vendredi 7 novembre 2008

Debout Congolais de Gatineau-Ottawa

Chers Tous !!
"Nous ne le dirons jamais assez "
Nous pensons que ce qui se passe chez-nous c'est l'affaire des autres ...Siyo hivyo wandugu wapenzi ..Il est grand temps de regarder les choses en face .
Le but de ces quelques phrases est de vous sensibiliser pour la marche de ce samedi 8 Nov. à 11h 30. Levons-nous massivement pour manifester notre solidarité avec nos frères et soeurs aux Kivu. Pour dire non aux tueries,viols, pillages et autres souffrances infligées à notre peuple . Que chacun de nous sensibilise dans son réseau, son entourage le plus proche..prenez vos téléphones, rappelez les amis .
La réussite de cette manifestation dépendra de la prise de conscience d'un chacun.
Debout Congolais de Gatineau-Ottawa
Rendez-vous samedi à 11h 30 au Parlement
La Patrie ou la mort nous vaincrons !

Combats entre rebelles de Nkunda et miliciens Maï-Maï



Dans le village de Kiwanja, dans l’est de la République démocratique du Congo, les villageois comptent les morts après les affrontements qui ont opposé les forces du général Nkunda aux milices Maï-Maï pro-gouvernementales.

Arnaud Zajtman, envoyé spécial de FRANCE 24 qui s’est rendu dans ce village, a dénombré au moins 20 cadavres. Les habitants parlent, eux, de 50 morts et accusent les forces rebelles d’avoir exécuté des civils après l’attaque de mercredi.

"La plupart des cadavres sont ceux d’hommes qui pourraient être des combattants, mais les villageois affirment qu’il s’agit de paysans et qu’ils ont été tués après les combats", précise Arnaud Zajtman.

Une femme, dont le mari a été tué, affirme que les attaquants ont pénétré de force chez elle : "Mon mari ne voulait pas leur ouvrir, mais ils sont entrés de force et ils nous ont demandé de l’argent. Mon mari leur en a donné et après ils l’ont tué", raconte-t-elle.

Les habitants de Kiwanja sont des paysans qui affirment être désarmés et que les miliciens pro-gouvernementaux n’étaient pas présents lors du raid.

"C’est le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple, ndlr) qui a fait ça, affirme un autre résident. J’étais là, ma mère préparait le dîner dans la cuisine quand ils sont arrivés et l’ont tuée."



Une dimension "ethnique"


Selon Arnaud Zajtman, les rebelles ont bloqué et repoussé les forces gouvernementales, avant de se retourner contre la population locale.

La Mission d'observation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc) se dit "extrêmement préoccupée" par des rapports "concernant des exactions graves contre des civils, y compris des exécutions sommaires" commises par les rebelles à Kiwanja. Mais la force onusienne n’a pas été en mesure d’empêcher la tuerie.

Selon Arnaud Zajtman, il ya également une dimension "ethnique" dans le massacre de Kiwanja. "Certains Maï-Maï qui ont brièvement tenu Kiwanja sont d’origine hutu, comme la population de Kiwanja. Donc quand les soldats tutsis de Nkunda ont repris le village, ils ont tué les villageois hutus pour se venger."

Les affrontements de Kiwanja sont les premiers depuis l’appel à un cessez-le-feu lancé le 29 octobre par Laurent Nkunda. Après avoir repoussé l’armée congolaise dans le Nord-Kivu, les combattants rebelles se sont positionnés à une quizaine de kilomètres de Goma, la capitale régionale.

RDC: nouveaux combats près de Goma; des soldats angolais impliqués angolaise

GOMA, Congo-Kinshasa - De nouveaux combats ont opposé vendredi l'armée congolaise, désormais soutenue par l'armée angolaise, et les rebelles de Laurent Nkunda dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) alors qu'un sommet de l'Union africaine se réunissait à Nairobi, au Kenya, pour tenter de trouver une issue à la crise.

PUBLICITÉ

Des soldats angolais ont rejoint les troupes gouvernementales congolaises près de la ville de Goma, ont rapporté des responsables de l'ONU. Un développement qui fait craindre une extension du conflit au-delà des frontières de la RDC.


Un nombre indéterminé de soldats angolais sont arrivés en RDC il y a quatre jours, selon un responsable de l'ONU et un officier de la Mission des Nations unies au Congo (MONUC) qui ont requis l'anonymat. Le 29 octobre, la RDC avait demandé une aide politique et militaire à l'Angola. L'arrivée de ce contingent angolais au Nord-Kivu, dans l'est de la RDC, risque d'être perçue comme une provocation par le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles congolais de Laurent Nkunda. Une demi-douzaine de pays africains ont été impliqués dans la guerre qui a dévasté le Congo-Kinshasa en deux phases successives de 1996 à 2002, dont l'Angola et le Rwanda.


Des combats ont éclaté vendredi entre l'armée congolaise et les rebelles près de la ville de Kibati (10 kilomètres au nord de Goma) où se sont réfugiées 45.000 personnes ayant fui la rébellion. Les forces congolaises ont tiré des obus de mortier contre les hommes de Nkunda qui ont riposté avec des tirs d'armes légères, a indiqué le commandant Shardool Sharma, porte-parole de la MONUC.


Des tirs lointains de mitrailleuses ont été entendus à Goma. Aucune victime n'était signalée dans l'immédiat à Kibati, mais de nombreux réfugiés étaient visibles le long de la route conduisant à Goma. D'après le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), la fusillade a duré environ une demi-heure, interrompu des distributions d'aide humanitaire et provoqué la panique parmi les réfugiés.


Par ailleurs, l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a reproché à la MONUC de ne pas protéger les civils dans des lieux comme Kiwanja, au nord de Kibati, théâtre de violents combats il y a quelques jours et où au moins 20 personnes ont été tuées cette semaine.


Au sommet de Nairobi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a affirmé que la MONUC, plus importante force des Nations unies dans le monde avec 17.000 hommes, fonctionnait au maximum de ses capacités. Selon Sylvie van den Wildenberg, porte-parole de l'ONU, la MONUC compte moins de 300 hommes dans les secteurs de Kiwanja et de Rutshuru (75 km au nord de Goma), une petite ville prise par les rebelles la semaine dernière.


De son côté, Eddie Kwizera, un collaborateur du président ougandais Yoweri Museveni, a estimé à Nairobi que "la MONUC a échoué". Le sommet de Nairobi réunissait, outre Ban Ki-moon, sept dirigeants régionaux africains dont le président congolais Joseph Kabila et son homologue rwandais Paul Kagame, qui exerce une grande influence sur Laurent Nkunda.


"Nous devons mettre le cycle de la violence derrière nous", a déclaré M. Ban. "Cette crise pourrait engloutir plus largement la sous-région", a-t-il averti.


Le commissaire européen au Développement Louis Michel, qui a eu des entretiens séparés avec Joseph Kabila et Paul Kagame ces dernières semaines, a appelé au respect du cessez-le-feu décrété unilatéralement le 29 octobre par Laurent Nkunda, mais qui n'a pas empêché des combats ces derniers jours. Selon le ministre des Affaires étrangères de la Tanzanie, les participants au sommet envisageaient la nomination d'un émissaire pour gérer la crise ou l'ouverture d'un processus de médiation.


La réunion de Nairobi survient après une série de visites de plusieurs hauts responsables européens et américains pour tenter de trouver une solution diplomatique aux combats qui ont fait des centaines de victimes. Quelque 250.000 personnes ont été déplacées dans l'est du Congo-Kinshasa depuis la reprise, en août, des affrontements entre les hommes de Laurent Nkunda et l'armée gouvernementale.

lundi 3 novembre 2008

MARCHE PACIFIQUE DE PROTESTATION COMMUNE

Chers compatriotes,


Avant-hier, je vous ai envoyé un message concernant la situation humanitaire à GOMA en RDC, provoquée par une guerre injustifiée et imposée par la communauté internationale interposée par les pays voisins ne cesse de s’aggraver. Les images qui nous viennent de medias depuis déjà quelques jours témoignent de l’horreur que vit la population dans le Nord-Kivu. Cette guerre d’occupation et sans conscience jette sur la route de milliers de Congolais abandonnés à eux-mêmes, surtout des femmes et des enfants.
Je tiens à informer les compatriotes congolaises et congolais de la région de la capitale nationale du Canada que le comité exécutif de la communauté congolaise est très préoccupé et sensible à cette situation dramatique de l’Est du pays.
Après consultation avec d’autres présidents des communautés congolaises du Canada (Montréal-métropolitain, Québec City, Winnipeg, Edmonton, Sherbrooke et Vancouver), nous avons pris communément la décision d’organiser une MARCHE PACIFIQUE DE PROTESTATION COMMUNE samedi, 08 novembre 2008 à midi (12H00 heure de chaque ville). En ce qui concerne Ottawa-Gatineau et après avoir analysé vos suggestions reçues (écrites et téléphoniques), le lieu de rencontre est la colline Parlementaire à 11H30. Le but est de dénoncer le silence complice de la communauté internationale, la MONUC y compris le Canada. Un mémo sera présenté à cet effet au Premier ministre du Canada avec copie au Secrétaire général de l’ONU et de la francophonie et président de l’union européenne.

N.B. La journée de samedi est choisie par tous les présidents des villes canadiennes pour faciliter non seulement la participation de beaucoup d’ entre nous y compris les femmes et les enfants mais également en unissons de tous les congolais du Canada.
Nous demandons à chacun d’entre-nous d’en parler à sa famille, son pasteur, voisin, amis afin de mobiliser pour cette date de manifestation et enfin transmettre le message de soutien à la population congolaise. Nous demandons aux pasteurs d’en parler aux fideles de toutes les origines (canadien, immigrants, refugiés etc) dans leurs messes de dimanche 2 novembre 08.

L’objectif étant de réunir au moins 500 manifestants si nous voulons qu’il y ait un impact très positif à cette marche. Après cette marche, le comité fera un suivi auprès des autorités canadiennes et aux medias.

Nous sommes à la recherche des bénévoles pour nous aider de préparer cette marche (message à transmettre, coordination avec les églises, calicots, affiches, banderoles, etc.).
Pour toute information et enregistrement comme bénévoles, SVP, appelez un des numéros suivants : 613-862-5534 / 613-219-2197 / 613-263-5676 .
Patriotiquement,
Pour la CCC/OG
Justin Materania
Président

vendredi 31 octobre 2008

La situation très tendue au Nord-Kivu

Un Conseil des ministres restreint consacré à la situation dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) se tiendra mercredi soir à Bruxelles. Ce "kern" se réunira à 19h00 pour faire le point sur la situation au Nord-Kivu
Le ministre des Affaires étrangères, Karel de Gucht, devrait aussi prendre le pouls de ses collègues pour voir si la Belgique peut prendre une initiative, en concertation avec ses partenaires européens et les Etats-Unis, pour tenter de résoudre cette crise, qui a fait des centaines de milliers de déplacés supplémentaires.
Les Casques bleus de la Mission de l'ONU (Monuc) tenaient mercredi la localité de Rutshuru face à la rébellion, dans l'Est de la République Ddémocratique du Congo, a affirmé à l'AFP le chef des opérations militaires de la Monuc, le colonel Samba Tall, à Kinshasa
"Les FARDC (armée congolaise) ont abandonné mardi leurs positions. La Monuc protège la ville et va rester en protection de la population", a-t-il indiqué. La localité de Rutshuru, centre administratif du territoire de Rutshuru, est située à 75 km au nord de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. "Il y a quelques infiltrations d'éléments rebelles notamment près de l'hôpital de la ville", a-t-il ajouté. Deux hélicoptères de combat de l'ONU (Monuc) sont entrés en action mercredi contre la rébellion dans la zone de Kibumba, à 30 km au nord de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, a constaté un journaliste de l'AFP.Les appareils ont été vus survolant la zone en direction des positions rebelles. Des combats à l'arme lourde avaient repris tôt mercredi entre l'armée congolaise et la rébellion de Laurent Nkunda dans cette zone. Des tirs au mortier continuaient d'être échangés entre les FARDC et le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda. Les tirs des rebelles partent d'une colline de la localité de Kasizi, frontalière du Rwanda. Selon un commandant des FARDC qui a requis l'anonymat, les hommes du CNDP sont "appuyés par des blindés rwandais qui pilonnent depuis les collines frontalières nos positions". Les tirs d'obus et de roquettes étaient entendus depuis la localité de Kilimanyoka, située à 10 km au sud de Kibumba, où le passage sur la route en direction de Kibumba est bloqué par les FARDC. Sept soldats des FARDC grièvement blessés ont été évacués vers Goma.
Les troupes du chef rebelle Laurent Nkunda progressent vers la ville de Goma. Ces combats ont à nouveau fait des dizaines de milliers de déplacés provoquant une situation humanitaire préoccupante. Plus de 20.000 civils ont fui les violences dans l'est de la République Démocratique du Congo.Les troupes du général dissident Laurent Nkunda occupent une large partie de la route qui mène vers Goma, la capitale du Nord-KivuLa mission de l'ONU en RDC a fait usage de la force, hier, pour empêcher la progression des troupes rebelles.Face à l'aggravation de la situation, Louis Michel, le Commissaire Européen aux Affaires Humanitaires, doit se rendre aujourd'hui à Kinshasa.Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a examiné, hier, une requête urgente de renforcement de la MONUC mais aucune décision n'a encore été prise.
De son côté, le ministre des Affaires Etrangères Karel De Gucht vérifie si une force de la paix européenne serait possible pour renforcer la MONUC.

(Avec Nicolas Willems) RTBF

jeudi 30 octobre 2008

REPRISE DES COMBATS AU NORD-KIVU



Message de la communauté congolaise


Chers compatriotes,

Depuis hier, je reçois plusieurs appels téléphoniques sur la situation humanitaire en RDC, provoquée par une guerre injustifiées et imposées par la communauté internationale interposée par les pays voisins. Les images montrées à la télé et journaux depuis déjà quelques jours témoignent de l’horreur que vit la population dans le Nord-Kivu. Cette guerre d’occupation et sans conscience jette sur la route de milliers de congolais abandonnés, surtout des femmes et des enfants.
Je tiens à informer les compatriotes congolaises et congolaises de la capitale nationale et d’ailleurs que votre comité exécutif est très préoccupé et sensible à cette situation de l’Est du pays. C’est pourquoi, nous vous informons que nous ne pouvons pas rester indifférents ni spectateurs aux malheurs qui frappent nos familles en RDC. C’est dans ce contexte que nous sommes en consultation avec d’autres présidents des communautés congolaises du Canada (Montréal, Québec, Winnipeg, Edmonton, Vancouver) afin que nous puissions mener une action commune et concertée de la marche et de protestation d’ici la semaine prochaine devant le parlement canadien contre le silence complice de la communauté internationale, entre autre le Canada. Vos suggestions et propositions sont toujours les bienvenues.
D’ici-là, nous vous mettrons au courant de l’évolution de cette consultation.

Pour la communauté congolaise
Justin Materania
Président

vendredi 29 février 2008

Le Coltan du Sang au Kivu

Gizenga : un immobilisme coupable

Par Le Potentiel
Le Premier ministre a accompli un an de pouvoir. Jour pour jour. Un anniversaire. Une opportunité pour faire un bilan, selon les us et coutumes des hommes au pouvoir. Mais silence radio du côté de la Primature. Motus et bouche cousue. Pourquoi ? Rien à dire sur douze mois de règne à la tête du gouvernement pour cerner les préoccupations de la population tant sur la situation économique, sociale, sécuritaire, voire politique ? Antoine Gizenga, Premier ministre, ne pipe mot, loupant là une occasion propice. Son silence n’a d’égal que cet immobilisme coupable relevé par l’opinion publique.
Le 22 février 2007, le Premier ministre Antoine Gizenga s’est présenté avec son équipe devant l’Assemblée nationale pour solliciter l’investiture de son gouvernement. Il l’obtiendra 48 heures plus tard, soit le 24 février 2007. C’était sur la base d’un programme ambitieux, étalé sur cinq ans, et évalué à plus de 14 milliards Usd, que l’Assemblée nationale a donné son feu vert. Voilà donc une année que le Premier ministre est aux commandes du premier gouvernement de la 3ème République. En acceptant cette charge, il s’est engagé devant le peuple à tout mettre en œuvre pour bâtir un « pays plus beau qu’avant ».
Une année après cet événement, l’on est en droit de s’interroger sur ce qu’a été l’action des gouvernements Gizenga pendant ces 365 jours. Le Premier ministre a-t-il tenu ses promesses ? Continue-t-il à naviguer à vue alors que l’espoir de tout un peuple reposait sur ce premier gouvernement ? Y a-t-il eu des réussites ? Y a-t-il des échecs ? Quelles sont les perspectives d’avenir ?
En ce jour anniversaire, le Premier ministre devrait répondre à ces interrogations pertinentes. Faire un état de lieux semblable au discours de « l’état de la Nation » comme l’avait fait le président de la République, le 6 décembre 2007, jour pour jour après son investiture le 6 décembre 2006. Pourquoi le Premier ministre ne s’est-il pas imposé cet exercice devenu classique dans la gestion moderne des Etats ?
SILENCE ANORMAL
Cet anniversaire constitue une opportunité pour s’adresser au souverain primaire et lui rendre compte de la manière dont la chose publique a été gérée pendant un an. Cela dans tous les secteurs de la vie nationale, notamment économique, financier, social et sécuritaire. Or, cette journée est passée comme une journée ordinaire. Sans éclat. Sans aucune manifestation ni à la primature, ni au gouvernement. Comme si de rien n’était. Un silence anormal. En une année d’exercice du pouvoir, le Premier ministre devrait faire une déclaration. Ne serait-ce que faire valoir son « bilan d’étape ». Car, il doit des explications sur plusieurs préoccupations de l’opinion publique.
Qu’en est-il du dernier raté du programme de son gouvernement avec les institutions de Bretton Woods ? Ce qui amenuise les espoirs concernant l’atteinte du point de l’avènement dans le cadre du programme PPTE. Les dépassements budgétaires ont été à leur comble au dernier trimestre. Le franc congolais pique toujours du nez. Dans ce domaine précis, le gouverneur de la Banque nationale a eu le courage de reconnaître les insuffisances du gouvernement et de l’institution monétaire. Mais silence du côté de la Primature.
L’insécurité demeure persistante aux frontières et partout dans le pays. Les mouvements rebelles naissent au jour le jour, bravant l’autorité de l’Etat.
Pendant ce temps, le front social gronde, les grèves se succèdent, les prix s’emballent sur le marché. Les observateurs ne perçoivent pas de visibilité effective du démarrage des cinq chantiers du gouvernement.
Le constat est que, une année après son investiture, le gouvernement – même dans sa forme remaniée – bat de l’aile. Bien plus, il tâtonne et semble ne pas être en mesure d’affronter les grands défis de la 3ème République. Pas de signaux forts incarnant l’autorité de l’Etat, sa volonté d’opérer réellement un vrai changement. L’immobilisme est manifeste. Comme le célèbre Titanic, l’équipe de Gizenga semble se contenter de ce silence anormal, de cet immobilisme démobilisateur, poussant ainsi le navire à la dérive pendant que « son orchestre » continue à jouer la valse, sans s’interroger sur le sort des passagers, c’est-à-dire le peuple congolais.
MEMES CAUSES, MEMES EFFETS
En février 2007, le Premier ministre reconnaissait, dans le contrat de gouvernance publié pour la période mars-décembre 2007, que « la mauvaise gouvernance est à l’origine de la crise actuelle en RDC ». Sans doute, le chef du gouvernement s’inspirait des pratiques hasardeuses au niveau des finances publiques qui ont fait chavirer en mars 2006 le programme économique du gouvernement, mettant en péril les rapports entre le Fonds monétaire international et la RDC.
Sur ce même document, le Premier ministre faisait remarquer que « la mauvaise gouvernance n’a en effet pas permis aux richesses du pays d’améliorer les conditions de vie du plus grand nombre ; elle a entraîné ainsi la déconfiture de l’Etat, précipitant le pays dans la guerre ».
Dans la série des actions à engager à très court terme, le Premier ministre promettait de « renforcer la gouvernance démocratique, la participation des citoyens et l’accès à la justice, de promouvoir les droits de l’homme, de renforcer la transparence, l’obligation de rendre des comptes et l’efficacité des institutions publiques et d’améliorer la capacité de la Société civile à participer aux processus d’élaboration des politiques et aux débats ».
Pour y parvenir, le gouvernement subdivisait les priorités dans le domaine de la gouvernance en sept catégories d’actions relatives respectivement à la réforme du secteur de la sécurité ; la transparence ; la gestion des finances publiques ; la gestion des ressources naturelles ; la réforme de l’administration publique ; la gouvernance locale ; le climat d’investissement et la réforme des entreprises publiques.
Dans son entendement, la réussite d’une telle épreuve était conditionnée à la reprise immédiate de la coopération autour d’un accord formel avec le Fonds monétaire international, seule institution à garantir, auprès d’autres bailleurs de fonds, de la capacité de la RDC à demeurer sur la voie des réformes. De la conclusion d’un second programme triennal avec le FMI, il en était question en 2007. Celle-ci a été finalement reportée en 2008, en attendant que le gouvernement mette de l’ordre dans ses finances. Il apparaît de plus en plus que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le premier programme économique du gouvernement (31 mars 2006) a achoppé sur le désordre dans la gestion du compte du Trésor. Cela a refait surface, de manière tout à fait éhontée et presque institutionnalisée. Toutes les procédures prévues dans la chaîne de la dépense publique sont mises au placard. La bonne gouvernance demeure un slogan creux, sinon une notion virtuelle. Au point qu’avant Gizenga est bien égal à l’exercice qu’il vient d’accomplir. Sans tenir les promesses faites, notamment celle de restaurer l’autorité à l’Etat. Toutes ces contre-performances méritent bien une explication pour souligner la responsabilité politique du gouvernement. Hélas.
Le silence de Gizenga en ce premier anniversaire de son équipe inquiète. Pour nombre d’observateurs, le silence du Premier ministre est le signe d’un aveu d’impuissance à changer le Congo, à transformer les mentalités. Preuve patente d’un gouvernement qui navigue à vue, ayant perdu tous ses repères et ne sachant plus s’arrimer aux axes tracés dans son programme du gouvernement. Inquiétant devant cet immobilisme coupable.

