désarmer, en dépit des appels répétés de Kinshasa, de l'ONU et d'intenses pressions diplomatiques, notamment de Washington qui l'a encouragé à s'exiler. Le général Olenga a également présenté quatre officiers nkundistes (trois majors et un colonel) "qui se sont rendus" et affirmé que les FARDC ont capturé lors de combats des enfants de moins de 14 ans et les ont remis à la Mission de l'ONU en RDC (Monuc). Le camp Nkunda était injoignable vendredi en milieu d'après-midi.

AFP

samedi 29 décembre 2007

Les Nande disent Non à la Conférence de Goma

SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO A KINSHASA

Excellence,
A l’occasion de la tenue à Goma de la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement des Provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ;
  • Vu la Constitution de la République Démocratique du Congo, spécialement en ses articles 63, alinéas 1 et 3 et 64, nous citons : « Tout congolais a le droit et le devoir sacré de défendre le pays et son intégrité face à une menace ou à une agression extérieure. Toute autorité nationale, provinciale, locale et coutumière’ a le devoir de sauvegarder l’unité de la République et l’intégrité de son territoire sous peine de haute trahison » ; « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution. Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la Nation et l’Etat. Elle est punie conformément à la loi ».
  • Vu l’ordonnance présidentielle, N°07/075 du 20 Decembre2007, portant sur la convocation de la conférence sur la Paix, la Sécurité, et le Développement des Provinces du Nord Kivu et Sud Kivu ;
  • Considérant la lettre signée par les Députés Nationaux du Nord Kivu et Sud Kivu, au moi de Mai 2007 contre l’organisation d’une Table Ronde inter Communautaire ;
  • Vu les statuts créant la plate-forme BARAZA LA WAZEE Intercommunautaire des ethnies autochtones du Nord-Kivu, laïque, apolitique et sans but lucratif du 19 octobre 2OO2 ,en ses articles 1 et 4 ; - Dans le souci de contribuer à la recherche des solutions à la crise actuelle au Nord-Kivu en vue d’un développement durable et harmonieux pour tous ;
  • S’appuyant sur l’échec du dialogue inter kivutiens tenu à Bukavu en 2001 ; Nous, communauté Nande, soucieux de notre responsabilité devant Dieu, l’histoire et la Nation, réaffirmons ce qui suit :
La communauté Nande n’est pas partie prenante et dit NON à la tenue de la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement des provinces du Nord et du Sud-Kivu à Goma dont elle ignore les tenants et les aboutissants.

jeudi 27 décembre 2007

Recrutement d’enfants et violations des droits humains se poursuivent dans le Nord-Kivu

KINSHASA, 14 décembre 2007 (IRIN) - Les troupes insurgées proches du général déchu Laurent Nkunda, qui se battent dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) contre les troupes gouvernementales, continuent de recruter des enfants alors que de graves actes de violation des droits humains, dont certains commis par des agents de l’Etat, persistent dans la région, selon la MONUC, la Mission des Nations Unies au Congo.

« Des recrutements forcés [d’enfants] ont lieu devant des écoles, notamment dans le village de Burungu, lorsque les élèves regagnent leur domicile, causant la fuite de nombreux enfants dans la brousse », a déclaré à la presse Kemal Saiki, porte-parole de la MONUC, le 12 décembre.

Certains ex-combattants mineurs sont recrutés de nouveau, a ajouté le porte-parole, qui a cité l’exemple de 20 enfants qui avaient rejoint les troupes de M. Nkunda dans le village de Kirumbu dans le Nord-Kivu.

M. Saiki s’est dit par ailleurs très préoccupé par les nombreux cas d’exactions, notamment de viols, d’exécutions sommaires, de tortures, de traitements inhumains et dégradants et d’arrestations arbitraires qui continuent d’être signalés tous les jours dans le pays, malgré une amélioration de la situation générale des droits des humains depuis la signature en 2003 de l’accord de paix censé mettre fin à la guerre civile en RDC.

« Chaque mois, ce sont des centaines de femmes et jeunes filles qui continuent d’être victimes de viols et d’autres formes de violences sexuelles dans toutes les provinces de la RDC », a affirmé M. Saiki.

« Les principaux responsables de ces violations des droits humains ne sont plus les groupes armés mais, en grande partie, des agents de l’Etat dont le mandat est d’assurer la protection de la population congolaise », a-t-il souligné.

Selon lui, de nombreux agents de police et militaires travaillent et vivent dans des conditions difficiles, mais ceci ne peut ni expliquer, ni justifier les actes odieux qu’ils commettent et la culture de l’impunité qui en résulte.

Rappelant la gravité des violences sexuelles, M. Saiki a indiqué que 2 656 cas avaient été enregistrés dans le Nord-Kivu entre janvier et octobre 2007, et 4 500 autres dans le Sud-Kivu rien que pendant le premier semestre 2007.

« Ces chiffres ne reflètent qu’une partie infime des ces nombreuses victimes qui préfèrent généralement se taire au lieu d’appeler au secours, car elles sont traumatisées et stigmatisées par leurs familles et communautés et sont confrontées à des risques de représailles de la part des auteurs », a-t-il dit.
A propos de la situation des affrontements entre les forces de M. Nkunda et les troupes gouvernementales dans le Nord-Kivu, M. Saiki a souligné que la MONUC continuerait d’apporter son soutien à l’armée nationale de la RDC en vue d’épargner les vies des civils, même dans les positions prises par les insurgés.

« Malgré les revers temporaires de l’armée congolaise au cours des dernières 48 heures dans la région de Mushake, la ville de Sake est toujours tenue par les Casques bleus de la MONUC. Nous sommes en train de prêter assistance à l’Etat-major des forces armées de la République démocratique du Congo (FARC) afin que ces dernières puissent reprendre la situation en main et consolider leurs positions dans les zones du Nord-Kivu », a-t-il ajouté.

Les troupes de M. Nkunda ont repris le contrôle de la ville de Mushake, dans l’est de la province du Nord-Kivu, tombée moins d’une semaine auparavant aux mains des forces gouvernementales.

Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, s’est déclaré profondément préoccupé par les intenses combats dans Nord-Kivu, en particulier par les déplacements massifs et les mauvais traitements contre les populations civiles.

« Les Nations Unies travaillent en étroite collaboration avec les autorités de RDC et d’autres partenaires pour rétablir la paix et la sécurité dans cette région instable », a déclaré le porte-parole de M. Ban, le 12 décembre. « Le Secrétaire général appelle les forces de Laurent Nkunda à déposer leurs armes ».

Entre temps, M. Nkunda aurait exprimé sa volonté d’engager des négociations avec le gouvernement afin de mettre fin aux combats.

« Nous devons négocier. Nous demandons l’ouverture de discussions avec le gouvernement », a déclaré à l’AFP René Abandi, porte-parole du mouvement de M. Nkunda, le 12 décembre.

IRIN

La femme, un champ de bataille

Le chef rebelle Nkunda appelle à un cessez-le-feu

Le chef rebelle congolais Laurent Nkunda appelle à un "cessez-le-feu" pour permettre la tenue d'une conférence sur la paix dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé un communiqué de son mouvement transmis mercredi.

"Dans la perspective de la tenue annoncée d'une conférence sur la paix, la sécurité et le développement des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, le CNDP (mouvement politico-militaire du général déchu Nkunda) soutient l'exigence exprimée par le Département d'Etat américain au terme de laquelle les parties en conflit (...) doivent observer un cessez-le-feu afin de permettre le déroulement des travaux dans un environnement sécurisé", souligne le texte.
Le CNDP regrette toutefois que l'initiative du cessez-le-feu ne soit pas venue du gouvernement mais "considère comme effectif l'arrêt des hostilités".
Il dit soutenir la tenue de cette conférence et promet la participation de son mouvement "s'il y est invité".
Interrogé à ce sujet mardi soir au cours d'un point de presse à Goma (capitale du Nord-Kivu), le ministre de l'Intérieur, Denis Kalume, a dit "prendre acte" du communiqué du CNDP en réaffirmant la volonté du gouvernement de ramener la paix dans l'est.
Le CNDP "souhaite qu'elle (la conférence) s'illustre par l'inclusivité, l'esprit de tolérance et d'acceptation mutuelle, la volonté d'aboutir à une réconciliation sincère en vue d'une paix durable" dans l'est congolais.
Organisée à l'initiative du président Joseph Kabila, cette conférence vise à mettre fin aux conflits dans les provinces troublées du Nord et du Sud-Kivu. L'ouverture des travaux, initialement prévue jeudi à Goma (capitale du Nord-Kivu), a été repoussée au 6 janvier.
Elle réunira pendant 9 jours plus de 500 personnes, députés, membres de la société civile, militaires et représentants des différentes communautés ethniques du Nord et du Sud-Kivu. Tous les chefs des groupes armés congolais opérant dans la région devraient également y participer.
"Notre mouvement demande que personne ne s'avise à rompre le cessez-le-feu instauré de facto, qu'il s'agisse des forces gouvernementales ou de leurs supplétifs", prévient le leader du CNDP qui soutient cependant que ses troupes réagiraient en cas d'attaque de leurs positions.
Depuis la fin août, le Nord-Kivu est le théâtre de violents affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) - qui y ont déployé près de 25.000 hommes - et des soldats insurgés ralliés à Nkunda, estimés à environ 4.000.
Aucun affrontement n'a été enregistré depuis le 20 décembre au Nord-Kivu, selon l'ONU et des sources militaires congolaises.

AFP

lundi 24 décembre 2007

Est de la RDC: calme relatif après des combats meurtriers

un calme relatif s'observait lundi au Nord-Kivu, région de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) où les forces gouvernementales et des soldats insurgés s'affrontent depuis quatre mois, a-t-on appris auprès de l'ONU et de l'armée.

"La situation est relativement calme sur le terrain à part malheureusement quelques accrochages rapportés ce week end entre les éléments du CNDP (mouvement politico-militaire du chef rebelle Laurent Nkunda) et des Maï Maï (miliciens locaux) dans le nord de Masisi", a affirmé à l'AFP Sylvie van den Wildenberg, porte-parole de la Mission de l'ONU (Monuc) au Nord-Kivu.

Aucun combat n'a été signalé dans la région depuis les derniers affrontements qui ont fait 13 tués dans le rang des insurgés le 20 décembre dans une localité du territoire de

Rutshuru, à environ 60 km au nord de la capitale provinciale Goma, selon un responsable militaire au Nord-Kivu.

"En dépit de la poursuite de mouvements de troupes sur le terrain, la situation est restée globalement calme dans tous les fronts. On assiste à une trêve qui ne dit pas son nom", a affirmé à l'AFP l'officier congolais sous couvert d'anonymat.

Le Nord-Kivu est depuis la fin août le théâtre d'affrontements entre les Forces armées de

la RDC (FARDC) - qui y ont massé près de 25.000 hommes - et des insurgés, estimés à environ 4.000 hommes. Ces derniers ont infligé les 10 et 11 décembre un cinglant revers à l'armée, en reprenant toutes les positions qu'ils occupaient au début des affrontements.

Tutsi congolais, Nkunda se pose en défenseur de sa communauté et refuse de désarmer, en dépit des appels répétés de Kinshasa, de l'ONU et d'intenses pressions diplomatiques, notamment de Washington qui l'a encouragé à s'exiler.

Le calme qui règne au Nord-Kivu coïncide avec l'appel lancé par le gouvernement américain demandant un "cessez-le-feu inconditionnel" selon un communiqué publié vendredi par l'ambassade des Etats-Unis à Kinshasa.

"Les Etats-Unis recommandent vivement au gouvernement congolais ainsi qu'à tous les

groupes armés de décréter immédiatement un cessez-le-feu inconditionnel" en vue de "permettre à toutes les parties de participer plus efficacement à la conférence sur la paix" organisée à l'initiative du président Joseph Kabila.

La conférence réunira à partir de jeudi à Goma plus de 500 personnes, députés, membres de la société civile, militaires et représentants des différentes communautés ethniques.

Cette réunion de neuf jours, à laquelle le camp Nkunda devra également participer, vise à mettre fin aux conflits dans les provinces troublées du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Ramener la paix au Nord Kivu

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Comedie: Mobutu frappe Nkunda

Mai Mai Congo

Les réfugiés venus du Nord-Kivu

Signer la paix dans une ville de Goma assiégée?

Plusieurs observateurs de la situation actuelle du Nord-Kivu se demandent comment la paix tant attendue au Nord-Kivu depuis dix ans peut provenir de la Conférence de Goma qui se prépare avec précipitation depuis une semaine. Si le déplacement de Goma dénote, pour certains, le courage des leaders politiques du Kivu, leur enthousiasme et bousculade tels que relatés dans certains canards de Kinshasa démontrent, pour d’autres, leur naïveté.
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samedi 22 décembre 2007

Comedie : Mobutu frappe Nkunda

Le Conseil de sécurité renouvelle le mandat de la Monuc

NATIONS UNIES (Reuters) - Le Conseil de sécurité des Nations unies a renouvelé le mandat de sa mission de maintien de la paix en RDC (MONUC), en l'exhortant à protéger les civils et à lutter contre les violences sexuelles.

