vendredi 7 novembre 2008

RDC: nouveaux combats près de Goma; des soldats angolais impliqués angolaise

GOMA, Congo-Kinshasa - De nouveaux combats ont opposé vendredi l'armée congolaise, désormais soutenue par l'armée angolaise, et les rebelles de Laurent Nkunda dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) alors qu'un sommet de l'Union africaine se réunissait à Nairobi, au Kenya, pour tenter de trouver une issue à la crise.

PUBLICITÉ

Des soldats angolais ont rejoint les troupes gouvernementales congolaises près de la ville de Goma, ont rapporté des responsables de l'ONU. Un développement qui fait craindre une extension du conflit au-delà des frontières de la RDC.


Un nombre indéterminé de soldats angolais sont arrivés en RDC il y a quatre jours, selon un responsable de l'ONU et un officier de la Mission des Nations unies au Congo (MONUC) qui ont requis l'anonymat. Le 29 octobre, la RDC avait demandé une aide politique et militaire à l'Angola. L'arrivée de ce contingent angolais au Nord-Kivu, dans l'est de la RDC, risque d'être perçue comme une provocation par le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles congolais de Laurent Nkunda. Une demi-douzaine de pays africains ont été impliqués dans la guerre qui a dévasté le Congo-Kinshasa en deux phases successives de 1996 à 2002, dont l'Angola et le Rwanda.


Des combats ont éclaté vendredi entre l'armée congolaise et les rebelles près de la ville de Kibati (10 kilomètres au nord de Goma) où se sont réfugiées 45.000 personnes ayant fui la rébellion. Les forces congolaises ont tiré des obus de mortier contre les hommes de Nkunda qui ont riposté avec des tirs d'armes légères, a indiqué le commandant Shardool Sharma, porte-parole de la MONUC.


Des tirs lointains de mitrailleuses ont été entendus à Goma. Aucune victime n'était signalée dans l'immédiat à Kibati, mais de nombreux réfugiés étaient visibles le long de la route conduisant à Goma. D'après le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), la fusillade a duré environ une demi-heure, interrompu des distributions d'aide humanitaire et provoqué la panique parmi les réfugiés.


Par ailleurs, l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a reproché à la MONUC de ne pas protéger les civils dans des lieux comme Kiwanja, au nord de Kibati, théâtre de violents combats il y a quelques jours et où au moins 20 personnes ont été tuées cette semaine.


Au sommet de Nairobi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a affirmé que la MONUC, plus importante force des Nations unies dans le monde avec 17.000 hommes, fonctionnait au maximum de ses capacités. Selon Sylvie van den Wildenberg, porte-parole de l'ONU, la MONUC compte moins de 300 hommes dans les secteurs de Kiwanja et de Rutshuru (75 km au nord de Goma), une petite ville prise par les rebelles la semaine dernière.


De son côté, Eddie Kwizera, un collaborateur du président ougandais Yoweri Museveni, a estimé à Nairobi que "la MONUC a échoué". Le sommet de Nairobi réunissait, outre Ban Ki-moon, sept dirigeants régionaux africains dont le président congolais Joseph Kabila et son homologue rwandais Paul Kagame, qui exerce une grande influence sur Laurent Nkunda.


"Nous devons mettre le cycle de la violence derrière nous", a déclaré M. Ban. "Cette crise pourrait engloutir plus largement la sous-région", a-t-il averti.


Le commissaire européen au Développement Louis Michel, qui a eu des entretiens séparés avec Joseph Kabila et Paul Kagame ces dernières semaines, a appelé au respect du cessez-le-feu décrété unilatéralement le 29 octobre par Laurent Nkunda, mais qui n'a pas empêché des combats ces derniers jours. Selon le ministre des Affaires étrangères de la Tanzanie, les participants au sommet envisageaient la nomination d'un émissaire pour gérer la crise ou l'ouverture d'un processus de médiation.


La réunion de Nairobi survient après une série de visites de plusieurs hauts responsables européens et américains pour tenter de trouver une solution diplomatique aux combats qui ont fait des centaines de victimes. Quelque 250.000 personnes ont été déplacées dans l'est du Congo-Kinshasa depuis la reprise, en août, des affrontements entre les hommes de Laurent Nkunda et l'armée gouvernementale.

Aucun commentaire: