mercredi 19 décembre 2007

Le FMI engage des discussions pour un nouveau programme triennal

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mercredi à Kinshasa avoir engagé des discussions avec la République démocratique du Congo (RDC) sur un programme triennal (2008-2010), qui pourrait être lancé en mars 2008, si la stabilité macro-économique se maintient.

"Nous avons engagé des discussions pour un nouveau programme économique triennal. Nous attendons l'adoption du budget 2008 (actuellement en seconde lecture au Sénat), qui donnera l'impulsion de la politique économique du gouvernement", a déclaré à la presse Brian Ames, du Département Afrique du FMI, à l'issue d'une mission de 15 jours en RDC. M. Ames a estimé que "beaucoup de progrès" avaient été réalisés pour le maintien de la stabilité macro-économique en RDC, mais prévenu que le Fonds serait très attentif aux prévisions de recettes et à la répartition des dépenses prévues au budget 2008.
De son côté, le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Jean-Claude Masangu, a souligné les efforts consentis pour maintenir la stabilité macro-économique en dépit de contraintes liées à une augmentation des dépenses militaires (du fait de conflits dans l'est du pays) et de pressions extérieures comme la hausse du prix du pétrole, ayant des répercussions sur les coûts de transports et l'inflation. "Nous terminons l'année sur une bonne performance, avec un cadre stable, une inflation à 10%, un taux de croissance de 6,1% et un taux de change stable à 500 Francs congolais pour un dollar américain", la devise de référence, a-t-il indiqué. Le gouverneur de la BCC a reconnu que les prévisions du projet de budget 2008 - qui se base sur un taux de croissance de 8% et un taux d'inflation de 8% - étaient "un peu optimistes".
Le lancement d'un nouveau programme économique de gouvernement (PEG) avec le FMI est crucial pour la RDC, dont le budget 2008 prévoit d'être financé à près de 40% par des ressources extérieures. Or, depuis la fin, en avril 2006, du dernier programme économique passé avec le Fonds, la RDC est privée de toute possibilité de recevoir des appuis budgétaires. En outre, l'ouverture du PEG permettrait au terme d'une première revue, après six mois de programme, de parvenir au point d'achèvement de l'Initiative pour les Pays pauvres très endettés (PPTE) et de permettre un allègement substantiel de la dette extérieure congolaise (plus de 12 milliards de dollars). Interrogé sur les risques macro-économiques et d'alourdissement de la dette congolaise engendrés par un colossal prêt chinois (plus de 8 mds USD) à la RDC, partiellement remboursable en titres miniers et actuellement en cours de discussion, M. Ames a indiqué que la RDC avait sollicité un conseil du FMI dans ce dossier. "Il s'agit d'un protocole d'accord entre le secteur privé chinois et la RDC. Nous attendons les résultats des négociations", a-t-il dit, précisant que le FMI serait très attentif aux modalités de création de sociétés de joint-venture entre Etat congolais et entreprises chinoises dans le secteur minier.

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