La MONUC compte environ 17.000 soldats et un millier de policiers dans ce pays où elle tente de ramener paix et stabilité depuis la fin de la guerre de 1998-2003.

Malgré la stabilisation de plusieurs secteurs du pays et la tenue l'an dernier d'élections nationales, la poursuite de combats dans l'est de la RDC demeure un problème.

Le Conseil de sécurité a voté à l'unanimité en faveur du renouvellement du mandat de la MONUC jusqu'à la fin 2008 et a appelé les casques bleus à faire davantage pour lutter contre la violence sexuelle et protéger les victimes. Il a évoqué notamment la possibilité de sensibiliser les forces de sécurité congolaises à cette question.

Yakin Erturk, rapporteuse spéciale pour le Conseil des droits de l'homme de l'Onu sur la violence contre les femmes, a déclaré cette année que les Congolaises étaient exposées à de graves violences sexuelles et que les autorités locales ne faisaient pas grand-chose pour y remédier.

Elle a imputé ces violences - viols et brutalités - à l'armée et à la police congolaises, à des miliciens armés et, de plus en plus souvent, à de simples civils.

Dans sa résolution, le Conseil de sécurité exhorte le gouvernement à traduire en justice les auteurs de ces violences et préconise des mesures judiciaires contre les recruteurs d'enfants soldats.

Claudia Parsons,
version française Natacha Crnjanski
REUTERS

Télécommunications : Celtel Congo obtient un prêt de 27,5 milliards de Fcfa d'un consortium de banques

L'une des sociétés de téléphonie mobile en République du Congo, Celtel Congo vient d'obtenir un prêt de 27,5 milliards de Fcfa d'un consortium de banques, a-t-on appris lundi auprès de la direction général de Celtel-Congo.

Celtel Congo a signé dimanche à Brazzaville la convention de prêt avec ce consortium de banques.

Ce financement sera remboursé au début de décembre de l'année 2012. Il va permettre à la compagnie de poursuivre sa politique d'extension du réseau et de désenclaver l'arrière-pays.

Le consortium ayant accordé ce prêt est composé de plusieurs banques, notamment la BGFIBANK-Congo, la Banque commerciale internationale (BCI), la Banque internationale du Cameroun pour l'épargne et le crédit (BICEC), l'Afriland First Bank du Cameroun, la Banque de développement des Etats de l'Afrique Centrale (BDEAC) et La Congolaise de Banque (LCB).

Au Congo, Celtel Congo occupe 80% de la part du marché de la téléphonie mobile.

Nord-Kivu : choléra et malnutrition s'ajoutent aux violences

Médecins Sans Frontières (MSF) a lancé mercredi "un cri d'alarme pour les populations du Nord-Kivu" frappées par le choléra et la malnutrition dans cette province de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) en proie à des combats depuis la fin août.

"Les déplacements de populations sont incessants et se sont accrus avec l'intensification du conflit armé dans cette province de l'est de la RDC. Signe de l'aggravation de la situation humanitaire, la malnutrition se développe et le choléra se propage dans différentes régions du Nord-Kivu", indique MSF dans un communiqué.
"Les personnes déplacées ont souvent dû fuir à plusieurs reprises, depuis plusieurs années, et sont aujourd'hui à bout de forces", souligne l'ONG, qui maintient des programmes d'aide médicale dans les territoires de Rutshuru et Masisi, au nord et au nord-ouest de la capitale provinciale Goma.
Dans ces deux territoires, théâtres de combats impliquant essentiellement l'armée régulière et des soldats insurgés ralliés au général déchu Laurent Nkunda, mais aussi des miliciens locaux et étrangers, un habitant sur trois a été contraint de fuir son foyer.
Le Nord-Kivu compte désormais 800.000 déplacés de guerre, selon l'ONU.
A Rutshuru, MSF fait face, "pour la première fois" depuis 2005, à une épidémie de choléra, maladie mortelle dans 50% des cas si elle n'est pas traitée. Depuis la mi-novembre, "plus de 1.200 malades ont été traités par MSF dans la région et de nombreux patients continuent d'arriver".
MSF a par ailleurs traité plus de 1.600 malades du choléra depuis le mois de septembre dans la région de Goma.
L'ONG souligne que dans les camps de déplacés situés à 15 km à l'ouest de Goma - qui abritent plus de 45.000 personnes -, "les déplacés se plaignent du manque de nourriture. L'aide humanitaire reste en effet insuffisante dans ces camps, qui sont pourtant aisément accessibles".

mercredi 19 décembre 2007

Le FMI engage des discussions pour un nouveau programme triennal

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mercredi à Kinshasa avoir engagé des discussions avec la République démocratique du Congo (RDC) sur un programme triennal (2008-2010), qui pourrait être lancé en mars 2008, si la stabilité macro-économique se maintient.

"Nous avons engagé des discussions pour un nouveau programme économique triennal. Nous attendons l'adoption du budget 2008 (actuellement en seconde lecture au Sénat), qui donnera l'impulsion de la politique économique du gouvernement", a déclaré à la presse Brian Ames, du Département Afrique du FMI, à l'issue d'une mission de 15 jours en RDC. M. Ames a estimé que "beaucoup de progrès" avaient été réalisés pour le maintien de la stabilité macro-économique en RDC, mais prévenu que le Fonds serait très attentif aux prévisions de recettes et à la répartition des dépenses prévues au budget 2008.
De son côté, le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Jean-Claude Masangu, a souligné les efforts consentis pour maintenir la stabilité macro-économique en dépit de contraintes liées à une augmentation des dépenses militaires (du fait de conflits dans l'est du pays) et de pressions extérieures comme la hausse du prix du pétrole, ayant des répercussions sur les coûts de transports et l'inflation. "Nous terminons l'année sur une bonne performance, avec un cadre stable, une inflation à 10%, un taux de croissance de 6,1% et un taux de change stable à 500 Francs congolais pour un dollar américain", la devise de référence, a-t-il indiqué. Le gouverneur de la BCC a reconnu que les prévisions du projet de budget 2008 - qui se base sur un taux de croissance de 8% et un taux d'inflation de 8% - étaient "un peu optimistes".
Le lancement d'un nouveau programme économique de gouvernement (PEG) avec le FMI est crucial pour la RDC, dont le budget 2008 prévoit d'être financé à près de 40% par des ressources extérieures. Or, depuis la fin, en avril 2006, du dernier programme économique passé avec le Fonds, la RDC est privée de toute possibilité de recevoir des appuis budgétaires. En outre, l'ouverture du PEG permettrait au terme d'une première revue, après six mois de programme, de parvenir au point d'achèvement de l'Initiative pour les Pays pauvres très endettés (PPTE) et de permettre un allègement substantiel de la dette extérieure congolaise (plus de 12 milliards de dollars). Interrogé sur les risques macro-économiques et d'alourdissement de la dette congolaise engendrés par un colossal prêt chinois (plus de 8 mds USD) à la RDC, partiellement remboursable en titres miniers et actuellement en cours de discussion, M. Ames a indiqué que la RDC avait sollicité un conseil du FMI dans ce dossier. "Il s'agit d'un protocole d'accord entre le secteur privé chinois et la RDC. Nous attendons les résultats des négociations", a-t-il dit, précisant que le FMI serait très attentif aux modalités de création de sociétés de joint-venture entre Etat congolais et entreprises chinoises dans le secteur minier.

La RDC s’engage dans la voie de la paix avec le Rwanda

Un groupe de travail permanent a été créé

La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont mis en place, le 16 décembre dernier, un « groupe de travail permanent » pour le suivi de mesures en faveur de la paix dans les Grands Lacs. C’est le résultat d’une réunion tenue entre les deux parties, à Goma, capitale du Nord-Kivu (est de la RDC).

Cette rencontre s’est déroulée en présence des observateurs de l’ONU, l’Union africaine, l’Union européenne et des Etats-Unis. Selon Hailé Menkerios, sous-secrétaire général de l’ONU, la création de cette "task force", a pour but d’assurer le suivi et la mise en oeuvre des dispositions du communiqué conjoint (RDC-Rwanda) de Nairobi en novembre, puis à Addis Abeba début décembre. Pour rappel, Kinshasa s’était engagé à traquer les rebelles hutus rwandais présents sur son sol et a présenté un plan militaire pour les neutraliser, tandis que Kigali avait promis de s’abstenir de tout soutien à un groupe armé en RDC, en particulier celui "du chef de milice dissident" Laurent Nkunda.
La Communauté internationale en première ligne
Cette "task force" sera composée de représentants de la RDC, du Rwanda, des 11 pays de la conférence des Grands Lacs, de l’Union africaine, de l’Union européenne, des Etats-Unis, des Nations unies, de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et des ambassadeurs en RDC de France, du Royaume Uni, des Etats-Unis, de Belgique et d’Afrique du Sud - qui ont tous participé à la rencontre de Goma. Sa présidence - tournante - devrait être assurée, pendant les trois premiers mois, par les Nations unies, a-t-on appris auprès de participants.
« Le retour de la stabilité régionale ne pourra être possible que lorsque l’ensemble des groupes armés congolais et étrangers auront été neutralisés et auront cessé leurs activités », a déclaré Hailé Menkerios. En même temps, les participants à la réunion de Goma ont réaffirmé leur « appui au gouvernement congolais pour la restauration totale de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble de son territoire national ». Ils ont également décidé d’établir « le quartier général » de ce groupe de travail permanent à Goma, qui est en proie à d’incessants combats depuis la fin août, et dont les travaux de pacification de la région, au niveau national, débuteront juste avant Noël, a ajouté M. Menkerios.
Appliquer les résolutions de Nairobi
Au cours de cette réunion, les parties congolaises et rwandaises sont également convenues de soumettre prochainement un rapport sur les mesures prises par chacune d’entre elles pour la mise en application des dispositions de Nairobi. Concrètement, la RDC devra, par exemple, établir « un état de ses besoins en terme de ressources additionnelles ». Le ministre congolais des Affaires étrangères, Antipas Mbusa Nyamwisi, a « réaffirmé l’engagement de son gouvernement à appliquer les points arrêtés à Nairobi », alors que l’envoyé spécial de Kigali pour la région des Grands Lacs africains, Richard Sezibera, « a souligné le réchauffement des relations avec Kinshasa, tout en indiquant que cette rencontre intervenait à un moment critique pour la sécurité régionale ».
Tragédie" humanitaire au Nord-Kivu
Cette rencontre « politique » a coïncidé avec la fin de la visite à Goma du chef du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Avant de quitter la capitale du Nord Kivu, Antonio Guterres, a déploré une « tragédie » humanitaire dans cette province de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), en proie à des combats entre armée et insurgés depuis la fin août.
Selon ce haut responsable de l’Onu, « la paix est une condition essentielle pour arrêter cette tragédie », a-t-il déclaré à la presse, tout en soulignant la gravité de la crise humanitaire dans cette province où le nombre de déplacés internes est « évalué à 800.000 » personnes, dont la moitié ont été contraints de fuir leurs foyers au cours des douze derniers mois. Ces sinistrés sont encore confrontés à d’autres atrocités telles que « des pillages et des viols fréquents » signalés dans les camps de déplacés sous la responsabilité du HCR. M. Guterres a affirmé que « la présence d’éléments armés » dans les camps de déplacés était "inacceptable". Il a, également, dénoncé la présence d’enfants au sein des différents groupes armés, dont des centaines sont envoyés sur les lignes de front.
Interrogé sur les possibilités de retour des réfugiés congolais installés depuis des années dans les pays voisins, M. Guterres a souligné qu’il n’y avait encore aucun accord tripartite entre le HCR, la RDC et le Rwanda, où les réfugiés congolais originaires du Nord-Kivu sont les plus nombreux (estimés à plus de 46.000). « Ce retour n’est pas envisageable sans une amélioration de la situation sécuritaire au Nord-Kivu », a indiqué un membre de sa délégation. Le retour de ces réfugiés, majoritairement tutsis, est l’une des principales revendications de l’ex-général rebelle Nkunda, qui se pose en défenseur de sa communauté contre les rebelles hutus rwandais installés en RDC - et dont certains sont accusés d’avoir participé au génocide rwandais de 1994.

mardi 18 décembre 2007

Création d'un "groupe de travail permanent"

La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, ainsi que l'ONU, l'Union africaine, l'Union européenne et les Etats-Unis, ont annoncé dimanche la création d'un "groupe de travail permanent" pour le suivi de mesures en faveur de la paix dans les Grands Lacs.

