vendredi 7 novembre 2008

Combats entre rebelles de Nkunda et miliciens Maï-Maï



Dans le village de Kiwanja, dans l’est de la République démocratique du Congo, les villageois comptent les morts après les affrontements qui ont opposé les forces du général Nkunda aux milices Maï-Maï pro-gouvernementales.

Arnaud Zajtman, envoyé spécial de FRANCE 24 qui s’est rendu dans ce village, a dénombré au moins 20 cadavres. Les habitants parlent, eux, de 50 morts et accusent les forces rebelles d’avoir exécuté des civils après l’attaque de mercredi.

"La plupart des cadavres sont ceux d’hommes qui pourraient être des combattants, mais les villageois affirment qu’il s’agit de paysans et qu’ils ont été tués après les combats", précise Arnaud Zajtman.

Une femme, dont le mari a été tué, affirme que les attaquants ont pénétré de force chez elle : "Mon mari ne voulait pas leur ouvrir, mais ils sont entrés de force et ils nous ont demandé de l’argent. Mon mari leur en a donné et après ils l’ont tué", raconte-t-elle.

Les habitants de Kiwanja sont des paysans qui affirment être désarmés et que les miliciens pro-gouvernementaux n’étaient pas présents lors du raid.

"C’est le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple, ndlr) qui a fait ça, affirme un autre résident. J’étais là, ma mère préparait le dîner dans la cuisine quand ils sont arrivés et l’ont tuée."



Une dimension "ethnique"


Selon Arnaud Zajtman, les rebelles ont bloqué et repoussé les forces gouvernementales, avant de se retourner contre la population locale.

La Mission d'observation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc) se dit "extrêmement préoccupée" par des rapports "concernant des exactions graves contre des civils, y compris des exécutions sommaires" commises par les rebelles à Kiwanja. Mais la force onusienne n’a pas été en mesure d’empêcher la tuerie.

Selon Arnaud Zajtman, il ya également une dimension "ethnique" dans le massacre de Kiwanja. "Certains Maï-Maï qui ont brièvement tenu Kiwanja sont d’origine hutu, comme la population de Kiwanja. Donc quand les soldats tutsis de Nkunda ont repris le village, ils ont tué les villageois hutus pour se venger."

Les affrontements de Kiwanja sont les premiers depuis l’appel à un cessez-le-feu lancé le 29 octobre par Laurent Nkunda. Après avoir repoussé l’armée congolaise dans le Nord-Kivu, les combattants rebelles se sont positionnés à une quizaine de kilomètres de Goma, la capitale régionale.

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