mardi 26 février 2008

Un ministre pris en otage à Lubumbashi

Des tirs à l’arme automatique ont éclaté hier vers 16 heures 30 au niveau de la grande place de la Poste à Lubumbashi et plus précisément aux alentours du Park Hôtel. Il s’en est suivi une débandade générale parmi les vendeurs, badauds et autres passants qui fréquentent régulièrement cette place bien en vue dans la capitale cuprifère. Qui a tiré ces coups de feu ? Selon des témoins oculaires, ce sont des agents de la police dépêchés sur les lieux qui ont tiré en l’air pour disperser la foule des militants du parti UNAFEC/Kyungu rassemblés en ce lieu pour mettre la main sur un membre du gouvernement central en mission au Katanga et qui se trouve être le représentant au gouvernement du parti Unafec/Kisimba Ngoy.

Toujours selon ces mêmes témoins oculaires, c’est depuis tôt hier matin que l’on a vu se déployer des femmes et des hommes vociférant des menaces, scandant des slogans hostiles à Me Kisimba Ngoy et annonçant qu’ils allaient déloger le ministre des Affaires Foncières au plus tard vers 12 heures. Bien entendu, ces cris lancés à tue-tête à l’un des endroits les plus fréquentés de la capitale cuprifère a capté l’attention de toute la ville, à telle enseigne que tout le monde a pris la route du Park Hôtel pour vivre de près les événements considérés comme un véritable défi lancé à la fois contre l’autorité et les forces de l’ordre.
Présentes sur les lieux depuis 9 heures, les dites forces se sont longtemps contentées d’observer les militants de l’Unafec dont le nombre ne cessait de gonfler devant eux.
Pendant ce temps, le ministre des Affaires Foncières était bloqué dans sa chambre, protégé par les agents de ce ministère travaillant dans la capitale du cuivre et qui s’étaient présentés à l’hôtel dès les premières heures en vue de mettre la dernière main aux documents relatifs aux réunions que leur chef devait avoir dans la journée. On se demande ce qui serait arrivé si ces hommes n’avaient pas été là au moment où les premiers manifestants sont arrivés.

L’aile Kyungu attendait Kisimba Ngoy

Selon certaines sources, les supporters de Kyungu s’attendaient à une visite de Me Kisimba Ngoy et se seraient préparés depuis 48 heures pour le «corriger». A la place de Kisimba, c’est le ministre des Affaires foncières, Me KABUKAPWA qui a fait le déplacement de Lubumbashi pour une mission officielle du gouvernement de la République. Ce dernier, à leurs yeux aurait été envoyé en éclaireur pour préparer l’arrivée du bâtonnier Kisimba Ngoyi. Autrement dit, les commanditaires de ce coup savaient que c’est le ministre des Affaires Foncières qui se trouvait à Lubumbashi et non le bâtonnier Kisimba Ngoyi. Donc, c’est en âme et conscience que ce coup a été perpétré. Le crime de ce ministre, c’est le fait d’avoir été présenté par Kisimba Ngoyi sur la liste des candidats de l’UNAFEC au gouvernement.
Mais ce qui intrigue, c’est que dès le matin, les forces de la police locale pourtant alertées n’ont pas réagi avec fermeté face aux menaces de cette foule manifestement chauffée à blanc. De sorte que les manifestants se sont en quelque sorte sentis encouragés jusqu’au point de bloquer l’Hôtel, plaçant pratiquement tous ceux qui y résidaient en situation d’otages.
Dieu merci, ce sont des agents de la division provinciale des Affaires Foncières venus accueillir leur ministre qui, révoltés et scandalisés, ont formé une ceinture de sécurité devant sa chambre jusqu’aux environs de 16 heures 30 lorsque des éléments de la police dépêchés par le gouvernorat se sont mis à tirer des balles en l’air pour disperser la foule des manifestants. Fort heureusement, ,on n’a déploré jusque là aucun blessé ni mort tant au niveau du Park Hôtel que dans les communes périphériques de Kenya, Kamalondo et Katuba. Mais la tension était si forte que les véhicules ont évité d’emprunter cette place durant toute la journée d’hier. Selon notre correspondant local, hier dans la soirée le calme était revenu dans la capitale cuprifère. La question qui se pose à ce stade des débats est celle de savoir jusqu’où iront ces extrémistes et que ne pourront-ils pas se permettre le jour où la décentralisation, toujours mal comprise, deviendra une réalité? L’avenir du pays fait peur, surtout dans un contexte où il y a manifestement absence d’autorité de l’Etat.

lundi 25 février 2008

Acte d’engagement de Goma : déjà un chiffon

Face aux entourloupettes du CNDP-Nkunda et des Maï-Maï

Par Le Potentiel

Plus de vingt violations du cessez-le-feu depuis la fin de la Conférence de Goma sur la paix, sécurité et développement des provinces du Nord et du Sud-Kivu ; suspension de la participation du CNDP-Nkunda aux travaux de la Commission de suivi ; retrait du processus de Goma de la composante Maï-Maï. Que reste-t-il encore de l’Acte d’engagement signé à Goma le 23 janvier par toutes les parties ayant pris part à cette conférence ? Plus grand-chose, si ce n’est plus qu’un chiffon bon pour la poubelle et qui sonne sûrement déjà la reprise des hostilités.

Vendredi 22 févier, Le Comité national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda annonçait le retrait de sa délégation de toutes les rencontres initiées dans le cadre de la mise en œuvre de l’Acte d’engagement signé par tous les groupes armés le 23 janvier 2008 à Goma. Acte qui sanctionne les travaux de la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement des provinces du Nord et du Sud-Kivu. Le mouvement rebelle dirigé par Laurent Nkunda s’insurge ainsi contre les allégations, selon lui, faisant état de 30 civils massacrés par les combattants du CNDP entre le 16 et 18 janvier 2008 à Kalonge, dans le territoire de Masisi. Allégations ou accusations portées par le porte-parole de la Monuc.

Aussi, Nkunda exige-t-il qu’une enquête mixte, constituée de la Monuc, du gouvernement congolais et du CNDP soit mise sur pied pour vérifier les faits. Car, dans sa déclaration à la presse, Laurent Nkunda estime que le porte-parole de la Monuc est « allé plus loin », en précisant que des victimes étaient des « Hutu ». Déclaration «grave dans une région très sensible », souligne Nkunda, allant jusqu’à envisager le remplacement de l’actuel porte-parole de la Monuc qui ne « serait pas neutre ».sic

Samedi 23 janvier, c’était le tour des groupes Maï-Maï de se retirer du processus de Goma. Ils justifient leur décision par le non respect du calendrier et du chronogramme des activités de suivi de la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement du Kivu.

Ces décisions sont graves de conséquences. Elles portent un coup dur au processus de cessez-le-feu et violent l’Acte d’engagement de Goma tant dans son esprit que dans sa lettre. Car, les groupes Maï-Maï et le CNDP-Nkunda sont deux composantes importantes, signataires de cet acte. Dès lors qu’elles ont décidé de se retirer du processus, il ne reste plus que les FARDC, le gouvernement. Comment alors appliquer ou faire respecter l’acte et les résolutions ou recommandations face à des partenaires qui se disent ne plus être concernées ? Impossible. L’Acte d’engagement vient de voler en éclats. Tout est désormais possible. La reprise des combats au regard des violations répétées du cessez-le-feu n’étonnerait pas.

Sans surprise

Ces derniers revirements ne surprennent pas. Le Potentiel figure parmi ceux-là qui s’inquiétaient de l’après-Goma qui s’annonçait plus difficile que l’avant-Goma. Tout simplement parce qu’au-delà des divergences inter-ethniques, il existe bel et bien des enjeux beaucoup plus importants. Nkunda vient de l’effleurer en parlant « d’une région sensible » lorsque le porte-parole de la Monuc précise que les victimes sont des « Hutu ». Comme s’il venait de lui prêter le flanc, NKunda n’attendait que ce prétexte pour rebondir. En plus de ce fait que cette décision intervient après les incidents de Kamina, poussant le CNDP à crier à la «discrimination » vis-à-vis du gouvernement.

La Conférence de Goma n’est donc pas allée au fond du problème. La guerre du Nord-Kivu a d’autres motivations, d’autres enjeux. Ainsi, ces réactions ne sont là que des entourloupettes pour ramener ces conflits armés aux mêmes dimensions que celles qui ont créé le Kosovo. Ce serait peut-être le vrai agenda caché qui explique justement les enjeux régionaux de l’instabilité au Kivu.

Quant au retrait des Maï-Maï, il ne peut s’agir que des conséquences économiques. Le fait de justifier le retrait par le non respect du calendrier et du chronogramme des activités de suivi de la Conférence de Goma n’est qu’un prétexte. Car, les groupes Maï-Maï font partie de ce mécanisme de suivi. Pourquoi ne pas exercer une pression réelle sur ceux qui retardent les choses plutôt que de les accélérer ? Mais quelles sont ces parties qui trouvent leurs comptes dans ce retard ? Seules la survie, les raisons économiques justifient ce genre de comportements. Tous ces groupes armés ont maintenant peur du lendemain, de perdre « leurs territoires » transformés en eldorado et en far west. Le CNDP-Nkunda ayant fourni le prétexte pour retarder le désarmement, chaque groupe use désormais des subterfuges pour faire de l’Acte d’engagement de Goma un vrai chiffon.

Sortir du tunnel

Ces suspensions ou retraits cachent bien des agendas cachés. Par conséquent, ils appellent à des réactions conséquentes pour sauver la paix en faisant appliquer les résolutions de Goma. Le fait que l’on s’en prenne facilement à la Monuc prouve à suffisance que l’on connaît bien ses limites et celles de la Conférence de Goma. Certes, la Monuc précise bel et bien que l’enquête a été menée de façon professionnelle, sans a priori ni parti pris. Mais quels sont les moyens dont la Monuc dispose pour faire entendre « ses arguments » et dissuader le CNDP à ne pas la narguer en soulevant un « problème passionnel » ? Tant que le mandat de la Monuc ne sera pas requalifié, elle rencontrera des résistances capables d’entamer sa crédibilité, de la tourner en dérision. C’est donc la Communauté internationale, c’est-à-dire Onu, Union européenne, Union africaine, témoins de la signature de cet acte qui sont interpellés, en plus des Etats-Unis.

Mais au plan interne, il est question de s’approprier cette situation et d’en faire réellement une affaire nationale. D’abord, il faut s’empresser de casser cette spirale des « conférences » qui ne profitent qu’à quelques « opportunistes » et « vautours » de mauvais augure.

Il revient au Parlement, Assemblée nationale et Sénat réunis en Congrès, d’endosser les actes de la Conférence de Goma. Question de ne plus laisser à quelques hauts responsables du gouvernement de donner l’impression de mener seul le « grand boulot ».

Certes, réagissant au retrait des Maï-Maï et du CNDP, le ministre d’Etat Denis Kalume, en charge de l’Intérieur déclare que « les actes d’engagement furent signés en fonction de bonne foi des parties. Le gouvernement a pris deux engagements, et ceci sur recommandation de la conférence et à la demande du CNDP. La première recommandation, c’est sur la signature d’une ordonnance créant une structure baptisée Commission mixte pour la paix et la sécurité. Il y a une ordonnance qui a été signée par le président de la République. Cette ordonnance devrait être suivie par une ordonnance de désignation des animateurs de la structure. Tous les groupes ont donné les noms et il n’ y a que le CNDP qui n’a pas encore communiquer les noms de ses délégués. Donc, pour nous, nous avons honoré nos engagements. Nous avons l’obligation d’aller jusqu’au bout. L’objectif, c’est la paix. Et celui qui veut prendre la responsabilité d’étouffer cet esprit dans l’œuf, n’a qu’à prendre cette responsabilité. Mais le gouvernement est décidé à aller de l’avant. Ce processus de paix, nous sommes déterminés à le faire aboutir. Quel que soit le cas, nous devons arriver à la paix même s’il faut l’imposer ».

Belle démonstration de l’élan de détermination de la part du gouvernement. Mais la réussite passe justement par l’implication de toutes les institutions nationales, le recours à des partenaires tout aussi déterminés que le gouvernement à combler les insuffisances d’une armée en pleine restructuration. Au-delà, réactiver une diplomatie tous azimuts pour impliquer les pays voisins, tel que le Rwanda qui n’est nullement étranger à ce qui se passe en RDC au regard de ce prétexte sempiternel sur la présence des Interahamwe, des FDLR. Or, ces derniers se disent non concernés par les Actes de Goma, mais disposent d’une puissance de feu qui fait réfléchir toutes les parties dans le programme DDR.

Au demeurant, l’équation risque de se compliquer davantage dans les prochains jours si Kinshasa ne s’engage pas totalement au plan national et n’implique pas tous les témoins à la signature de l’Acte d’engagement de Goma qui est en train de voler en éclats. Il sera alors difficile de sortir du tunnel.

Droits de reproduction et de diffusion

dimanche 24 février 2008

L'ONU confirme le massacre d'au moins 30 civils par le camp Nkunda

La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc) a confirmé mercredi le massacre d'"au moins 30 civils" en janvier par des éléments du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du chef rebelle Laurent Nkunda dans des villages du Nord-Kivu (est).

"Des éléments de preuve indiquent (...) que des éléments du CNDP auraient tué au moins 30 civils à Kalonge et dans les villages alentours entre le 16 et le 20 janvier 2008", a déclaré Kemal Saïki, le porte-parole de la Monuc au cours d'un point presse à Kinshasa. En janvier, les autorités locales avaient affirmé à l'AFP qu'au total, une quarantaine de villageois avaient été tués par le CNDP près des localités de Nyamitaba et Kalonge, situées à plus de 60 km au nord-ouest de la capitale provinciale Goma.


"Les éléments du CNDP auraient commis ces actes, apparemment prémédités, à titre de représailles contre la population civile", à laquelle ils reprochaient de s'être "réfugiée dans une zone contrôlée par le Pareco (Patriotes résistants congolais)", un groupe d'auto-défense local Maï Maï, très hostile au CNDP, a poursuivi M. Saïki. A l'époque, CNDP et Pareco s'étaient mutuellement accusés d'avoir massacré des civils, évoquant des bilans allant de 20 à plus de 30 tués.


Le chef de poste de Nyamitaba (administrateur civil), Emmanuel Munyamariba, avait affirmé à l'AFP que le CNDP pourchassait les villageois jusque "dans les champs et dans les maisons isolées dans la brousse" pour les abattre. Il avait affirmé que 31 personnes avaient été tuées près de Nyamitaba et 12 autres à Kalonge, des villages proches d'un des bastions de Nkunda dans le Masisi (Nord-Kivu). "Nous nous demandons pourquoi le CNDP, qui a envoyé ses délégués à la conférence de paix, est en train de nous tuer ici", avait déclaré M. Munyamariba, alors que se tenait à Goma une conférence pour la paix et le développement dans les Kivu. A l'issue de cette conférence, le 23 janvier, tous les groupes armés actifs dans les Kivu ont signé un "acte d'engagement" pour une cessation immédiate des hostilités. Depuis, des dizaines d'accrochages ont été signalés au Nord-Kivu, impliquant le plus souvent des groupes locaux Maï Maï et le CNDP. Par ailleurs, la Monuc a condamné les "graves violations des droits de l'Homme" commises par les militaires de la 2e brigade des Forces armées de RDC (FARDC) au Nord-Kivu. Des éléments de cette brigade "auraient tué plusieurs civils dans le village de Musezero, à environ 50 km au nord-ouest de Goma, le 2 janvier 2008". Les enquêteurs de la Monuc ont pu établir l'identité de "huit personnes tuées, dont trois enfants", et fait état d'une personne disparue. La Monuc déplore qu'"aucune enquête judiciaire" n'ait été ouverte jusqu'à présent dans ces deux affaires.

samedi 23 février 2008

Des signaux pour déstabiliser la RDC

Par Le Potentiel
Elle court, la rumeur semant le doute sur l’intégrité physique du chef de l’Etat. Et ce, depuis un mois. Le gouvernement et les services font semblant de minimiser. Tout est, cependant, à l’honneur du secrétaire général du parti présidentiel qui, en son temps, a apporté un démenti. Mais face à la persistance de ce mystérieux bruit aux origines tout aussi obscures que sont insaisissables ses motivations, Le Potentiel, interpellé, émet des hypothèses.

Vendredi 22 février 2008, aux alentours de 13 heures, un appel téléphonique en provenance de Brazzaville. Au bout du fil, un compatriote qui a préféré garder l’anonymat. Il cherchait à savoir ‘ce qui se passait réellement à Kinshasa, en général, et à la présidence de la République, en particulier’. Selon lui, il se racontait énormément de choses dans la capitale Brazzaville. Entre autres la rumeur selon laquelle des coups de feu ‘auraient été entendus au Palais de la Nation à Kinshasa’.