La création "d'une +task force+, un groupe de travail permanent, pour assurer le suivi et la mise en oeuvre des dispositions du communiqué conjoint (RDC-Rwanda) de Nairobi", a été décidée, a déclaré à la presse Haile Menkerios, sous-secrétaire général de l'ONU à l'issue d'une réunion tenue à Goma, capitale du Nord-Kivu (est de la RDC).
Au cours des rencontres de Nairobi en novembre, puis à Addis Abeba début décembre, Kinshasa s'est engagé à traquer les rebelles hutus rwandais présents sur son sol et a présenté un plan militaire pour les neutraliser, tandis que Kigali s'est engagé à s'abstenir de tout soutien à un groupe armé en RDC, en particulier celui "du chef de milice dissident" Laurent Nkunda.
Le retour de la stabilité régionale "ne pourra être possible que lorsque l'ensemble des groupes armés congolais et étrangers auront été neutralisés et auront cessé leurs activités", a souligné M. Menkerios.
Dans cette optique, les participants à la réunion de Goma ont réitéré leur "appui au gouvernement de la RDC pour la restauration totale de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble de son territoire national".
Pour plus d'efficacité, le "groupe de travail permanent" sera basé à Goma, capitale d'une province en proie à d'incessants combats depuis la fin août, et débutera ses travaux dès "la semaine prochaine", a ajouté M. Menkerios.
Cette "task force" sera composée de représentants de RDC, du Rwanda, des pays de la conférence des Grands Lacs, de l'Union africaine, de l'Union européenne, des Etats-Unis, des Nations unies, de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et des ambassadeurs en RDC de France, du Royaume Uni, des Etats-Unis, de Belgique et d'Afrique du Sud - qui ont tous participé à la rencontre de Goma.
Sa présidence - tournante - devrait assurée pour les trois premiers mois par les Nations unies, a-t-on appris auprès de participants.
Au cours de cette réunion, les parties congolaises et rwandaises sont également convenues de soumettre prochainement un rapport sur les mesures prises par chacune d'entre elles pour la mise en application des dispositions de Nairobi, la RDC devant de son côté établir "un état de ses besoins en terme de ressources additionnelles".
AFP

Le HCR déplore une "tragédie" humanitaire au Nord-Kivu

Le chef du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, a déploré dimanche une "tragédie" humanitaire au Nord-Kivu, province de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) en proie à des combats entre armée et insurgés depuis la fin août.
"Nous renforçons notre présence au Nord-Kivu, (...) en coopération avec d'autres agences, pour améliorer les conditions de vie dans les camps de déplacés", a déclaré M. Guterres au cours d'un point de presse à Goma, capitale de la province.
"La paix est une condition essentielle pour arrêter cette tragédie", a-t-il dit, soulignant la gravité de la crise humanitaire dans cette province où le nombre de déplacés internes est "évalué à 800.000" personnes, dont la moitié ont été contraints de fuir leurs foyers au cours des douze derniers mois.
Alors que des cas de pillages et des viols ont été signalés dans les camps de déplacés sous la responsabilité du HCR, M. Guterres a affirmé que "la présence d'éléments armés" dans les camps de déplacés était "inacceptable".
Il a dénoncé la présence d'enfants au sein des différents groupes armés, dont des "centaines" sont envoyés sur les lignes de front, selon l'ONU.
"Je lance un appel à toutes les parties (qui doivent) respecter le droit humanitaire et protéger les populations civiles", a-t-il dit.
Le Nord-Kivu est depuis trois mois le théâtre de combats entre l'armée nationale, des soldats insurgés ralliés à l'ex-général tutsi congolais Laurent Nkunda, mais aussi des miliciens locaux Maï Maï et des rebelles hutus rwandais.
Interrogé sur les possibilités de retour des réfugiés congolais installés depuis des années dans les pays voisins, M. Guterres a souligné qu'il n'y avait encore aucun accord tripartite entre HCR, RDC et Rwanda, où les réfugiés congolais originaires du Nord-Kivu sont les plus nombreux (estimés à plus de 46.000).
Ce retour n'est pas envisageable sans une amélioration de la situation sécuritaire au Nord-Kivu, a indiqué un membre de sa délégation.
Le retour de ces réfugiés, majoritairement tutsis, est l'une des principales revendications de Nkunda, qui se pose en défenseur de sa communauté contre les rebelles hutus rwandais installés en RDC - et dont certains ont participé au génocide rwandais de 1994, essentiellement dirigé contre les Tutsis.
Au cours de la semaine écoulée, les insurgés ont infligé de sérieux revers à l'armée en reprenant toutes les positions qu'ils occupaient en août dans le territoire de Masisi. Le front s'est stabilisé le 11 décembre autour de Sake (30 km au nord-ouest de Goma), une cité désormais défendue par des Casques bleus.
Après une visite de terrain de trois jours au Nord-Kivu, Antonio Guterres doit regagner Kinshasa où il devrait s'entretenir avec le président congolais Joseph Kabila, avant de quitter la RDC lundi soir.

AFP

lundi 17 décembre 2007

Ouverture d'une réunion RD Congo-Rwanda sur la stabilisation régionale

De hauts responsables de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda se sont réunis dimanche à Goma (est de la RDC) pour établir un "groupe permanent de suivi" des engagements pris récemment par les deux voisins en faveur de la stabilité régionale.

"Le gouvernement congolais réaffirme son engagement sur les points arrêtés (lors de la rencontre du 9 novembre) à Nairobi", a déclaré le ministre congolais des Affaires étrangères Antipas Mbusa Nyamwisi, en ouvrant les débats.
Le Rwanda est représenté par Richard Sezibera, l'envoyé spécial de Kigali pour la région des Grands Lacs africains, qui a souligné le "réchauffement" des relations avec Kinshasa tout en indiquant que cette rencontre intervenait à un "moment critique" pour la sécurité régionale.
Cette rencontre, qui se tient en présence de représentants des Etats-Unis, de l'Union européenne, de l'Union africaine, des Nations unies et d'ambassadeurs de plusieurs pays européens, doit rendre officielle la création d'un groupe de suivi des engagements pris récemment lors de réunions à Nairobi puis à Addis Abeba.
Au cours des précédentes rencontres, Kinshasa s'est engagé à traquer les rebelles hutus rwandais et a présenté un plan militaire pour les neutraliser, tandis que Kigali s'est engagé à s'abstenir de tout soutien à un groupe armé en RDC, en particulier celui "du chef de milice dissident" Laurent Nkunda.
La réunion de Goma, capitale du Nord-Kivu, se tient dans un contexte explosif: cette semaine, les troupes insurgées ralliées à l'ex-général tutsi congolais Nkunda ont infligé de cinglants revers à l'armée congolaise, reprenant le contrôle de toutes les positions qu'ils occupaient dans cette province il y a plus de trois mois.
Le front s'est stabilisé le 11 décembre autour de Sake (30 km au nord-ouest de Goma), une cité désormais défendue par des Casques bleus.
Fort de ses victoires militaires, Nkunda a exigé l'ouverture de négociations avec Kinshasa sur la base de ses principales revendications: la traque des rebelles hutus rwandais - dont certains ont participé au génocide de 1994 au Rwanda, essentiellement dirigé contre les Tutsis - et le retour des quelque 46.000 Congolais (surtout Tutsis) réfugiés depuis des années au Rwanda.
Les Etats-Unis ont à plusieurs reprises appelé Nkunda à rendre les armes et à s'exiler pour éviter un bain de sang au Nord-Kivu.
Dans le même temps, ils ont plaidé à Addis Abeba pour "un renforcement rapide des institutions de sécurité en RDC", dans le cadre de la lutte contre les ex-Forces armées rwandaises (FAR) et Interahamwe (miliciens extrémistes hutus), actuellement regroupés au sein des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

dimanche 16 décembre 2007

La situation reste préoccupante au Nord Kivu

Le Haut Commissaire pour les réfugiés se rend sur place

Le Haut Commissaire pour les réfugiés, António Guterres, est arrivé vendredi à Kinshasa pour une visite de cinq jours en République démocratique du Congo (RDC). Pendant son séjour congolais, le n°1 du HCR devra rencontrer le président Joseph Kabila, avant de se rendre dans des camps de déplacés situés à 15 km de Goma, au Nord-Kivu, où la situation des populations civiles reste très préoccupante.

Avant de quitter Genève, le diplomate onusien s’est dit « extrêmement préoccupé par les souffrances de ces gens et par la terrible situation humanitaire à laquelle ils sont confrontés, une situation que la dernière série de combats a encore aggravée ». Dans son agenda, le responsable du HCR prévoit également de rendre visite au personnel de la force de maintien de la paix des Nations Unies et les organisations humanitaires partenaires de l’ONU, qui, a-t-il déclaré, travaille « dans un contexte marqué par une forte pression et des contraintes sécuritaires afin de fournir aux déplacés l’assistance et la protection dont ils ont tant besoin ».

Selon un communiqué du HCR, au cours des douze derniers mois, "le conflit en cours, le renforcement des effectifs militaires et l’insécurité généralisée dans le Nord-Kivu ont été la cause d’un déplacement massif de population, soit environ 400.000 personnes, ce qui constitue la pire crise de déplacement depuis la fin de la guerre civile en 2003". Et d’ajouter, "quelque 170.000 personnes ont été déplacées depuis le mois d’août. Au total, on estime le nombre d’individus déplacés au sein de la province (du Nord Kivu) à 800.000, parmi lesquels figurent les personnes déplacées par les conflits antérieurs".

Accalmie précaire sur terrain

Selon la porte-parole de la Monuc au Nord-Kivu, Sylvie van den Wildenberg, « la situation reste tendue, mais aucun combat n’a été signalé le vendredi 14 décembre entre les Forces armées congolaises (FARDC) et les troupes insurgées ralliées à l’ex-général Laurent Nkunda ». Mais depuis quelques jours déjà, les troupes rebelles avancent vers les villes de Saké et de Goma, après avoir infligé un cinglant revers aux troupes loyalistes dans la cité stratégique de Mushake.

Le Secrétaire général de l’ONU a exprimé jeudi sa préoccupation pour la population civile. Sur place, la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), s’est dit inquiète pour la situation des femmes et des filles, en indiquant « qu’entre janvier et octobre 2007, dans la seule région, 2.700 cas de viol avaient été signalés »

Plusieurs centaines d’enfants sur la ligne de front

L’ONU a accusé ce matin les groupes armés présents au Nord-Kivu de recruter « des centaines de garçons et de filles et de les envoyer sur la ligne de front ». Selon un communiqué conjoint MONUC-UNICEF « plusieurs témoignages recueillis récemment confirment qu’après un recrutement forcé, les enfants reçoivent un entraînement militaire et sont envoyés sur la ligne de front, au cœur des combats, alors que d’autres sont utilisés pour des tâches logistiques variées ou comme esclaves sexuels ».

Depuis 2004, plus de 8 500 enfants avaient déjà rejoint leur famille après avoir quitté volontairement les groupes armés du Nord-Kivu. D’après les témoignages recueillis, plusieurs de ces enfants ont été à nouveau recrutés. La crise actuelle compromet tous les acquis durement obtenus pendant les trois dernières années de démobilisation d’enfants au Nord-Kivu.

L’ONU pointe un doigt accusateur sur le général dissident, Laurent Nkunda, patron du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), et les Forces démocratiques pour libération du Rwanda (FDLR). Le communiqué précise que : « dans les zones sous contrôle du CNDP, les familles et les communautés qui ne veulent pas remettre leurs enfants pour le soutien de « la cause » rapportent subir intimidations et persécutions ». Et de préciser que « le CNDP et les FDLR semblent s’inscrire comme premiers responsables du recrutement et de l’utilisation d’enfants parmi tous ceux qui les pratiquent au Nord-Kivu ». Les deux agences onusiennes rappellent aux concernés que la loi nationale congolaise, dont la Constitution, interdit la présence d’enfants de moins de 18 ans au sein de l’armée. De plus, le recrutement et l’utilisation d’enfants de moins de 15 ans par des forces et groupes armés sont considérés comme un crime de guerre qui peut être poursuivi par le Tribunal Pénal International.

afrik.com

samedi 15 décembre 2007

A Mushake, les insurgés ont chassé l'armée au nom du "général Laurent"

