dimanche 24 février 2008

L'ONU confirme le massacre d'au moins 30 civils par le camp Nkunda

La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc) a confirmé mercredi le massacre d'"au moins 30 civils" en janvier par des éléments du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du chef rebelle Laurent Nkunda dans des villages du Nord-Kivu (est).

"Des éléments de preuve indiquent (...) que des éléments du CNDP auraient tué au moins 30 civils à Kalonge et dans les villages alentours entre le 16 et le 20 janvier 2008", a déclaré Kemal Saïki, le porte-parole de la Monuc au cours d'un point presse à Kinshasa. En janvier, les autorités locales avaient affirmé à l'AFP qu'au total, une quarantaine de villageois avaient été tués par le CNDP près des localités de Nyamitaba et Kalonge, situées à plus de 60 km au nord-ouest de la capitale provinciale Goma.


"Les éléments du CNDP auraient commis ces actes, apparemment prémédités, à titre de représailles contre la population civile", à laquelle ils reprochaient de s'être "réfugiée dans une zone contrôlée par le Pareco (Patriotes résistants congolais)", un groupe d'auto-défense local Maï Maï, très hostile au CNDP, a poursuivi M. Saïki. A l'époque, CNDP et Pareco s'étaient mutuellement accusés d'avoir massacré des civils, évoquant des bilans allant de 20 à plus de 30 tués.


Le chef de poste de Nyamitaba (administrateur civil), Emmanuel Munyamariba, avait affirmé à l'AFP que le CNDP pourchassait les villageois jusque "dans les champs et dans les maisons isolées dans la brousse" pour les abattre. Il avait affirmé que 31 personnes avaient été tuées près de Nyamitaba et 12 autres à Kalonge, des villages proches d'un des bastions de Nkunda dans le Masisi (Nord-Kivu). "Nous nous demandons pourquoi le CNDP, qui a envoyé ses délégués à la conférence de paix, est en train de nous tuer ici", avait déclaré M. Munyamariba, alors que se tenait à Goma une conférence pour la paix et le développement dans les Kivu. A l'issue de cette conférence, le 23 janvier, tous les groupes armés actifs dans les Kivu ont signé un "acte d'engagement" pour une cessation immédiate des hostilités. Depuis, des dizaines d'accrochages ont été signalés au Nord-Kivu, impliquant le plus souvent des groupes locaux Maï Maï et le CNDP. Par ailleurs, la Monuc a condamné les "graves violations des droits de l'Homme" commises par les militaires de la 2e brigade des Forces armées de RDC (FARDC) au Nord-Kivu. Des éléments de cette brigade "auraient tué plusieurs civils dans le village de Musezero, à environ 50 km au nord-ouest de Goma, le 2 janvier 2008". Les enquêteurs de la Monuc ont pu établir l'identité de "huit personnes tuées, dont trois enfants", et fait état d'une personne disparue. La Monuc déplore qu'"aucune enquête judiciaire" n'ait été ouverte jusqu'à présent dans ces deux affaires.

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