La veille, dans la commune de Lemba, la panique s’était emparée d’une masse de gens dans l’un des quartiers. A l’origine, la rumeur faisant croire qu’il se serait passé quelque chose au Palais de la Nation. Vérification faite, il ne s’agissait que d’une opération de police visant à maîtriser une bande d’inciviques à Lemba même.

Après de nombreux recoupements, il s’avère que cette rumeur, qui semble avoir la peau dure, crée une véritable psychose au sein de la population. Car cela fait exactement un mois qu’elle a choisi de s’installer dans les rues et les salons de Kinshasa. Les premiers racontars avaient fait état des coups de feu qui auraient retenti au Palais de la Nation, blessant le président de la République. Celui-ci aurait été évacué de toute urgence à l’étranger, en l’occurrence vers la Suisse.

DES INTERROGATIONS

L’ampleur de la rumeur avait autrefois obligé les responsables des écoles situées dans le périmètre du Palais de la Nation à évacuer précipitamment les élèves. Et comme une traînée de poudre, la «nouvelle», à travers diverses distorsions, avait paniqué une bonne partie de la ville de Kinshasa.

Même scénario, quelques jours plus tard, au Palais de la Justice. Les fonctionnaires oeuvrant dans ce bâtiment avaient été obligé, on jour, de fermer précipitamment les bureaux et de se mettre à l’abri. Pourquoi ? Personne n’a su répondre avec précision. Mais l’on apprendra plus tard que ce sont les incidents opposant les étudiants de deux instituts d’enseignement supérieur voisins, l’ISC et l’ISTA, qui ont été mal interprétés.

Quasiment au même moment, l’un des ministres du gouvernement provincial de la Ville de Kinshasa est passé à la télévision nationale pour «inviter les Kinois au calme et à vaquer tranquillement à leurs occupations». Et de souligner que toutes les «dispositions sont prises pour traquer les responsables de ces rumeurs et pour les présenter bientôt au public». Bien avant lui, Evariste Boshab, secrétaire général du PPRD, parti présidentiel, avait tenu un point de presse pour rassurer l’opinion nationale. Il avait notamment déclaré que le «président se porte comme un charme». Une accalmie avait salué ces propos.

Pour sa part, le président de la République est apparu à la télévision, tantôt accordant des audiences à des personnalités tant nationales qu’étrangères ; tantôt présidant les réunions du Conseil de ministres. C’était une manière solennelle de démentir la rumeur sans y faire allusion. Mais que celle-ci persiste jusqu’à cette date du 22 février, nonobstant les faits contraires, voilà qui suscite des interrogations.

COMPLOT CONTRE LA RDC

Coïncidence troublante, cette rumeur s’enfle à une époque qui rappelle bien d’autres événements tragiques : le double assassinat de Lumumba et de Kabila père en janvier, respectivement en 1961 et 2001.

Serait-ce un message codé qui annonce un nouveau drame ? S’agit-il, comme l’a stigmatisé le secrétaire général du PPRD, d’un complot contre la République démocratique du Congo visant à la déstabiliser ? Serait-ce, a contrario, un test mijoté par les services pour forcer un immense courant de sympathie de la population envers le chef de l’Etat ? La rumeur serait-elle d’origine exclusivement congolaise ? Aurait-elle été inspirée par les Occidentaux qui ne se satisfont plus des explications officielles de Kinshasa depuis que la RDC a signé son partenariat du siècle avec la Chine ?

A la rédaction du Potentiel, nous sommes d’avis que ces questions, et bien d’autres, sont des pistes à explorer. Aussi invitons-nous les responsables des services spécialisés de s’y pencher afin d’y mettre un terme. Ce qui aura pour résultat de rassurer les citoyens, les investisseurs et d’autres partenaires.

Dans cette logique, le gouvernement, à la suite du secrétaire général du parti présidentiel, devrait, toutes affaires cessantes, s’employer à apaiser la population. Et à traquer les auteurs de ces bruits démobilisateurs.

Quoi qu’il en soit, les Congolais ne gagneraient pas, sauf les commanditaires, en tentant de mettre à mal le processus démocratique laborieusement mis en œuvre. Par expérience, un pouvoir né de la violence en RDC est condamné à disparaître dans les mêmes conditions. Qui plus est, l’instabilité politique est un excellent repoussoir qui retarde, pour plusieurs décennies, l’accomplissement des œuvres de développement collectif.

Au lieu d’entretenir la rumeur qui prend corps et s’enracine dans la société, comme une tumeur, le gouvernement doit se ressaisir. En vue de donner l’information fiable aux citoyens. Sans calculs ni intention de manipuler.

jeudi 21 février 2008

Poursuite des violences dans l'est du pays, selon la MONUC

Des violences visant la population civile se poursuivent dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) malgré la signature en janvier d'un "acte d'engagement" par le gouvernement, les rebelles et les autres groupes armés, a dénoncé mercredi la Mission des Nations unies au Congo (MONUC).

Le porte-parole de la Mission, Kemal Saiki, a affirmé devant des journalistes que des "massacres" étaient commis dans cette région, notamment par l'armée régulière.

Parmi les graves violations des droits de l'Homme qu'auraient commis des éléments de la 2e brigade des FARDC (Forces armées de RDC), il a entre autres cité "plusieurs civils tués le 2 janvier dernier dans le village de Musezero, a environ 50km au nord-ouest de Goma", chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

"Le bureau des Nations unies pour les droits de l'Homme (BNUDH) a pu établir l'identité de huit personnes tuées, dont trois enfants et une personne disparue", a précisé M. Saiki.

D'après lui, les autorités compétentes n'ont ouvert à ce jour aucune enquête à ce sujet.

D'autres massacres ont, selon lui, été commis par les rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNPD) loyaux au général déchu Laurent Nkunda.

"Des éléments de preuve indiquent par ailleurs que des éléments du CNPD auraient tué au moins 30 civils au village de Kalonge et dans les villages aux alentours entre le 16 et le 20 janvier 2008", a ajouté le porte-parole.

Le gouvernement, les insurgés et les groupes armés de l'est ont signé le 23 janvier dernier un "acte d'engagement" prévoyant l'arrêt immédiat des hostilites et le respect des règles du droit international humanitaire.

AP

mercredi 20 février 2008

Massacre de Hutus en RDC pendant les discussions de paix

Par Joe Bavier Reuters
KINSHASA (Reuters) - Des rebelles tutsis ont massacré une trentaine de hutus, le mois dernier, tandis que leurs dirigeants négociaient un accord de paix, rapportent des enquêteurs de l'Onu.

La tuerie, perpétrée par des soldats fidèles au général mutin Laurent Nkunda, s'est déroulée les 16 et 17 janvier autour du village de Kalonge, à une centaine de km à l'ouest de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

A l'époque, une délégation du Congrès national pour la Défense du peuple (CNDP, mouvement de Nkunda) participait à Goma à des discussions qui ont abouti, le 23 janvier, à un cessez-le-feu entre l'armée gouvernementale, les forces de Nkunda et la milice Mai Mai.

"Il paraît pratiquement certain que ce sont des soldats du CNDP qui ont perpétré la tuerie", conclut dans un rapport confidentiel dont Reuters a pu prendre connaissance mercredi une mission d'enquête de l'Onu sur les droits de l'homme.

"Le massacre d'un tel nombre de civils est considéré comme un crime contre l'humanité (...) Et, étant donné que toutes les victimes identifiées jusqu'ici sont des Hutus, la qualification de génocide ne peut être exclue."

Nkunda n'a pu être contacté mais René Abandi, porte-parole du CNDP, a déclaré à Reuters qu'il n'était pas au courant de tels faits.

TRAQUES DANS LEUR CHAMP

Selon le rapport, des soldats du CNDP ont occupé pendant deux jours des positions à Kalonge et aux alentours, notamment sur une piste menant à plusieurs villages.

Ils arrêtaient les civils, les interrogeaient, et s'ils paraissaient venir de régions sous le contrôle de la milice Mai Mai, adversaire de Nkunda, ils les tuaient.

Presque toutes les victimes étaient des hommes mais un bébé d'un an, un adolescent de quatorze ans et une femme ont aussi été tués.

"Les victimes ont été tuées par balle, à la machette ou à coups de marteau sur la tête", dit le rapport.

"Le fait que les victimes aient été arrêtées, ligotées, battues, abattues à bout portant, pour certaines littéralement traquées dans leur champ, suggère que les meurtres étaient délibérés", poursuit-il.

Au cours de l'année qui a précédé l'accord de paix, quelque 450.000 habitants du Nord Kivu ont fui les affrontements entre l'armée gouvernementale, les hommes de Nkunda, les rebelles hutus rwandais et les Mai Mai.

Le conflit, qui plonge ses racines dans le génocide de quelque 800.000 Tutsis et Hutus modérés au Rwanda en 1994, s'est poursuivi en dépit de la fin officielle de la guerre au Congo de 1998-2003.

Version française Nicole Dupont

mardi 19 février 2008

INITIATIVE SAUVONS BUKAVU

Bien chers tous,

Nous (quelques Congolais), nous nous sommes rencontrés et avons constaté que notre pays a besoin de beaucoup d’aide, cette fois suite au récent tremblement de terre qui a détruit Bukavu et ses environs. En même temps nous sommes convaincus que personne d’autre que nous ne peut reconstruire Bukavu et ses environs.