"Général Laurent, vous ne manquerez jamais de combattants", chantent les soldats insurgés de retour à Mushake, verrou stratégique en direction de leurs bastions du Nord-Kivu (est de la République démocratique du Congo), que l'armée a perdu en quelques heures.
La défaite des Forces armées congolaises (FARDC) reste un mystère. Il y a encore cinq jours, les soldats loyalistes étaient déployés par centaines dans les collines avoisinantes, équipés de mitrailleuses lourdes, de lances-roquettes multiples, de radios dernier cri, emplis de l'ivresse d'un succès emporté à coups de canon. La "grande victoire" de Mushake (à 40 km au nord-ouest de la capitale provinciale Goma) avait été saluée par le chef de l'armée comme la première étape avant l'offensive sur les bases de l'ex-général tutsi congolais Laurent Nkunda, plus au nord. Souriant, le colonel dissident Eric Ruhorimbere explique avoir ordonné à ses troupes "un repli stratégique parce que les FARDC étaient nombreux et avaient un armement lourd".
"Nous avons étudié une nouvelle stratégie pour les déloger et nous y sommes parvenus. Les FARDC ont laissé 54 cadavres", dit-il. Mobiles, par petits groupes, les insurgés ont harcelés les FARDC pendant deux jours avant de disparaître. Ils sont revenus en force mercredi après-midi, alors que l'armée "consolidait" des positions sur une colline à 2,5 km au nord et ont porté l'estocade à une troupe surprise et incrédule. Certains militaires loyalistes affirment qu'ils se sont "déguisés en femmes" pour traverser leurs lignes, d'autres crient à la trahison d'officiers supérieurs. Les nkundistes affirment qu'ils ont vaincu portés par leur cause. Dans un village dévasté où les FARDC ont fait sauter des maisons transformées en dépôts de munitions, les jeunes rebelles ont droit à une "causerie morale": discipline et respect de la hiérarchie sont loués en kinyarwanda, langue du Rwanda voisin et parlée par les communautés tutsies et hutues congolaises. Le colonel Ruhorimbere explique que les habitants "commencent à revenir" mais qu'il leur "interdit" d'entrer dans les maisons, qui doivent d'abord être "nettoyées" d'éventuelles munitions abandonnées.
"Les gens veulent nous coller une mauvaise réputation, mais regardez ce que les FARDC ont fait: ils ont pillé tout le village, ils ont même pris les bâches qui couvraient les toits des maisons", s'emporte-t-il. Les insurgés ont commencé à reconstruire leur état-major de campagne, détruit par les bombardements, et disent avoir enterré les morts. Au bord d'un sentier, les orteils d'un soldat dépassent encore d'une tombe fraîchement creusée. Un jeune insurgé vêtu d'un uniforme des FARDC explique que les plus démunis d'entre eux ont emprunté bottes et vestes à ceux qui n'en n'auront plus besoin. Les hommes de Nkunda disent ne "pas vouloir la guerre", mais se défendent pour être "entendus" par Kinshasa. La plus important, c'est le retour de nos parents qui sont éparpillés depuis des années au Rwanda, au Burundi et en Ouganda", explique le colonel, exigeant un "dialogue" pour le retour de ces quelque 40.000 réfugiés tutsis congolais.
Il accuse l'armée d'être appuyée par des rebelles hutus rwandais - dont certains ont participé au génocide de 1994, essentiellement dirigé contre les Tutsis - et assure qu'il se battra tant que ses proches seront menacés. Le colonel Ruhorimbere parle d'expérience. Il était déjà aux côté de Laurent Nkunda en 2004, quand le chef rebelle s'est brièvement emparé de Bukavu, capitale du Sud-Kivu voisin, au nom de la défense de ses "frères tutsis". Pour ce fait d'armes, le "général Laurent" est visé par un mandat d'arrêt pour "crimes de guerre".
AFP

vendredi 14 décembre 2007

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Le vice-ministre de la Défense reçoit un responsable militaire de la RDCongo



Les délégations militaires d`Angola (à droite) et de la République démocratique du Con

Le vice-ministre de la Défense, Agostinho Fernandes Nelumba a reçu mardi, à Luanda, le chef d`Etat-Major des Forces Armées de la RDCongo (Fardc), le Lieutenant-général Dieudonné Kayembe, avec qui il a abordé des questions liées à la coopération militaire entre les deux pays.

Dans une autre rencontre, le chef militaire de la RDC a été reçu par le chef d`Etat-Major général adjoint des Forces Armées Angolaises (FAA), le général Geraldo Sachipengo Nunda.

Intervenant à l`issue des rencontres, le général Kayembe a souligné que l`Angola occupe une place de choix parmi les partenaires de la RDCongo.

Selon lui, l`armée angolaise a apporté un grand appui aux Forces Armées de la RDCongo, dans le domaine de la forma- tion et de l`entrainement, raison pour laquelle dans le cadre des nouvelles obligations, son pays souhaite élargir cette coopération à d`autres secteurs.

Il a dit avoir trouvé de la disponibilité de l`Angola pour rendre effectif ce désiderat, même si un travail tech- nique doit être fait pour évaluer les besoins dans le domaine de l`entrainement et de la formation de cadres.

Pendant son séjour en Angola, le chef d`Etat-major des FARDC, qui conduit une délégation militaire de son pays, se rendra dans les provinces de Huila et de Benguela, au sud du pays, et visitera l`Etat-Major de la Marine de Guerre et de la Force Aérienne Nationale.

Arrivé depuis lundi, à Luanda, où il séjournera jusqu`au 14 courant, le Lieutenant-général Dieudoné Kayembe compte étendre la coopération militaire avec l`Angola, dans diverses branches.

jeudi 13 décembre 2007

L’Onu propose la création d’un tribunal pénal international pour la RDC

Cette proposition fait suite aux nombreux cas de violence et d’insécurité

La situation des droits de l’homme en RDC est très préoccupante et ne cesse d’empirer du jour au lendemain. A l’occasion de la célébration de la journée mondiale des droits de l’homme, lundi, des voix se sont élevées pour dénoncer ces actes de violence à l’endroit des paisibles citoyens. Pour y mettre fin, L’Expert indépendant du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme en RDC, Me Titinga Frédéric Pacéré, préconise la répression, l’éducation, la sensibilisation, la revalorisation de la justice congolaise ainsi que la mise en place d’un tribunal pénal international dans le pays.

« Il faut avoir le courage de le reconnaître. La situation est vraiment préoccupante. Il y a de graves violations des droits de l’homme, particulièrement des cas d’insécurité créées par des civils, pour la plupart des cas, et c’est ce qui est dommage, des cas de violence sexuelle, commis par des FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) et la PNC (police nationale congolaise) », indique L’Expert indépendant du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme en RDC, Me Titinga Frédéric Pacéré

L’expert onusien dénonce également l’insécurité dans l’Est du pays, œuvre des FDLR (rebelles rwandais), mais aussi d’autres forces en provenance de l’Ouganda. Les cas les plus frappants demeurent des actes de violence sexuelle à l’endroit des femmes, soutient-il. Pour lui, toutes les forces sont concernées. Pour illustrer ces propos, il fait état « d’une fillette de 3 ans, violée le 4 avril 2007, par un policier, près de Matadi (Ouest). L’auteur a attiré la victime en lui promettant des bonbons. C’est vraiment dramatique ». Ce n’est pas tout, précise-t-il. Le 8 juin, on m’a signalé qu’une femme a été violée par un soldat du 2ème bataillon. Le même jour, une femme enceinte a été violée par un militaire du 3ème bataillon des FARDC. Ce viol a provoqué l’avortement précoce. L’auteur a tout simplement été redéployé vers un autre poste, sans être puni.

Sanctionner sévèrement les coupables

Pour y mettre fin, l’expert de l’Onu préconise d’abord la répression. « Il faut que les auteurs de ces crimes soient traduits en justice et sévèrement sanctionnés ». Il y a également le problème d’éducation et de sensibilisation de tous les corps : les chefs coutumiers, les responsables civils et militaires. Par ailleurs, il faut revaloriser la justice congolaise, de façon que tous les auteurs répondent devant la justice. Il faut également équiper la justice des moyens qui lui permettent de bien jouer le rôle qui est le sien.

Ce pays a la dimension d’un sous-continent, de l’Europe occidentale. Il faudra alors que la communauté internationale dote la justice congolaise des moyens et d’un personnel conséquents. Et pour conclure, Me Titinga Frédéric Pacéré propose la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC. Il propose aussi la création de cinq cour d’appel disséminées sur le territoire congolais. Chaque cour comprendra une chambre criminelle qui serait composée de trois magistrats, dont deux Congolais et un expatrié. Les arrêts de la cour d’appel pourront faire l’objet d’un pourvoi en cassation auprès de la Cour Suprême de Justice.

Amnesty international rappelle les détenus politiques

On pourra peut-être oublier des exactions ciblées de la part des services de sécurité congolais pendant les élections de l’année dernière. C’est Amnesty international qui tire la sonnette d’alarme, à l’occasion de l’an 1 du pouvoir de Joseph Kabila. « Il y a eu des exactions entre les deux tours de l’élection présidentielle (juillet-octobre 2007) et aussi juste après. Souvent à l’endroit des gens qui étaient originaires de l’Equateur (nord-ouest) et des opposants politiques connus, par exemple des membres du MLC (Mouvement de libération du Congo) du candidat malheureux Jean-Pierre Bemba », affirme Catherine Mercier, Responsable de la région Afrique de la section française d’Amnesty international. Elle cite, pour exemple, Coquette Nzinga (25 ans), une étudiante, originaire de l’Equateur et membre du parti de JP Bemba. « Elle a été amenée à la direction de renseignements généraux de la police, puis violée par quatre policiers, elle a été tenue pendant longtemps au secret, sans voir sa famille et son avocat, elle n’a pas été soignée. Elle continue de souffrir de suite de ce viol et a été mise en accusation devant un tribunal militaire », ajoute-t-elle. Selon Cathérine Mercier, la jeune dame est toujours en prison et elle n’est toujours pas soignée.

Plus d’une centaine de personnes sont également arrêtées, notamment des femmes tenues au secret, pour dire que ce n’est pas un cas unique. Elle ajoute le cas du colonel Paul Mbokali, âgé de 61 ans, qui a été battu. Il avait une main cassée et saignait au niveau des oreilles, lorsque les délégués d’Amnesty international l’ont rencontré. Lui aussi est détenu depuis un an. Et la plupart de ces personnes n’ont pas été déférées devant un tribunal.

A lire le rapport d’Anesty, la Garde républicaine et la direction des renseignements de la police « bénéficient d’une totale impunité ». Le problème, c’est que ces deux corps se considèrent comme étant au service d’un homme et non au service de la population et il est difficile de suivre leur chaîne de commandement.

Cette situation ne peut que nuire à l’image de Joseph Kabila, qui dans son discours à la nation, le 6 décembre dernier, avait pourtant réaffirmé son combat pour l’instauration d’un Etat de droit. Entre le discours et les faits sur terrain, le fossé est grand.

afrik.com

Laurent Nkunda appelle Kinshasa à négocier

Fort de ses victoires militaires, le général déchu veut discuter avec le gouvernement

Après avoir remporté une série de victoires au Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo, le camp Nkunda a exigé, mercredi, le lancement des négociations avec les forces armées congolaise (FARDC) rattachées au gouvernement। Face aux violents affrontements de ces derniers jours, le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, ont exprimé leur inquiétude sur les conséquences humanitaires de ces combats.

« Il faut négocier », a déclaré à l’AFP René Abandi, le porte-parole du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), mouvance politico-militaire de Nkunda créée en juillet 2006. Fort de leurs victoires répétées au Nord-Kivu, région située à l’est de la RD Congo, le camp du général déchu a demandé, mercredi ; le lancement des discussions avec le gouvernement de la République démocratique du Congo. « Nous croyons que l’issue des problèmes est politique et non militaire, même si la situation, sur le terrain joue en notre faveur », a expliqué le porte-parole du CNDP. En l’espace de deux jours, les soldats insurgés ont repris leurs positions qu’ils avaient il y a trois mois, au début des combats avec les Forces armées congolaises (FARDC) rattachées au gouvernement, en prenant le contrôle de Mushake, Minova et de Karuba। au Nord-Kivu.
Le front s’est stabilisé, mardi soir, aux portes de Sake, localité située au nord ouest de la capitale provinciale Goma. Cette ville défendue par les Casques bleus a essuyé des tirs sporadiques. La mission de l’ONU en RDC, baptisée Monuc, chargée de protéger la population dans les principales villes, s’est dit prête à ouvrir le feu si les insurgés essayaient d’entrer à Sake. « Nous avons renforcé nos positions. Nous ne laisserons pas cette villes tomber aux mains des troupes de Nkunda » a déclaré le major Prem Tiwari, le porte-parole militaire de la Monuc au Nord-Kivu.

L’inquiétude de l’ONU face aux combats du Nord-Kivu

Alerté par Edmond Mulet, le sous secrétaire général des Nations unies pour les opérations de maintien de la paix, le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l’ONU, Ban ki-moon, ont exprimé, mercredi, leur inquiétude sur les conséquences humanitaires des récents combats. M. Ban a été, selon l’AFP, « particulièrement troublé par les informations faisant état de déplacements importants et de mauvais traitements de la population ». Selon l’ONU, le nombre de déplacés s’élèverait à 800 000 personnes rien que dans le Nord-Kivu.

Dans un communiqué à l’AFP, mercredi, le secrétaire général onusien a appelé les partisans de Nkunda à déposer les armes et a rappelé que la Monuc continuerait à appuyer les efforts de Kinshasa « pour rétablir l’autorité légitime de l’Etat dans l’est du pays ». Lundi dernier, à l’occasion de la célébration des droits de l’homme, Me Titinga Frédéric, l’Expert indépendant du Conseil des droits de l’homme à l’ONU, avait déjà alerté la communauté internationale sur la situation en RDC.

Malgré les critiques M. Abandi, le porte-parole du CNDP a annoncé, mercredi, qu’il poursuivrait les combats si les troupes gouvernementales continuaient à les pilonner. « Nous n’avons jamais dit vouloir renverser les institutions. Nous voulons discuter sur la base de nos revendications », a-t-il souligné.

Laurent Nkunda, tutsi congolais, dit vouloir défendre son peuple contre les rebelles hutus installés dans l’est du de la RDC. Il refuse d’arrêter les combats tant que les hutus, dont certains ont participé au génocide rwandais de 1994, ne seront pas neutralisés. Il dénonce Kinshasa qui, selon lui, les utiliseraient comme « supplétifs » contre ses troupes.



4 milliards de dollars d’engagements fermes des bailleurs pour la RDC

Deux rendez-vous importants fin novembre dernier à Paris pour la République démocratique du Congo (RDC) : une rencontre avec le Mouvement des entreprises de France (Medef), tenue le 28 novembre suivie de la réunion du groupe consultatif, pilotée par la Banque mondiale, qui s’est tenue les deux jours suivants। Et une très bonne nouvelle : 4 milliards de dollars d’engagements des bailleurs de fonds pour la relance économique du pays, soit quelque 1,3 milliard de dollars par an sur la période 2008-2010।


Athanase Matenda Kyelu, ministre des Finances de la République démocratique du Congo( Photo d’archives : Banque Mondiale)

C’est d’abord avec le secteur privé que se sont entretenus les responsables congolais. Pas moins de 150 chefs d’entreprises - français, congolais et autres nationalités - étaient présents à ce grand rendez-vous, représentant une gamme variée de secteurs d’activités : banques et assurances, mine et énergie, conseil et audit, BTP, hôtellerie, transports, formation, agro-alimentaire, télécommunications, industrie pharmaceutique, etc. La délégation congolaise, qui comprenait entre autres les Ministres des Finances, du Plan, des Mines et de l’Industrie, ainsi que le président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), a abordé sans tabou tous les sujets qui intéressaient les investisseurs. Parmi ceux-ci, une question d’importance qui taraude ces derniers : le climat des affaires, jugé encore très problématique. Pour preuve, la RDC a été classée parmi les derniers dans le rapport 2007 du « Doing business » de la Banque mondiale, qui pointe du doigt non seulement la corruption, les manquements en matière d’État de droit, mais également les tracasseries administratives de toutes sortes et la carence en structures appropriées à l’entreprise. Le gouvernement se devait donc de rassurer son auditoire. Côté privé congolais, Albert Yuma, président de la FEC, a informé que la FEC avait établi un état des lieux sans complaisance du pays, portant sur l’environnement institutionnel et réglementaire des affaires ainsi que sur la situation économique, secteurs par secteurs et province par province et proposé une série de pistes de relance.

Côté gouvernement, outre le rappel des réformes déjà réalisées ou lancées, des assurances ont été données. Ainsi, le Gouvernement a pris l’engagement de confirmer son adhésion à l’organisation pour l’harmonisation du droit des affaires (Ohada) et de lister l’ensemble des questions qui posent problèmes. « Nous avons demandé une assistance de la Banque mondiale pour qu’ensemble, nous puissions nous attaquer aux questions qui ont constitué des obstacles à l’investissement », a indiqué le ministre des Finances, Athanase Matenda Kyelu. Assurant que le gouvernement est à l’écoute du secteur privé, sur lequel il compte pour relancer l’économie, Olivier Kamitatu, le ministre du Plan, a confirmé la volonté des autorités d’établir un véritable partenariat avec les opérateurs économiques : « avec la FEC, nous avons retenu deux principes. Au niveau du Gouvernement, une commission interministérielle chargée de l’assainissement du milieu des affaires, sera mise en place, et une concertation permanente entre le Gouvernement et le secteur privé instituée, pour passer en revue les différentes questions qui freinent l’investissement », a-t-il déclaré.

Engagement aussi du gouvernement à œuvrer à la consolidation de la paix, à poursuivre les réformes macro-économiques, à améliorer la transparence dans la gestion des finances publiques et le secteur minier, avec notamment l’élaboration d’un plan d’action et d’un budget pour rendre plus efficace l’Initiative de transparence des industries extractives (EITI) à laquelle le pays a adhérée. Parmi les autres chantiers à venir, figurent l’accélération du programme de désengagement de l’Etat des entreprises publiques, la réalisation d’un audit de l’ANAPI (Agence nationale de promotion des investissements), la mise en place de tribunaux de commerce dans chaque chef-lieu de province, l’élaboration de statuts types d’entreprises, pour éviter le recours à un notaire, la simplification du régime fiscal et la révision de codes (investissement, travail…).

Engagement également du gouvernement à développer les infrastructures de transport et l’énergie, qui figurent parmi les gros points noirs du pays. Une question qui devrait trouver un début de réponse avec les 4 milliards de dollars promis. Ce financement, fait de dons et de prêts, grand acquis du groupe consultatif, servira en effet à financer le plan d’actions prioritaires (PAP) du gouvernement adopté en juin 2007, dont l’un des volets est axé sur le renforcement des capacités de l’Etat, notamment l’amélioration de la gouvernance et l’autre sur l’agriculture et les services sociaux ainsi que sur les infrastructures de base, notamment les routes et le transport ferroviaire, et l’énergie.

Les autres acquis du groupe consultatif sont le retour en RDC d’anciens partenaires, comme la Banque européenne d’investissement, l’engagement des bailleurs à libérer en temps réel les fonds promis et à coordonner l’aide pour en accroître l’efficacité et minimiser les coûts de transaction. Enfin, le groupe consultatif a convenu de passer en revue, semestriellement, les progrès accomplis, les contraintes rencontrées, les financements et les risques pour assurer plus de visibilité à la ligne d’action définie à Paris.

Au cours d’une conférence du presse qui a clôturé l’événement, le ministre des Finances a confirmé la conclusion prochaine d’un nouveau programme triennal au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance avec le Fonds monétaire international (FMI). Outre une aide budgétaire dont le pays a bien besoin, cet accord permettra à la RDC d’atteindre le Point d’achèvement de l’Initiative PPTE (Pays pauvres très endettés) en décembre 2008. Avec à la clef, un allègement de 90 % de la dette publique extérieure, estimée à 14 milliards de dollars. Reste au gouvernement à tenir ses engagements, en mettant en oeuvre les réformes prévues.

Pas de sujet tabou avec le FMI. Ainsi la question des 5 milliards de dollars dont 3 milliards seront en partie consacrés à des infrastructures de transport, que la Chine s’est engagée à prêter au gouvernement, au terme d’un protocole d’accord signé le 17 septembre dernier à Kinshasa, a été débattue. « L’engagement vis-à-vis de la Chine a été abordé avec le FMI. Nous l’avons intégré dans nos discussions et une copie de l’accord a été transmise au fonds », a précisé Matenda. A noter qu’une partie du prêt sera remboursable en titres miniers.

Autant de choses qui devraient rassurer les investisseurs. Reste à savoir dans quels domaines investir. Si tout est à faire ou presque, il y a toutefois des priorités, comme l’agriculture. Pour faciliter l’investissement dans ce secteur, un code agricole et une loi sur la fiscalité agricole sont en cours d’élaboration. Les ministères de l’agriculture et du développement rural ont été fusionnés et une réflexion engagée pour favoriser la production et son évacuation. Dans le secteur minier, l’accent sera mis sur une plus grande transformation des produits exploités et un effort entrepris pour « assainir le milieu en le débarrassant des aventuriers », a souligné le ministre des Mines.

Parmi les branches industrielles à développer figurent l’agro-alimentaire, les matériaux de construction – la demande de ciment devrait exploser avec les programmes de reconstruction en cours ou à venir dans les infrastructures et l’immobilier - la filière bois, la chimie pharmaceutique, la bio-énergie, la métallurgie et les emballages. Autres créneaux d’investissement : l’assurance, le système financier, les télécommunications, les infrastructures et l’énergie, qui peuvent faire l’objet d’un partenariat avec le privé, sous la forme de BOT notamment.

On peut regretter que la question des PME/PMI et de l’apport de la diaspora congolaise à la reconstruction du pays n’ait été plus largement abordée au cours de ces trois journées. C’est en tout cas la préoccupation de François Mambi, sociologue et économiste, chef du projet Formation professionnelle au sein de la Chambre de commerce et d’industrie de Versailles : « la formation n’a pas été suffisamment mise en avant. Il faudrait revoir notre système pour l’adapter aux besoins de l’économie et des investisseurs », a précisé ce dernier, qui espère voir se développer des synergies entre régions françaises et congolaises sur ce plan. D’une manière générale, tout ce qui touche aux ressources humaines est à faire et à structurer. Ainsi, l’absence d’un marché du travail organisé est un vrai problème. Où trouver la main d’œuvre et comment la sélectionner ?

Force est de reconnaître que les opportunités d’investissement ne manquent pas en RDC et que tout le monde y a sa place. Envers ceux qui s’inquiètent de la présence chinoise, le ministre du Plan s’est voulu rassurant : « nous avons besoin de quelque 53 000 km de routes, or les Chinois n’ont pour le moment que 3 000 km de voies à construire ou à réhabiliter ». Les investisseurs n’ont donc que l’embarras du choix. Sauront-ils saisir les opportunités qui s’offrent ?

Parmi ses atouts, la RDC dispose certes de multiples ressources naturelles, mais aussi d’une population jeune et dynamique, qui a su résister durant les années de plomb et faire preuve d’initiatives en montant des activités de toutes sortes। Le secteur informel aurait généré quelque 13 milliards de dollars en 2005/2006 et permis la création 3 millions de petites entreprises parfois réduites à une seule personne। En outre, ce pays constitue un vaste marché de quelque 60 millions d’habitants aujourd’hui, qui passera, selon certaines projections, à 100 millions en l’an 2020 et à 200 millions en 2050। Autant de besoins à satisfaire।Muriel Devey (AEM), Paris

mardi 11 décembre 2007

Célébration de la Journée Mondiale des handicapés le 3.12.2007

JOURNEE INTERNATIONALE DES PERSONNES HANDICAPEES

NOUS AUSSI, NOUS EXISTONS


Message de l’asbl ARSHAM à l’occasion de la célébration de

la 25ème Journée Mondiale des personnes handicapées 2007



A ce moment où le monde entier célèbre la 25ème Journée Mondiale des personnes vivant avec handicap sous le thème « Travail décent pour les personnes handicapées», des milliers des personnes handicapées des pays en développement (TM) connaissent à peine l’existence de cette Journée et même d’autres des milieux plus reculés ne sont pas jusque-là sensibilisées ou n’ont jamais entendu parler de cette Journée.

De manière générale, les pays africains sont confrontés à divers problèmes dont les plus aigus sont le problème de chômage, le problème de pauvreté, le problème d’endettement, le problème du VIH/SIDA et autres maladies, le problème de guerres et autres conflits armés, l’insécurité alimentaire, le travail des enfants et leur enrôlement dans des groupes armés, …

Il est à noter que tous ces problèmes sont les résultats du manque d’emploi, de l’ignorance, du chômage à grande échelle. Les emplois étant rares, difficiles à trouver, il en résulte une lutte atroce pour en avoir et une grande discrimination à l’égard des personnes jugées inefficaces, à tort ou à raison. Les personnes vivant avec handicap et celles vivant avec le Virus (PVV) sont les plus victimes de cette discrimination. La plupart de fois, elles ne trouvent pas de « Travail décent » parce qu’elles sont jugées très vulnérables et fragiles et même celles qui travaillent sont discriminées sur le lieu du travail par les personnes valides.

Plusieurs organisations internationales se sont déjà mobilisées pour faire entendre la « Voix de ces Sans Voix ».
Depuis 1981, par exemple, le combat a commencé pour la reconnaissance de la Journée Internationale des Personnes Handicapées. On a pu aboutir à des résultats, mitigés, certes, mais déjà significatifs. On peut Citer par exemple :
- La résolution 37/53 du 3/12/1982 portant proclamation de la période 1983 – 1992 : décennie des NU pour les personnes handicapées (plan d’action à LT) à but de sensibilisation et de prise de mesures concrètes en vue de continuer à améliorer la situation des handicapés et leur donner l’égalité des chances ;
- L’adoption du programme d’action mondial concernant les personnes handicapées par l’AGNU en sa résolution 37/52 du 3/12/1982 ;
- La résolution 47/3 du 14/10/1992 de l’AGNU proclamant le 3 décembre Journée Internationale des handicapés,
- Par sa résolution 48/96 du 20/12/1993, l’AGNU a adopté les règles pour l’égalisation des chances des handicapés ;
- La résolution A/RES/48/88 5/4/1993 mettant l’accent sur la célébration de la JIH afin de renforcer (Pour) la pleine intégration des handicapés dans la société (domaines social, économique et politique) ;
- La Journée Mondiale Braille, etc.
Parmi les réclamations de ces Organisations et celles du Handicapé, lui-même, le Travail décent figure au centre et en bonne place.
Le Travail décent que réclame le Handicapé, c’est d’avoir les mêmes chances de travail que des autres en vue de donner sa contribution aux 8 objectifs du millénaire pour le développement que les Nations Unies se sont fixés et dont le succès réalisé est attendu à la fin de 2015 répondant à ce schéma directeur pour arriver à l’avènement d’un monde plus pacifique, plus prospère et plus juste.