PERSONNE N’EST RESPONSIBLE DES CATASTROPHES NATURELLES, MAIS NOUS POUVONS TRANSFORMER LEURS CONSEQUENCES EN OPPORTUNITES…

C’est pourquoi nous avons décidé de mettre sur pied l’INITIATIVE SAUVONS BUKAVU. Il s’agit de constituer plusieurs groupes de 100 membres chacun. 10 d’entre eux formeront le comité de pilotage de chaque groupe. L’Initiative consiste à ce que chaque membre travaille dur pour mobiliser jusqu’à 10000 personnes. Ceci semble difficile, mais pas impossible.

Voici notre défi: Que chacun mobilise 10 membres, que chacun de ceux-ci mobilise aussi 10 membres, ainsi de suite jusqu’à ce que nous atteignions le nombre convenu. Chaque membre congolais devra donner au moins 1$ (un dollar américain) si c’est un étudiant, et au moins 10$ (dix dollars américains) s’il travaille.

Un étranger peut participer à cette initiative selon ses moyens, comme ami des Congolais, dans le cadre de la Solidarité Humaine. La somme ainsi collectée servira à reconstruire les écoles de Bukavu et des environs.

Si nous ne prenons pas cette initiative personne ne le fera à notre place. Mais si nous savons nous entraider, le Ciel nous aidera aussi et de bon coeur. Et notre contribution, aussi minime soit-elle, peut changer le cours de la vie de toute une génération, spécialement en éducation.

FRERES ET SOEURS, REFLECHISSONS, REFLECHISSONS ENSEMBLE, REFLECHISSONS ENCORE ET ENCORE….: D’OÙ VENONS-NOUS? N’AVONS-NOUS PAS BENEFICIE D’UNE EDUCATION STABLE EN TERMES DE BATIMENTS, D’ENSEIGNANTS, DE PROFESSEURS, DE VALEURS… ?

Merci d’avoir lu ce texte. Veuillez trouver en pièces jointes une liste de membres. Notre souhait est que vous soyiez l’un d’eux en y ajoutant votre nom. Nous serons heureux de recevoir de vos nouvelles très vite. Ainsi pourrons-nous contribuer ensemble à sauver Bukavu et ses environs.


Maputo, 12 février 2008
Ingénieure Njovu Rachel Balegamire

Vous pouvez me contacter au njovurache@gmail.com ou +258 82 3867 951pour de plus amples renseignements.


PROJECT INITIATIVE SAVE BUKAVU


Dear all,
We (some Congolese) have joined together and believe that our country needs a lot of help and this time due to the recent earthquake in Bukavu, we know that no one can re build our area except ourselves.

NO ONE IS RESPONSABLE OF NATURAL CALAMITIES BUT WE CAN CHANGE ITS CONSEQUENCES IN OPPORTUNITIES...

That is why we decided to initiate the project of “SAVE BUKAVU”. It is al about constituting a committee of 100members where 10 of them will form a steering committee. However, each member must work hard and mobilize a
minimum of 10000members.It seems difficult but not impossible.

Here is an idea:

Just try to mobilize 10 members whom will reach another 10members and so on until we
reach the right numbers.
Each Congolese member then has got an obligation of donate $US1 if a student and $US10 if a worker. A non Congolese is also welcome to participate to this initiative as a friend or so in the Human Solidarity. The money collected will be used to build up affected schools in Bukavu as well as its neighborhood.

If we don’t do this no one will on our behalf. But if we put our hands together, heaven will assist us from our good heart. Your minimum contribution as small as it is, can change a lifespan of a whole generation especially in education.

BROTHERS AND SISTERS THINK, THINK, THINK AGAIN... WHERE YOU COME FROM DIDN’T WE BENEFICIATE FROM A STABLE EDUCATION IN TERMS OF BUILDINGS, STABILITY, TEACHERS, AND VALUES...

Thanks for reading and please attach is a list of joined members. We want you to be part of them. We would like to hear from you as soon as you can.
Please contact me on njovurache@gmail.com OR +258 82 3867 951 until further contacts.

Best Regards,

Njovu Rachel


lundi 18 février 2008

Le camp Nkunda minimise des tirs contre des civils et l'ONU au Nord-Kivu

Le camp du chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda a nié samedi que ses hommes aient tiré sur des Casques bleus et tenté de minimiser cet "incident", qui a tué deux civils, survenu vendredi au Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Vendredi après-midi, des Casques bleus sud-africains ont riposté à des tirs d'éléments du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Nkunda, qui refusaient de se soumettre à un contrôle à Tongo, localité située à 60 km au nord de la capitale provinciale Goma, selon la Mission de l'ONU en RDC (Monuc).
De son côté, le porte-parole militaire du CNDP, le major Séraphin Mirindi, a déclaré à l'AFP que ses éléments, "des policiers du CNDP", étaient "en patrouille dans une zone où des cas d'infiltration de (miliciens locaux) Maï Maï et de FDLR (rebelles hutus rwandais) avaient été signalés".
"La Monuc s'est interposée et a commencé à désarmer nos hommes. Il y a eu désaccord et puis des crépitements de balles. L'un de nos policiers a été blessé par la Monuc", a-t-il déclaré, assurant que ses hommes n'avaient "jamais eu l'intention de tirer sur des Casques bleus".
Interrogé sur le meurtre de deux personnes non loin de la base de la Monuc peu avant l'altercation avec les Casques bleus, le major Mirindi a affirmé qu'il ne s'agissait "pas de civils, mais d'infiltrés" ennemis, sans nier que le CNDP les aient abattus.
Le porte-parole de la Monuc, Kemal Saïki, a cependant souligné que "les premières constations et des témoignages directs démentaient" cette version du CNDP.
Alertés par "des coups de feu et des cris de paniques" de la population d'un village voisin de leur base de Tongo, les Casques bleus ont dépêché une patrouille qui a aperçu un groupe d'hommes du CNDP en uniforme de policiers, qui "semblaient emmener un prisonnier en civil", a-t-il poursuivi.
"Les Casques bleus ont sommé le groupe de s'arrêter afin de procéder à une vérification. La réaction du groupe aux sommations de la Monuc a été d'ouvrir le feu sur eux", a-t-il ajouté en précisant que les Casques bleus avaient riposté et blessé un des policiers du CNDP.
A la suite de cet échange de tirs, des villageois et des témoins oculaires membres d'ONG internationales ont affirmé que les policiers du CNDP avaient tué deux civils et blessé au moins une personne dans le village. Les corps des deux victimes ont été retrouvés par la Monuc, a précisé M. Saïki.
Ces attaques contre des civils et contre des Casques bleus, qui constituent des crimes de guerre, sont une nouvelle violation du cessez-le-feu instauré le 24 janvier au Nord-Kivu, au lendemain de la signature par tous les groupes armés de la région - dont le CNDP - d'un "acte d'engagement" pour la paix dans la région.


AFP

mardi 12 février 2008

LA HAYE (Reuters) - Mathieu Ngudjolo, un ex-chef de guerre opérant dans le nord-est de la République démocratique du Congo, a comparu lundi pour la première fois devant la Cour pénale internationale de La Haye où il doit répondre de crimes de guerre.Ngudjolo dirigeait la milice du Front des nationalistes et des intégrationnistes (FNI) au cours du conflit dans la province d'Ituri, pendant la guerre de 1998-2003 en RDC.

Il a été arrêté la semaine dernière et transféré de RDC à La Haye où la CPI doit aussi juger deux autres anciens chefs de guerre congolais, Thomas Lubanga et Germain Katanga.

Un porte-parole de la CPI a déclaré lors de son arrestation qu'il était accusé du "meurtre de 200 civils, de pillage et d'avoir réduit des femmes et des jeunes filles à l'état d'esclaves sexuelles".

Me Jean-Pierre Kilenda Kakengi Basila, avocat de l'accusé, a réclamé un non-lieu en faisant valoir que son client a déjà été acquitté des mêmes chefs d'accusation par un tribunal congolais.

Ngudjolo s'est plaint d'avoir souffert de crampes aux jambes lors du vol Kinshasa-La Haye, de ne pas bénéficier d'un interprète dans sa langue, le lingala, et de ne pas supporter la cuisine néerlandaise.

Lubanga, arrêté en 2006, doit être jugé à compter du 31 mars. Il est accusé d'avoir recruté des enfants de moins de quinze ans pour tuer des membres d'une autre ethnie.

Katanga, autre dirigeant de milice dans l'Ituri, est accusé de meurtre, d'esclavage sexuel et d'avoir eu recours à des enfants soldats.

Reed Stevenson, version française Nicole Dupont

dimanche 10 février 2008

L’état-major rwandais visé par un juge d’instruction espagnol


Un juge d’instruction espagnol a lancé, mercredi 6 février, des mandats d’arrêt à l’encontre de quarante hauts responsables de l’armée rwandaise pour actes de génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et terrorisme commis au Rwanda et en République démocratique du Congo (RDC) entre le 1er octobre 1990 et 2002. Visé par cette enquête, le président du Rwanda, Paul Kagame, bénéficie de l’immunité.

De notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas

Si la justice espagnole n’est pas compétente pour poursuivre le président rwandais Paul Kagame, qui bénéficie de l’immunité accordée aux chefs d’Etat, la requête du juge espagnol pointe sa responsabilité directe dans la mise en place, depuis sa prise de pouvoir en juillet 1994, d’une « méthode criminelle » visant à s’emparer du pouvoir. Le Front patriotique rwandais (FPR), mouvement rebelle devenu un parti politique, a généré, « depuis cette époque, un véritable règne de la terreur, non seulement par la structure même de cette dictature, mais surtout, par la mise en place de structures parallèles responsables de crimes odieux commis contre la population civile, tant nationale qu’étrangère ».

Le « point culminant de cette politique », écrit le juge Fernando Andreu Merelles, est la politique d’« invasion et de conquête » de la République démocratique du Congo « en compagnie d’autres groupes politico-militaires créés à cet effet » pour permettre la « réalisation d’un immense pillage et le pillage, en particulier des ressources naturelles précieuses », de sorte à se « maintenir au pouvoir et exercer une domination géostratégique sur la région ».