Les personnes vivant avec handicap, réunies au sein de l’asbl ARSHAM, sont à leur seconde participation aux manifestations marquant les cérémonies de la Journée Mondiale des personnes Handicapées. Elles célèbrent cette Journée sous le thème : « NOUS AUSSI, NOUS EXISTONS ». Ceci pour dire que cette Journée Mondiale des personnes handicapées n’a jamais, depuis son institution par l’Assemblée Générale des Nations Unies, touché toute la couche mondiale, tant dans le monde des Handicapés que dans celui des personnes prétendues valides vivant avec des handicapés.

L’objectif de ce message est un « cri d’alarme » lancé par les handicapés unis au sein de l’asbl ARSHAM pour pouvoir atteindre tous les coins du monde afin de faire passer le message sur la question « Handicapé » avec toutes les difficultés liées aux sortes de Handicaps dans le but de proposer des solutions palliatives à leurs problèmes.
Ce cri d’alarme est lancé à l’ONU, aux personnes de bonne volonté et aux autres organisations humanitaires pouvant venir en aide à ces personnes marginalisées.
NOUS AUSSI, NOUS EXISTONS veut dire aussi « Si vous pouvez nous regarder », « Si vous pouvez vous occuper de nous ».

Ici chez-nous dans les pays en développement (T.M), et particulièrement en RDCongo, les personnes vivant avec handicap sont figées dans leurs particularités et enfermées dans une série de déterminismes ; comme si leurs identités étaient à jamais installées et irrémédiablement achevées. Ceci les enferme dans leurs différences, leur traumatisme portant atteinte à leurs potentialités. Un degré de peur et de déception clame le doute d’incapacité persistant dans leur humanité, ignorant qu’il n’y a pas d’êtres handicapés mais plutôt des êtres inassimilables les uns aux autres et irréductibles à un seul signifiant considérant leurs acquisitions humaines, leurs habiletés motrices, leur niveau de raisonnement et même affectif.

Cette humanité spécifique considérée comme un groupe en soi, constituée des personnes dépendantes, nécessite de profiter la pleine et l’entière participation à la vie sociale et au développement, l’amélioration des conditions de vie et la protection de leur dignité, l’égalité d’accès à l’éducation, à l’information, à l’emploi décent, aux biens et aux services et même la suppression de la discrimination dont elle est victime pour son intégration totale.

Cette dépendance considérée comme une régression vers un état de faiblesse et d’anxiété que l’individu a intériorisé de façon négative peut risquer de conduire son identité à la déviance ou à la dimension d’un être singulier. Toutefois, les individus doivent lancer leur défi d’autodétermination à bannir l’intermittence en acceptant leur différence dans la tolérance et dans le combat contre la discrimination.

L’asbl ARSHAM lance sa voix en sollicitant aux personnes de bonne volonté, de manière positive, de poser des actions pouvant aider ses membres à sortir de la dépendance ressortit habituellement comme l’ordinaire vers l’autonomisation en vue d’une réinsertion sociale, économique, politique et organisationnelle.

ARSHAM sollicite votre appui en ces termes :
- Vous mettre en tête de notre existence ;
- Vous rappeler de nous ;
- Vous intéresser à nous ;
- Mettre votre attention sur nous ;
- Pouvoir jeter aussi un regard sur nous ;
- Nous offrir un espace de dialogue et d’échange ;
- Vouloir nous écouter ;
- Ne pas limiter des regards à une seule catégorie ;
- Nous accompagner pour notre insertion ;
- Enfin, vous occuper de nous। Mubumbano, le 02/12/2007.

L’asbl ARSHAM

Edité par l’a।s.b.l « Action pour la Réinsertion Sociale du Handicapé et des Marginalisés »
Tél. : +243 (0) 810233967 + 243(0)994124365 +243(0)810546449

lundi 10 décembre 2007

FRANCE 24-Reportage-Republique Démocratique du Congo

En Republique Democratique du Congo, la situation reste tendue entre rebelles et militaires de l'armee gouvernementale। Les rebelles refusent de desarmer tant que les miliciens hutus rwandais, dont certains ont participe au genocide rwandais, restent actifs dans l'est du Congo.
VIDEO ICI

samedi 8 décembre 2007

DISCOURS DU PRESIDENT JOSEPH KABILA A LA NATION


Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Monsieur le Président du Sénat,
Honorables Députés et Sénateurs,

Chers Compatriotes,

Aux termes de l’article 77 de la Constitution, le Président de la République est tenu de
prononcer, une fois l’an, devant l‘Assemblée Nationale et le Sénat réunis en Congrès, un
discours sur l’état de la Nation. C’est donc pour m’acquitter de cette obligation
constitutionnelle que Je suis aujourd’hui dans cet hémicycle. En m’accueillant aussi
chaleureusement que vous venez de le faire, vous avez réussi à rendre agréable, ce qui au
départ n’était qu’un devoir. Soyez-en sincèrement remerciés.
Constitutionnel, le rendez-vous de ce jour est aussi une première dans notre histoire. Il s’agit
d’un moment privilégié, voulu par le constituant, pour témoigner de l’émergence d’une
nouvelle culture politique dans Notre pays. Une culture sublimée par une vision partagée du
Congo que nous voulons pour Nos enfants et petits-enfants, entretenue grâce au dialogue
permanent entre gouvernants et gouvernés, et fondée sur les principes de la transparence
dans la gestion et de l’évaluation, régulière et sans complaisance, du chemin parcouru dans la
réalisation du projet intemporel de bâtir un Congo toujours plus beau.
Avant de rendre compte de ce qui a été accompli et de ce que Nous Nous proposons
d’accomplir, permettez-Moi donc de m’adresser à Notre peuple, à travers ses élus que vous
êtes, pour lui dire, une fois encore, merci.
Merci de M’avoir honoré de sa confiance et de M’avoir permis de le servir.
Honorables Députés et Sénateurs,
Une année vient de s’écouler depuis ce jour du 6 Décembre 2006 où, au lendemain des
premières érections pluralistes et démocratiques que Notre pays ait jamais connues en
quarante années d’indépendance, je prêtais serment comme premier Président de la
République élu au suffrage universel direct.
J’avais pris alors, devant Dieu et devant la Nation, l’engagement d’oeuvrer sans compter pour
la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit, la restauration des valeurs de
responsabilité et de solidarité, l’émergence d’une Nation riche et fière de sa diversité, et la

matérialisation, au coeur de l’Afrique, du destin auquel nous sommes promis:
celui d’un pays uni, fort et prospère.
A cette fin, j’avais proposé une vision et un programme, à savoir: cinq chantiers pour changer
Le Congo!
Une vision et un programme dont Les maîtres mots sont modernisation, renouvellement,
renaissance, plutôt que « point à temps », réhabilitation, ou raccommodage. Car, c’est d’une
transformation complète, d’une révolution à tous égards, y compris mental et moral, que nous
avions et avons besoin.
Une année, c’est à la fois peu et beaucoup. Peu, vu l’immensité de la tâche et l’urgence des
défis. Beaucoup cependant, Honorables Députés et Sénateurs, par rapport au mandat de cinq
ans, dont vous et Moi sommes investis.
Nous ne sommes pas encore à l’heure de la reddition des comptes, l’horizon convenu avec le
peuple pour ce faire étant celui de l’année 2011. Il est cependant indiqué que douze mois
après ma prestation de serment, nous établissions un bilan d’étape.
L’objectif premier à ce stade n’est pas d’évaluer le degré de satisfaction des besoins des
populations, mais plutôt de vérifier si Nous avançons dans la bonne direction.
Vu sous cet angle, le chemin parcouru peut être résumé de la manière suivante: certes,
beaucoup reste à faire; mais des progrès remarquables ont été accomplis, des résultats
palpables enregistrés, dans tous [es dom aines, et à plusieurs endroits du territoire national.
A titre illustratif, mentionnons quelques réalisations sur le plan institutionnel, dans le domaine
des infrastructures, dans celui des secteurs productifs et du point de vue social.
Sur le plan institutionnel, au courant de l’année qui s’achève, le pays s’est doté de toutes les
Institutions dignes d’un Etat moderne. Le paysage politique congolais s’est ainsi enrichi d’un

nouveau Gouvernement national multipartiste, d’une nouvelle Assemblée Nationale et d’un
Sénat où cohabitent Majorité et Opposition, et d’un Pouvoir Judiciaire en cours de
restructuration pour une meilleure distribution de la justice.
Ces Institutions sont toutes opérationnelles et fonctionnent de manière satisfaisante. Il est
essentiel cependant, pour plus d’harmonie et d’efficacité collective, que chacune s’astreigne à
rester dans les limites de ses compétences constitutionnelles, Il faut à ce sujet rappeler trois
dispositions importantes:
• Premièrement, c’est au Gouvernement, et au Gouvernement seul, qu’il revient de définir la
politique de la Nation et de veiller à sa mise en oeuvre, avec obligation d’en rendre compte à
la représentation nationale.
Deuxièmement, “Assemblée Nationale et le Sénat n’ont pas mission de gérer l’Etat, mais
plutôt de légiférer et de contrôler le Gouvernement, les entreprises publiques, ainsi que les
établissements et services publics.
• Troisièmement, seul le pouvoir judiciaire, et lui seul, est habilité à engager des poursuites et
à dire le droit, et ses décisions, coulées en force de choses jugées, s’imposent à tous.
Sur un autre plan, onze Gouvernements provinciaux et autant d’Assemblées provinciales ont
été installés, l’exercice de la démocratie est devenue une réalité et les libertés individuelles et
collectives sont garanties et de plus en plus respectées.
Rien de tout cela n’aurait été possible si des progrès notables n’avaient été enregistrés sur le
terrain de la pacification du pays et de la sécurisation des populations.
A cet égard, notre tâche est loin d’être achevée, et nous n’aurons de répit tant que la moindre
parcelle de terre de ce pays-continent sera l’otage de hors la loi.
Vu où nous en étions il y a à peine un an, Je me réjouis cependant de pouvoir rapporter ce
jour que a pacification du pays est aujourd’hui acquise sur la quasi-totalité du territoire
national Hier, le Nord Katanga, puis l’Ituri, étaient en proie à une violence inhumaine.

Aujourd’hui, ils ont renoué avec la paix et la sécurité si nécessaires aux activités agricoles et
pastorales.
Ainsi, sur les cent quarante-cinq territoires que compte la République Démocratique du Congo,
seuls les territoires de Rutshuru et de Masisi au Nord Kivu comptent encore en leur sein
quelques foyers de tension.
Dans ces deux territoires, un général déchu continue de semer la mort et la désolation parmi
la population innocente, obligée de quitter champs et villages et de se réfugier dans des
camps de déplacés, exposant femmes et enfants à l’insécurité et à la précarité. Cette situation
est davantage compliquée par la présence dans les mêmes territoires des éléments résiduels
de groupes armés incontrôlés, nationaux et étrangers. Les uns comme les autres se
comportent en bourreaux de nos populations.
Nos frères et soeurs du Nord et du Sud Kivu ont trop souffert, victimes de viols, vols,
assassinats et exactions diverses. Nous devons impérativement et urgemment mettre fin à ces
souffrances.
Ce sera bientôt chose faite, quoi qu’il en coûte. En attendant, Nous beur devons protection,
assistance et solidarité.
Honorables Députés et Sénateurs,
Le Gouvernement est déterminé à tout mettre en oeuvre pour rétablir rapidement et
durablement la paix et la sécurité dans les deux territoires encore troublés du Nord Kivu.
Je compte pour cela sur la bravoure des Forces Armées de la République Démocratique du
Congo. Dans des conditions extrêmement difficiles, elles accomplissent honorablement leur
mission. JÔ voudrais saisir cette occasion pour, une fois de plus, saluer le courage de Nos
hommes et femmes en armes, ces héros souvent anonymes, et leur renouveler la gratitude de

la Nation pour tant de privations acceptées et de sacrifices consentis depuis plus d’une
décennie. Et pour leur sang qu’ils donnent en ce moment même, pour faire triompher la cause
du Congo au Nord Kivu.
Je voudrais aussi, par la même occasion, exhorter le peuple congolais à soutenir sans réserve
sa jeune armée, à peine formée, mais quotidiennement testée.
En ma qualité de Commandant Suprême, Je lui demande, au nom de cette dernière, de bien
vouloir excuser les travers fort regrettables de certains de ses éléments incontrôlés.
La Justice militaire a été instruite de les identifier et de les punir sévèrement.
Cela dit, tout en maintenant la pression militaire, Nous n’avons pas négligé l’aspect politique
et diplomatique. L’histoire a en effet abondamment démontré que même en cas de victoire
militaire, la consolidation de la paix se fait toujours autour d’une table.
C’est tout le sens des Conférences pour la Paix, la sécurité et le Développement que Nous
Nous apprêtons à organiser pour chacune des deux provinces du Kivu. Elles sont appelées à
réunir les leaders et forces vives de ces provinces, toutes catégories et tendances politiques
confondues.
C’est aussi le sens des initiatives diplomatiques que j’ai récemment prises, pour prévenir des
conflits possibles, ou régler ceux déjà ouverts. Elles ont notamment jeté les bases d’une
solution pacifique du litige frontalier avec l’Ouganda autour de l’île de Rukwanzi, et de la
controverse sur le tracé de la frontière entre l’Angola et la République Démocratique du
Congo, aux abords du territoire de Kahemba.
Ces initiatives procèdent de la conviction forte que voici. Puisque c’est sur le territoire
congolais que se déroulent ces conflits et que ce sont les populations congolaises qui en
souffrent le plus, la République Démocratique du Congo doit assumer le leadership dans la
quête d’une solution véritable et durable.

Aujourd’hui, nous exerçons effectivement ce leadership. Nous en vouions pour preuve le fait
que le plan mis au point par La République Démocratique du Congo a été adopté par nos
partenaires internationaux et sert dorénavant d’unique feuille de route pour la résolution de la
crise créée par la présence des groupes armés incontrôlés à l’est de Notre pays.
Je suis donc pour la paix et Je suis profondément convaincu que c’est un devoir sacré, pour le
Chef de l’Etat que Je suis, de la construire activement et de la préserver ardemment. Je ne
suis cependant pas partisan d’un pacifisme qui, au nom de la paix, jette les bases de la
faiblesse du Congo, de l’insécurité des congolais et de l’instabilité dans la sous-région. C’est
pourquoi, J’oeuvre avec détermination, envers et contre tout, à la réforme de Notre système
de sécurité.
Mon objectif à ce niveau est de doter notre pays de quatre instruments indispensables à sa
souveraineté, à savoir:
- une armée républicaine, professionnelle et dont la qualité du personnel et de l’équipement
seront comparables à celle des meilleurs armées du monde;
- une police nationale qui rassure et protège les populations et leurs biens dans le strict
respect de La loi et des droits des citoyens;
- des services de renseignements formés et uniquement dédiés à la détection et à La
prévention des risques de sécurité pour l’Etat et les populations;
- des institutions judiciaires efficaces et impartiales, gages de la paix sociale.
C’est ici le lieu de rassurer autant les populations congolaises que les pays qui nous entourent.
L’armée forte dont le Congo entend se doter et que nous avons l’obligation de lui donner ne
répond à aucune logique ou visée expansionniste. Elle a une seule et unique vocation: la
sécurité de nos frontières et celle du peuple congolais.
Honorables Députés et Sénateurs,
Notre action au cours de l’année 2007 a aussi porté sur l’amélioration de l’état des
infrastructures de base dans notre pays. Le Gouvernement a ainsi affecté d’importantes
ressources à l’amélioration de la desserte en eau à Kinshasa comme dans plusieurs villes et
grands centres de l’intérieur du pays.

En ce qui concerne l’électricité, une réflexion profonde a été entamée pour élaborer la
meilleure stratégie d’action en vue de résorber le déficit en fourniture d’énergie électrique, de
juguler [es coupures intempestives et d’enrayer à terme les différents désagréments déplorés.
En attendant, quelques groupes sont en train d’être réhabilités, afin d’accroître la capacité de
production électrique des centrales hydroélectriques de Zongo et lnga Il dans le Bas-Congo et
de Nzilo au Katanga, tandis que des solutions intérimaires, mais efficaces, ont été trouvées
pour l’électrification de Kindu et Kananga.
S’agissant des Hydrocarbures, des nombreuses actions ont été entreprises en vue d’assurer
une meilleure maîtrise de ce secteur. Dans cette optique, deux commissions ont été mises en
place pour élaborer le code pétrolier et vérifier le niveau réel de production du brut Congolais.
Bien plus, le pays vient de conclure un important accord d’exploitation conjointe
d’hydrocarbures avec l’Angola et des pourparlers sont en cours, en vue de lancer l’exploitation
pétrolière dans la cuvette centrale, dans le Graben Albertine et dans le Graben Tanganyika,
ainsi que celle du gaz méthane du Lac Kivu.
Dans le domaine de l’environnement, la sécurisation de la biodiversité et des sites du
patrimoine mondial a fait l’objet d’une évaluation technique; de même que les effets sur nos
écosystèmes du réchauffement climatique et des guerres des dix dernières années. Les
conclusions sont désolantes et appellent une réaction urgente de Notre part, autant que de
Nos partenaires.
Vu la contribution de la République Démocratique du Congo à la préservation des conditions
minimales de vie sur Notre planète, elle mérite une juste compensation pour ses efforts de
conservation de la nature et devrait être financièrement assistée dans la réhabilitation de ses
parcs nationaux et de ses réserves naturelles.
Concernant les infrastructures, en attentant les grands chantiers, d’importants travaux de
sauvegarde et de réhabilitation ont été entrepris sur la voirie primaire de certaines villes, sur
plusieurs tronçons routiers d’importance nationale et régionale, ainsi que sur nombre d’écoles
et hôpitaux répartis à travers toutes les provinces. Par ailleurs, des chantiers sont en train
d’être ouverts en vue de la construction d’une nouvelle université à Bukavu et d’une autre à
Kindu.

Mérite d’être signalée dans le domaine de la santé, et ce, de manière particulière,
l’inauguration de l’Hôpital Marie Biamba Mutombo à Masina et de l’Hôpital de l’Amitié
Sino-congolaise à N’Djili, deux formations médicales de référence comme on n’en a plus
construit dans notre pays depuis des décennies, et qui sont opportunément situées dans deux
des quartiers de la capitale à forte concentration démographique.
Nous tenons ici à rendre un hommage vibrant aux partenaires du Gouvernement dans ces
deux réalisations. H s’agit de Notre compatriote Mutombo Dikembe, dont nous recommandons
l’exemple à d’autres membres de la diaspora congolaise, pour son patriotisme et sa
générosité. Il s’agit aussi de la République Populaire de Chine pour, une fois encore, un type
de coopération exemplaire.
S’agissant des secteurs productifs, la relance des projets agricoles sur l’ensemble du territoire
national a été une préoccupation majeure du Gouvernement, en vue de garantir
l’autosuffisance alimentaire à Notre peuple, notamment par la mécanisation. Dans ce cadre, il
convient aussi de relever la conclusion d’une convention sur l’exploitation conjointe des
ressources halieutiques dans le Lac Tanganyika avec les autres pays riverains.
L’autre secteur productif dont légitimement Nous attendons beaucoup pour le développement
de Notre pays est celui des mines. L’accent pendant l’année qui s’achève a été mis sur
l’évaluation de l’application jusque-là du code et du règlement miniers, ainsi que des divers
contrats miniers signés, soit par l’Etat, soit par les entreprises publiques.
Le rapport de la Commission chargée de ce dernier volet vient d’être remis au Gouvernement.
Après en avoir délibéré, celui-ci prendra des mesures rectificatives, s91 échet, et le Parlement
en sera tenu informé.
Sur le plan social, l’engagement de l’Etat a été fort dans les domaines de la santé et de
l’éducation. En témoignent, la promulgation du statut spécifique des médecins, les campagnes
de lutte contre les maladies endémiques et celles sexuellement transmissibles, notamment le
VIH Sida, la revalorisation progressive de la fonction enseignante et la restauration des

bourses d’études aux étudiants finalistes de l’enseignement supérieur et universitaire du
secteur public.
Bien d’autres actions ont été entreprises, notamment en matière de lutte anti-mines et de
réinsertion des enfants soldats et de ceux communément appelés « enfants de la rue ». Si
dans les deux premiers cas, les résultats sont encourageants, dans le dernier, ils laissent à
désirer. Ils Nous invitent à une réflexion profonde, suivie d’une action vigoureuse et
déterminée.
La jeunesse est l’avenir de Notre pays. Nous ne pouvons, sans faire le lit de la violence et de
la grande criminalité, accepter qu’une partie importante de cette jeunesse vive en marge de la
société, sans encadrement familial, sans éducation, sans logement, sans emploi, sans revenu
et donc, sans espoir.
Trouver une solution adéquate à ce problème devrait être une des priorités absolues des
pouvoirs publics. J’entends y veiller personnellement. Et Je compte sur le concours actif du
Parlement, des Cours et Tribunaux et de la Société Civile, particulièrement des Confessions
religieuses. Je compte surtout et avant tout sur le concours des parents et des familles.
Le secteur des Sports et celui de la Culture et des Arts n’ont pas non plus échappé à la
sollicitude de l’Etat. Ce dernier a soutenu la préparation de nos équipes nationales et de nos
représentants dans les compétions internationales, particulièrement Notre équipe nationale de
football. Il est aussi intervenu en faveur des artistes.
En dépit de ces interventions, des grandes déceptions ont été enregistrées dans le secteur des
Sports, du fait de la contre performance de nos athlètes. D’où la nécessité de requalifier Notre
politique en la matière.
Le peuple congolais aime le Sport et la Culture, et sa jeunesse est talentueuse. Dans ces deux
domaines, comme dans d’autres, Nous devons avoir l’ambition d’être les meilleurs.

Quand au domaine de l’emploi, il a été honoré par la tenue du 1er forum sur l’emploi qui a
permis aux différents partenaires sociaux de réfléchir sur le meilleur moyen d’endiguer le
chômage.
Des statistiques fiables ne sont pas encore disponibles. Il est cependant raisonnable de parier
que la reprise économique en cours a une incidence positive en termes de préservation et de
création d’emplois, et que les différents chantiers ouverts et à ouvrir viendront davantage
améliorer les perspectives.
Avec l’emploi, se pose la question des revenus des travailleurs. Des améliorations importantes
sont certes encore nécessaires. Pour les fonctionnaires, mais aussi pour les médecins, les
professeurs d’université, les enseignants, les militaires, les agents de la police, et bien d’autres
catégories d’agents, tant du secteur public que privé.
Une embellie a cependant déjà été enregistrée, en termes de pouvoir d’achat, avec la
stabilisation du cadre macro-économique, mais aussi en termes réels, pour les fonctionnaires
et agents de l’Etat, l’enveloppe globale des salaires ayant doublé en moins d’un an, passant de
18 à 36 milliards de francs congolais.
Ce n’est pas encore Mbudi, mais on s’en rapproche.
C’est pourquoi il est important que se termine au plus vite les opérations de recensement en
cours dans a fonction publique, afin que les économies attendues soient affectées à
l’amélioration des salaires.
Honorables Députés et Sénateurs,
Le démarrage de la Troisième République a été laborieux. Il fallait assurer l’installation des
Institutions issues du nouvel ordre politique. II fallait aussi et surtout enrayer les différents
foyers de tension, consolider la démocratie, améliorer les relations avec nos voisins dans la

Sous-Région, regagner la confiance de Nos partenaires et trouver les ressources financières
nécessaires pour l’exécution du programme de reconstruction nationale.
Ces préalables à l’amélioration durable des conditions sociales des populations sont loin d’être
entièrement remplis. En fait, les fondations ont juste été posées, sur un terrain à peine
défriché.
Des Fondations en béton armé, fort heureusement!
L’année écoulée n’a donc pas été perdue; les sacrifices consentis ne l’ont pas été en vain, Ils
permettent que nous puissions, aujourd’hui plus qu’hier, envisager l’avenir avec assurance et,
en nous-mêmes, avoir à nouveau pleinement confiance Comme peuple, comme nation et
comme pays.
Ce résultat est le fruit du travail de Nous tous, chacun au niveau de responsabilité qui est le
sien et avec [es ressources dont il dispose. Soyons-en donc tous fiers.
C’est ici le lieu pour Moi de saluer de manière particulière et solennelle la contribution
remarquable des élus du peuple que vous êtes.
Par votre production législative et vos missions de contrôle, vous avez démontré, qu’en
République Démocratique du Congo, la démocratie devient réellement une culture. Mieux,
vous avez fourni, aux nouvelles institutions nationales et provinciales, les instruments
juridiques nécessaires à une gouvernance du pays compatible avec les aspirations du peuple.
Des nombreuses réformes sont cependant encore nécessaires concernant notre arsenal
juridique et le fonctionnement de notre Justice.
Sans réformes urgentes et courageuses dans ce secteur, tous nos autres efforts sont vains et
sans lendemain. La sécurité juridique et judiciaire est la pierre angulaire de l’Etat de droit et
d’une économie porteuse de perspectives réelles de croissance. Elle fait cruellement défaut
aujourd’hui. L’instaurer est donc une priorité absolue.