Une guerre pour s’enrichir

Dans ce document de 181 pages, le magistrat espagnol attribue aux rebelles tutsis l’attentat perpétré contre l’ancien dictateur hutu, Juvénal Habyarimana, et qui avait déclenché le génocide contre les tutsis. La prise de Kigali par les rebelles et leur accession au pouvoir, en juillet 1994, avait mis fin au génocide, mais s’était suivie de nombreux massacres et le déclenchement d’une guerre en 1997, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), sous des motifs sécuritaires mais destinée en réalité à piller les ressources et « enrichir des groupes ou des individus ».

Le juge poursuit les auteurs de cette politique pour génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et terrorisme. Mais rien cependant, dans son document, ne sous-tend la perpétration d’un génocide par les rebelles, animés par la domination plus que par l’extermination d’un groupe ethnique.

Quarante mandats d’arrêts

Au terme des 181 pages du document, le juge espagnol requiert l’émission de 40 mandats d’arrêt à l’encontre d’officiers supérieurs des Forces de défense rwandaises (FDR), l’armée au pouvoir, au premier rang desquels figure le chef d’état-major James Kabarebe.

Le juge avait été saisi par les proches de victimes espagnoles – religieux et membres d’associations humanitaires – et par plusieurs organisations rwandaises. L’avocat des parties civiles, Jordi Palou-Loverdos estimait ce mercredi que « pour aboutir à un procès, il est nécessaire d’avoir la coopération des Etats pour procéder aux arrestations ». Selon le document du juge, sept des personnes visées résideraient à l’étranger. Parmi ces derniers, figure le général Karake Karekezi, actuel numéro deux de la Mission des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour (Minuad), le lieutenant colonel Rugumya Gacinya, attaché militaire de l’ambassade du Rwanda aux Etats-Unis ou encore Kayumba Nyamwasa, ambassadeur du Rwanda en Inde.

L’inaction du TPIR

Kayumba Nyamwasa avait engagé une procédure à Paris, pour demander le retrait d’un mandat émis contre lui par le juge français Jean-Louis Bruguière. Certains des officiers visés par l’Espagne figuraient déjà dans les conclusions relatives à l’enquête sur l’attentat perpétré contre l’ex-président Juvénal Habyarimana. Les conclusions du juge anti-terroriste avaient entraînées la rupture des relations diplomatiques entre la France et le Rwanda, en novembre 2006.

Alors que la justice espagnole a compétence universelle – elle peut poursuivre les responsables de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide quelle que soit leur nationalité et celle des victimes – le juge français enquêtait suite à la mort de coopérants français. Reste que pour les crimes commis en 1994, c’est le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) qui devrait être compétent. Or malgré plusieurs résolutions des Nations unies en ce sens, son procureur, Hassan Bubacar Jallow, n’a jamais bouclé son enquête sur les crimes commis par les membres de l’armée au pouvoir.


RFI

samedi 9 février 2008

Un troisième chef de guerre transféré devant la CPI

Un entretien avec Paul Madidi, de la CPI à Kinshasa - Sauvegardez (MP3) audio clip
Un entretien avec Paul Madidi, de la CPI à Kinshasa - Ecoutez (MP3) audio clip

Mathieu Ngudjolo Chui, ancien commandant de la milice du Front nationaliste et intégrationniste ou FNI, a été arrêté hier à Kinshasa et transféré à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.

Mathieu Ngudjolo est accusé de crimes commis en 2003 dans le district de l’Ituri, dans le nord-est de la RDC. Plus précisément, neuf chefs d'accusation ont été retenus contre lui : trois pour des crimes contre l'humanité et six pour des crimes de guerre, a noté Paul Madidi, chargé des communications pour la CPI à Kinshasa.

Il s'agit du troisième seigneur de guerre congolais à être transféré devant la CPI, après Thomas Lubanga et Germain Katanga, arrêtés en mars 2005 à Kinshasa.

VOA

jeudi 7 février 2008

INCERTITUDES POLITIQUES

Le Président Joseph Kabila Kabange lors de la Conférence de Goma. Quand alentour, la rumeur fait rage, au Palais, il se porte comme un charme. PHOTO LE SOFT NUMÉRIQUE.

Complot, qui en veut à Kabila?

MISE EN LIGNE 7 FÉVRIER | LE SOFT INERNATIONAL N°937 DATE 7 FÉVRIER.
Alors que le Kivu achève de se réconcilier avec lui-même et que JKK revient de Goma où il a fait triomphe, voilà que soudain, on le donne pour mort, tué par la maladie ou par une balle ennemie! Qui en veut à Kabila? Qui en veut au PPRD? Qui en veut à l’AMP? Qui en veut à la démocratie et à ses institutions naissantes et fragiles? Qui nous en veut?

De quelle origine est la rumeur qui a fait fureur, une semaine durant, dans la Capitale et dans le pays, et qui a fait monter au créneau, mardi soir, nerfs à vif, au siège du parti présidentiel, à Kinshasa, le premier bonze du PPRD, face à ses comités et ses lieutenants rassemblés et serrés comme un seul homme? Pince-sans-rire, Évariste Boshabe confirme au «Soft», indices à la main, le projet de putch. Un scientifique, spécialiste de la rumeur, théorise. Le coup du Tchad si proche peut avoir fait des émules et conduit certains à Kinshasa à... des anticipations. Occident, Pékin, sur le théâtre kinois, la guerre fait rage. Qui en veut à Kabila? Qui en veut au PPRD? Qui en veut à l’AMP, l’Alliance de la Majorité Présidentielle? Qui en veut à la démocratie et à ses institutions naissantes et fragiles? Qui nous en veut?

Alors que le Kivu achève de se réconcilier avec lui-même - à ce jour, certes, sur papier - et que Joseph Kabila Kabange revient d’un triomphe dans la ville de lave volcanique, voilà que soudain, on le donne pour mort, tué par la maladie - sans savoir laquelle - ou par une balle ennemie.

Les Britanniques qui ont diffusé une dépêche par Xinua, l’agence de presse Chine Nouvelle, faisant état d’une montée en puissance de leurs Boy’s en face au Congo-Brazza, en vue de parer à toute éventualité, et qu’un journal en ligne - qui trop loyalement affiche très clairement son identité - a reprise, ont-ils mis le feu aux poudres dans une opinion publique r-dcongolaise continuellement délaissée par les dirigeants publics, frappée par la complotite et qu’entretient fort bien celui que dans la Capitale, dans les hautes sphères du pouvoir d’État, on nomme «l’ennemi public n°1», à savoir, l’ancien Conseiller spécial du Léopard, Honoré Ngbanda Nzambo-ko-Azumba, en exil en France, et incroyablement en liberté de parole et ostensiblement dans les médias, et que ne peuvent contrarier, un système médias trop enfantin, inutilement divers pour ce jeu, et peu professionnel?

«RUMEUR INFONDEE».
La dépêche de Xinua est datée de 23 janvier. L’agence annonçait la signature à Brazzaville entre la République du Congo et le Royaume-Uni d’un accord «en vue du positionnement» à Brazzaville d’un contingent militaire de Sa Majesté chargé de secourir et d’évacuer, en cas de besoin, les ressortissants britanniques vivant dans la sous-région d’Afrique centrale, notamment à Kinshasa. Attaché de défense de l’ambassade britannique à Brazzaville, le lieutenant-colonel Thimothy Georges William Woodman, cité par Xinua, est précis: il invoque «la situation sécuritaire peu stable observée depuis un certain temps» en Rd-C. «Au regard de l’instabilité en R-dC, nous devons être capables d’évacuer rapidement nos compatriotes».

Et d’affirmer que cette démarche relève du devoir de son pays d’assurer la sécurité et la protection de ses citoyens en expatriation.

Aux Internautes de conclure: face à Kinshasa, il y a signe d’aveu d’impuissance de l’Occident. Selon la typologie des rumeurs enseignée dans les facultés de science de la communication, la rumeur kinoise du début février est classiquement une «rumeur infondée».

Hormis cette dépêche et généralement la campagne médiatique - à l’étranger, la R-dC n’a pas beaucoup bonne presse - il n’y a eu ni appel public quelconque à un soulèvement populaire, ni coup de feu à Kinshasa qui aurait été facteur d’inquiétude, à la base d’un début de peur panique conduisant à des anticipations quelconques. Rien, rien ne s’est passé. Alors que la rumeur s’enflait et pulvérisait tout, le Chef de l’État - de l’avis de tous - se portait comme un charme, au Palais.

De là, le coup de gueule d’Évariste Boshabe, Député et Secrétaire général du parti présidentiel, le PPRD. «J’ai reçu trop de coups de fil de nos militants et sympathisants. Je me devais de réagir. Alors, j’ai convoqué nos comités de base», nous dit-il mercredi au téléphone en début de soirée.

«Il y a très clairement complot, contre les Institutions démocratiques et contre la personne du Chef de l’État. Il ne s’agit pas seulement d’une rumeur; ils veulent attenter à la personne du Chef de l’État», nous dit-il, faisant état «d’un certain nombre d’indices» (qui permettent) «d’arriver à une conclusion».

LE TCHAD SI PROCHE.
Puis: «Sur le plan de la symbolique, lorsque quelqu’un ne peut vous valoir, il vous dénigre et, puis, dans un deuxième temps, il dévoile sa véritable pensée. Ils avaient commencé par le dénigrement, maintenant, ils passent à l’action. Mensonge, cabale, calomnie, c’est la suite de tout cela. Il ne s’agit pas d’une simple rumeur...»

«Nous avons été aux élections, le peuple a tranché; il a jeté son dévolu sur la personne de Joseph Kabila. Maintenant que, depuis quelques jours, les «cinq chantiers» deviennent réalité, ils passent à la vitesse supérieure. ils veulent éliminer le Chef de l’État».