Pour ce faire, la contribution des trois pouvoirs de l’Etat est plus qu’attendue.
Aux deux Chambres du Parlement, il incombe d’adopter au plus tôt les lois aujourd’hui sous
examen à leurs niveaux.
S’agissant du Gouvernement, il lui revient, en amont, d’accélérer les travaux de la Commission
Nationale de Réforme du Droit et, en aval, de veiller à une application stricte, rigoureuse, sans
complaisance ni tracasserie, des lois et règlements de la République.
A travers toutes ces réformes, l’objectif ultime est d’assurer aux magistrats des conditions de
vie et de travail qui garantissent leur liberté de conscience et l’exercice de leur mission en
toute indépendance. Cela suppose que leur statut soit amélioré et que leurs droits soient
réaffirmés, étendus et respectés. Cela suppose aussi qu’ils assument, avec responsabilité,
leurs devoirs, dont celui sublime de dire le droit sous l’unique empire de la loi. C’est à cette
condition, et à cette condition seulement, que la justice contribue à la paix sociale.
La République Démocratique du Congo n’est pas une République des Juges. Que ces derniers
ne soient pas soumis au verdict des urnes, à l’instar des animateurs des pouvoirs exécutifs et
législatifs ne les dispense pas de devoir rendre compte au peuple. L’indépendance de la
justice, voulue par le constituant et que Nous appelons de tous Nos voeux, n’est donc
nullement une licence à l’arbitraire.
En tant que garant du fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions, Je suis
quotidiennement saisi de recours contre des décisions de justice, et Je mesure la détresse des
milliers de justiciables.
Le dire, c’est faire justice à la vérité. Ce n’est pas prononcer une condamnation collective de la
magistrature.
Comme dans tous les corps, on trouve dans la magistrature congolaise, de la bonne et de la
mauvaise ivraie. Il n’est donc pas acceptable que cette dernière ternisse l’image de toute une
corporation, voire de l’ensemble du pays. De la manière la plus solennelle, J’en appelle donc à
la conscience des animateurs du Pouvoir judiciaire. Je leur rappelle qu’ils ont

constitutionnellement reçu mandat de veiller au respect de la loi et de sanctionner tout
énervement de celle-ci, y compris par leurs pairs.
Et, puisque Je suis convaincu que telle est la volonté de notre population, J’affirme qu’il est
temps que les tribunaux de commerce cessent d’être un projet et deviennent une réalité.
Il est temps que cesse l’ironie du sort qui veut qu’aujourd’hui dans ce pays le criminel, parce
que riche ou politiquement bien connecté, attende plus sereinement un verdict que la victime,
car démunie, peu connue ou sans possibilité de trafic d’influence.
Il est temps que les citoyens soient rassurés que devant le juge, seuls comptent les faits et le
droit, et nullement, l’ethnie, la race, la nationalité, la couleur politique ou la condition sociale.
En un mot, il faut que les décisions de justice redeviennent justes!
Honorables Députés et Sénateurs,
Tout aussi importantes et urgentes sont les lois sur la décentralisation et les entreprises
publiques. De la première dépend le succès ou l’échec de l’une des innovations les plus
prometteuses, mais aussi potentiellement les plus dangereuses, introduites aux termes de la
nouvelle constitution.
En son article deux, cette dernière instaure la décentralisation et détermine le nombre et la
dénomination des provinces. Plus loin, elle en précise les institutions et en délimite les
compétences.
Il manque encore cependant la loi organique qui est censée encadrer cette décentralisation et
la Conférence des Gouverneurs de province ne peut donc se réunir.
La République Démocratique du Congo est un « Etat uni et Indivisible » et la décentralisation,
d’essence constitutionnelle soit-elle, n’est pas synonyme de fédéralisme, encore moins de
confédéralisme. La ligne de démarcation mérite d’être rapidement tracée.
La loi sur la décentralisation est impatiemment attendue à cette fin.
Quant aux lois relatives aux entreprises publiques, elles n’ont pas pour objectif premier de
privatiser, encore moins de brader les actifs de l’Etat. Elles visent plutôt et avant tout à

assainir l’environnement des affaires, à restructurer le portefeuille de l’Etat pour une meilleure
rentabilité, à améliorer la compétitivité des entreprises et, finalement, à permettre la
croissance de Notre économie à la faveur de la forte croissance mondiale.
Plus tôt ces lois seront adoptées et promulguées, plus tôt seront bonifiés les bénéfices
économiques et sociaux qui en sont attendus.
Je ne peux en finir avec les réformes juridiques sans Nous mettre tous en garde contre la
tentation de vouloir régler tout disfonctionnement éventuel des institutions par une révision
constitutionnelle.
En principe, la loi fondamentale d’un pays ne devrait être modifiée qu’en cas d’extrême
nécessité, et uniquement dans l’intérêt supérieur de la Nation.
Honorables Députés et Sénateurs,
Dans mon discours d’investiture, Je m’étais engagé à promouvoir une diplomatie de
développement. C’est dans ce cadre que se sont inscrites Ma participation aux sommets de la
SADC et de la CEEAC, ainsi que Mes récentes visites en Afrique du Sud, en Angola, en
Belgique et aux Etats-Unis d’Amérique. C’est aussi dans ce cadre que s’inscrivent les missions
de plusieurs membres du Gouvernement au Brésil, en Inde, en Chine et dans beaucoup de
pays membres de l’Union Européenne. Cela a permis de mettre fin à l’isolement diplomatique
de notre pays, de renforcer sa position dans le monde et de lui ouvrir de possibilités
insoupçonnées de coopération et de financement.
A ce sujet, permettez qu’en quelques mots, Je puisse rendre compte des accords conclus et à
conclure avec la République Populaire de Chine, et rassurer Notre peuple quant au sens et au
contenu de Notre démarche.
La logique de ces accords se décrire en cinq points.
Premièrement, « Cinq chantiers pour changer le Congo », ce n’est ni un slogan5 iune utopie.
C’est un projet. Mieux, c’est un contrat passé avec le peuple. Nous avons donc une obligation
de résultat, et il nous faut trouver des ressources financières pour matérialiser ces chantiers
sur le terrain.
Deuxièmement, Nous avons assaini le cadre macroéconomique et Nous gérons mieux nos
finances publiques. Cependant, Nos ressources propres, quoiqu’en constante progression,
demeurent insuffisantes face à l’ampleur de Nos besoins de reconstruction.

Troisièmement, le concours de Nos partenaires traditionnels est fort appréciable et apprécié. Il
est cependant déjà pris en compte dans le calcul du déficit de financement à combler et, vu
les procédures de décaissement qui lui sont propres, il ne répond pas à l’urgence de nos
besoins.
Quatrièmement, Nous sommes dans la dernière ligne droite vers le point d’achèvement de
l’initiative PPTE et la réduction substantielle du fardeau de la dette. Le financement
additionnel à trouver doit être susceptible de décaissement rapide, et s’obtenir à des
conditions qui n’accroissent pas notre endettement et mettent en danger le point
d’achèvement.
Cinquièmement, puisque les institutions financières chinoises disposent de liquidités
importantes et que leur pays a des besoins importants en ressources naturelles, notamment
minières, pourquoi ne pas conclure avec eux un accord où chaque partie trouverait son
compte?
En échange de concessions minières, exploitées en partenariat avec des entreprises publiques
congolaises, donnant de l’emploi aux congolais et produisant de la valeur ajoutée localement,
les banques Chinoises acceptent de contribuer au financement de Nos cinq chantiers.
Pour la première fois dans Notre histoire, le peuple congolais pourra enfin voir à quoi aura
servi son cobalt, nickel ou cuivre!
Tel est l’esprit des accords avec la partie chinoise. Ils ont été conclus en toute transparence et
Nous sommes prêts à conclure des accords similaires avec d’autres partenaires.

Honorables Députés et Sénateurs,
Désormais, Notre devoir est de nous attaquer aux tâches de développement et de
reconstruction Dans cette perspective, Nous accordons la priorité à a construction et à !a
modernisation des infrastructures de base, de manière à libérer le potentiel, des secteurs
productifs porteurs de croissance.
Nous avons en effet l’ambition de mettre fin à l’enclavement du Congo et des parties entières
de son territoire, d’interconnecter tous les coins et recoins du pays et de rendre fluide la
circulation des personnes, des biens et des services.
C’est pourquoi, plusieurs projets de routes, ports, aéroports et chemins de fer, d’écoles et
hôpitaux, d’adduction d’eau, d’électrification, d’aménagement des biefs maritime et fluvial et
de modernisation du système national des télécommunications ont été identifiés, sont en voie
d’être étudiés, vont être financés et devraient bientôt démarrer.
Sans être exhaustif, il s’agit principalement des projets prioritaires suivants:
- Modernisation des aéroports, dont ceux de Kavumu et de N’Djili, et Construction d’une
autoroute reliant ce dernier aéroport au centre de la ville;
- Modernisation de la voirie urbaine des principales villes du pays, sur une longueur de 450
km, en plus du Boulevard Lumumba, du Boulevard du 30 Juin et de l’Avenue de Fa Libération
à Kinshasa;
- Construction d’hôtels cinq étoiles de classe internationale, dont au moins un à Kinshasa et
un autre à Lubumbashi;
- Lancement des travaux de construction et modernisation d’une ligne de chemin de fer reliant
Sakania à Matadi;
- Construction de centres commerciaux ultra modernes;
- Réhabilitation de quatre quais au Port maritime de Matadi, de la drague de Banana, du port
de Mbandaka et de plusieurs bacs;
- Construction de deux universités modernes et réhabilitation des homes des étudiants dans
plusieurs universités et instituts d’enseignement supérieurs publics;
- Début des travaux de modernisation de plusieurs routes d’intérêt national à travers toutes
les provinces du pays, dont une route bitumée reliant Lubumbashi à Kisangani;

- Démarrage du programme de développement des infrastructures sociales qui prévoit à
terme la construction des hôpitaux, de centres de santé et de logements sociaux.
Honorables Députés et Sénateurs,
L’année qui commence augure des lendemains meilleurs pour notre peuple.
La voie pour mettre en oeuvre et réussir le programme de reconstruction nationale est
désormais balisée. Notre pays se trouve à un virage déterminant de son histoire. II est prêt
pour le décollage.
Mais Notre travail, Nous, congolaises et congolais, ne fait que commencer. Car, même si
l’appui de nos partenaires n’est ni à négliger, ni à récuser, en dernier ressort, c’est à Nous, et
à nous seuls, qu’il revient de construire le Congo.
Plutôt que de fonder Notre avenir sur la doctrine de l’aide et de l’assistance, Nous devons
donc apprendre à compter d’abord sur Nos propres efforts. Plutôt que de Nous décourager,
Nous devons saisir toutes les opportunités qui s’offrent à Nous, et nous devons le faire tous
ensemble, quelles que soient nos divergences.
Unis comme un seul homme, Nous changerons Notre pays et mettrons fin à la pauvreté.
Je sais qu’il y a des sceptiques et des défaitistes, nationaux et étrangers, qui soutiennent que
dans ce pays le changement n’est pas possible. Ils ne connaissent pas l’âme du congolais.
Il y a quelques temps, les mêmes avaient douté que Nous puissions ramener la paix, réunifier
le pays et organiser des élections libres et démocratiques. L’histoire s’est chargée de
démontrer qu’ils avaient tord. Aujourd’hui, il Nous appartient de démontrer qu’ils se trompent
encore. Par Notre mobilisation à tous. Par le travail de chacun. Et dans la discipline.
La pauvreté et la précarité n’ont ni couleur politique, ni appartenance ethnique. Elles ne sont
ni de gauche, ni de droite, ni du pouvoir, ni de l’opposition. Le combat pour les abattre ne
saurait donc s’accommoder de camps ou de clans. Encore moins, d’une quelconque
complaisance.

L’indiscipline est cause d’échec; elle ne peut être tolérée. Elle est souvent cause de
catastrophes. Elle doit être combattue.
En tant que garant de la nation et de la Constitution, J’ai la charge de veiller au
fonctionnement régulier des institutions, au respect des droits de l’homme, à la restauration
de l’autorité de l’Etat, ainsi qu’à l’application stricte des lois et règlements.
A ce titre, Je ne ménagerai aucun effort pour la lutte acharnée contre l’impunité, l’immoralité
et la corruption.
Des réformes sont en cours, et je suis à ce sujet pour la révision de la loi pénale, afin de la
rendre plus dissuasive, notamment par un relèvement des peines, surtout en cas de récidive,
ou quand le justiciable est un préposé de l’Etat.
L’action répressive cependant devra suivre. Mais aussi, prévention oblige, la formation civique
et la conscientisation de la population.
J’interpelle en effet notre population et l’invite à se prendre en charge face aux phénomènes
dévastateurs que sont la corruption et la dépravation des moeurs.
Sans repères moraux clairs, le progrès n’est pas possible. Le combat contre ces deux fléaux
Nous engage donc tous.
Cela étant, au lendemain des ces longues années de guerre, à l’aube de cette nouvelle ère de
pouvoirs légitimes issus des urnes, et au regard du chemin parcouru, que dire, pour conclure,
de l’état de Notre Nation?

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Monsieur le Président du Sénat,
Honorables Députés et Sénateurs,
Chers Compatriotes,
Avec l’engagement de chacun de Nous et avec l’aide du Seigneur, lentement mais sûrement,
la réalité est en train de rattraper le rêve.
La Nation congolaise se porte mieux qu’il y a un an, beaucoup mieux qu’il y en a quinze, et
son état s’améliore chaque jour davantage.
Que Dieu vous bénisse!
Je vous remercie.