On peut se surprendre que le patron du PPRD ait estimé devoir réagir de manière aussi musclée à une rumeur. À ceux qui jurent que cette rumeur a pris naissance, s’est enflée, s’est métastasée au point de créer un début de panique - dans les banques, des chambres de paiement se sont vidées comme un éclair et alors qu’on s’assurait qu’on avait pris soin de faire ses provisions face au tsunami annoncé - la communication d’État aurait pu réagir par une sortie rituelle du Chef de l’État. On aurait ainsi tordu le cou à l’insensé «bruit».

Il reste à être prudent: «Il y a assez d’indices...», pour conclure à une tentative de putsch, explique Boshabe. Un spécialiste de la rumeur, le recteur de l’IFASIC, Jean Chrétien Ekambo Duasenge, approuve la thèse d’une «rumeur infondée». Il livre ce qui, à ses yeux, est susceptible de «conduire à une rumeur sur l’état de santé du Chef de l’État».

«Des questions demeurées sans réponse», théorise le scientifique. Le Budget de l’État - jugé positif. Mais voilà que dès le lendemain de son vote, le pays assiste à une flambée des prix! La grève des enseignants, des médicaux et des paramédicaux. Elle s’est interrompue sur base des promesses.

Or, les fonctionnaires restent vigilants, ne font aucune confiance aux promesses faites. La guerre du Nord-Kivu: la bataille de Mushaki a-t-elle été gagnée par les FARDC ou, au contraire, par Nkunda? La Conférence de Goma: est-elle achevée ou non? Nkunda est-il amnistié ou non? Les commémorations des 16 et 17 janvier se sont déroulées comme des «veillées mortuaires, selon Ekambo, non comme des fêtes nationales». «Puisque l’opinion a toujours pensé que Laurent Désiré Kabila a été tué à cause du conflit de l’est, les gens ont spéculé sur la personne qui peut avoir un lien avec les Kivu, avec Nkunda, avec la Conférence inachevée de Goma. Et c’est le Chef de l’État».

Reste aussi que le coup du Tchad si proche peut avoir conduit certains à Kinshasa à... «espérer», faisant montre d’anticipation. Ou cette colère perceptible et grandissante de l’Occident face aux accords sino-congolais rendant la R-dC trop indépendante. Le coup de feu de Ndjamena n’a-t-il pas quelque odeur? Le pétrole tchadien donné au plus offrant - Total? Pékin? L’Arc de Zoé avec la condamnation des Français, vécue comme une arrogance face à Paris et une humiliation française.

Foutre la trouille à l’adversaire supposé fait partie de stratégie. Demain, Deby fera un peu plus attention.

T. MATOTU
lesoftonline.net

mercredi 6 février 2008

Joseph Kabila crée le « Programme Amani » pour la sécurisation de deux Kivu

Par Le Potentiel

Graduellement, les dispositifs pour garantir le cessez-le-feu et la sécurisation de deux Kivu sont mis en place par les signataires de l’Acte d’engagement de Goma. Le président Joseph Kabila a signé une ordonnance pour créer le « Programme Amani », tandis que la Monuc a été désignée comme point focal pour la vérification du cessez-le-feu. C’est un grand pas franchi dans l’application des résolutions de la Conférence de Goma.

Le président de la République a signé, le samedi 2 février 2008, l’ordonnance créant le programme de sécurisation des deux Kivu.

Selon radiookapi.net, le programme national de sécurisation, de pacification, stabilisation et reconstruction du Nord et Sud-Kivu, dénommé «Amani », a pour objectif, l’application des recommandations de la conférence de Goma. Il est composé des délégués du gouvernement, des groupes armés et de la communauté internationale.

Le « Programme Amani » est placé sous l’autorité du président de la République et a une durée d’exécution de six mois renouvelable.

Il a pour objectif global de créer les conditions de sécurisation, de pacification et de reconstruction des provinces du Nord et du Sud-Kivu.

L’objectif spécifique du programme vise à assurer l’application des résolutions et des recommandations de la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans les deux provinces du Kivu ainsi que des actes d’engagement signés à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où s’était tenue cette conférence du 6 au 23 janvier 2008.

Le «Programme Amani» est exécuté, au niveau national, à travers le comité de pilotage, l’unité de coordination et le cadre de concertation. En province, le comité provincial de gestion de ce programme est présidé par le gouverneur de province secondé par le vice-gouverneur, avec l’assistance d’un secrétaire permanent.

Le comité de pilotage, présidé par le ministre d’Etat chargé de l’Intérieur, de la Décentralisation et de la Sécurité, définit l’orientation générale et assure l’évaluation régulière du programme. Les ressources du «Programme Amani » sont constituées de dotations du gouvernement central et des gouvernements provinciaux du Nord et du Sud-Kivu, de contribution des partenaires extérieurs, de dons ainsi que de legs des personnes physiques ou morales.

LA MONUC DESIGNEE LE POINT FOCAL

Par ailleurs, au cours d’une réunion tenue le week-end dernier à Goma, les groupes armés du Nord-Kivu, signataires de l’acte d’engagement, ont confié à la Monuc le rôle de point focal. Cette dernière assurera cette mission en attendant la mise en place de la commission mixte paix et sécurité, a indiqué radiookapi.net

Conformément à son nouveau rôle de point focal, la Monuc a mis sur pied des dispositifs pour la vérification du cessez-le- feu. D’après, Sylvie Van Den Wildenberg, porte-parole de la Monuc à Goma, la Mission onusienne a institué une cellule spéciale de vérification. Expliquant ce mécanisme de vérification, elle a déclaré qu’une fois que l’information concernant une accusation de violation de cessez-le-feu est reçue, la Monuc lance immédiatement une mission d’enquête pour vérifier ces informations dans un plus bref délai.

Après vérification de l’information, la Monuc recontacte le groupe qui avait fourni cette information et elle lui fait part des résultats de cette enquête. Cette cellule de vérification est un dispositif intermédiaire, ajoute ce responsable de la Monuc.

Pour l’instant, aucune plainte d’un quelconque groupe concernant une violation de cessez-le-feu n’est signalée, indique-t-elle.

D’un air optimiste, elle a fait savoir que la dynamique de la paix est sur la bonne voie et que tout le monde reste engagée par rapport à ce qui était décidée à la conférence de Goma sur la paix, la sécurité et le développement de deux Kivu

EYENGA SANA

mardi 5 février 2008

Séisme dans les Grands Lacs: 4.500 sans-abri, 99 bâtiments détruits en RDC

BUKAVU (AFP)
Des gens poussent le 4 février 2008 à Bukavu un minibus endommagé par un tremblement de terre la veille

Des gens poussent le 4 février 2008 à Bukavu un minibus endommagé par un tremblement de terre la veille

Quelque 4.500 sans-abri ont été recensés au Sud-Kivu, après la destruction totale ou partielle de leurs maisons dans le séisme qui a frappé dimanche cette région de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris mardi de source humanitaire.

Les autorités locales ont recensé "915 familles, soit environ 4.500 personnes, qui nécessitent une assistance en tentes ou en bâches", a déclaré Modibo Traore, chef du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) à Bukavu (capitale du Sud-Kivu).

Des gens poussent le 4 février 2008 à Bukavu un minibus endommagé par un tremblement de terre la veille

Des Rwandais le 4 février 2008 à Cyangugu devant les décombres d'une maison détruite par un tremblement de terre la veille

"Une distribution de tentes devrait commencer aujourd'hui (mardi) dans le cadre du Mécanisme de réponse rapide financé par Ocha et l'Unicef", a-t-il ajouté.

Des tentes d'une capacité de 8 à 10 personnes, fournies par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), vont être installées le plus près possible des lieux d'habitation des familles à Bukavu, a-t-il expliqué.

Des bâches et des couvertures vont aussi être fournies par l'ONG International Rescue Committee (IRC), qui est chargée des opérations de distribution à Bukavu. La Croix-Rouge internationale a été sollicitée pour l'organisation de l'assistance à Kabare, localité située à 20 km au nord et proche de l'épicentre du séisme.

Dimanche matin, un séisme d'une magnitude de 6 degrés sur l'échelle de Richter a frappé l'ouest du Rwanda et l'est de la RDC, faisant au total 43 morts, dont 38 au Rwanda et 5 en RDC.

"Nous avons au total 5 morts à Bukavu et 320 blessés", a déclaré mardi le médecin-inspecteur provincial Manou Burole. Toutefois, 80% des blessés, assez légèrement atteints, ont déjà quitté les hôpitaux, où étaient encore soignés une cinquantaine de personnes.

De son côté, la radio Okapi, parrainée par l'ONU, a donné un bilan de 9 morts au Sud-Kivu, un chiffre contesté par l'inspection de la santé et par le comité de crise local.

"Tous les besoins sont couverts dans les hôpitaux, où l'assistance a été très rapide. Une heure à peine après le séisme, des kits médicaux avaient été distribués dans les hôpitaux", a ajouté M. Traore.

Par ailleurs, une délégation gouvernementale arrivée lundi à Bukavu a annoncé qu'une quinzaine de tonnes de médicaments avait été acheminés au Sud-Kivu, ainsi qu'une équipe de médecins civils et militaires pour renforcer les services locaux.

En RDC comme au Rwanda, les dégâts matériels sont considérables. A Cyangugu, cité rwandaise limitrophe de Bukavu, des centaines de maisons en brique sont fissurées ou se sont écroulées.

A Bukavu, 99 bâtiments ont été détruits et 815 autres "sont inhabitables en raison des dommages et de fissures". A Katana, près de Kabare, 10 écoles et 12 églises ont été "sérieusement endommagées", selon un communiqué d'Ocha.
Certaines écoles et églises sont encore fermées mardi au Sud-Kivu. Dans les rues de Bukavu, des patrouilles conjointes de la police nationale et de Casques bleus ont été multipliées, pour éviter les pillages et sécuriser les populations.