mardi 15 janvier 2008

Le président Joseph Kabila se rend à la conférence de Goma

GOMA, Congo démocratique (Reuters) - Le président congolais Joseph Kabila s'est rendu à la conférence de paix de Goma, destinée à mettre fin à des années d'affrontements dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

"Je viens pour m'impliquer personnellement dans la recherche d'une solution", a-t-il dit à Reuters avant de quitter Kinshasa pour la capitale du Nord-Kivu.

Le général rebelle Laurent Nkunda, un Tutsi, s'est dit prêt à se rendre lui aussi à la conférence s'il est invité.

"Si je suis invité, j'irai. Je n'ai pas reçu d'invitation personnelle", a-t-il dit par téléphone à Reuters, de son bastion dans les montagnes de l'est du pays.

"Une rencontre avec le chef de l'Etat serait une bonne chose. Ça irait dans le sens d'un rapprochement (...) Quand les gens se parlent de loin, ils se méfient. Quand ils se parlent de près, ils se disent des choses", a-t-il ajouté.

La venue de Kabila et les propos de Nkunda sont des signes encourageants pour l'issue de cette conférence de paix, qui s'est ouverte le 6 janvier mais a peiné à entrer dans le vif du sujet.

La délégation du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), le mouvement de Nkunda, a salué la venue du président congolais à la table des négociations.

"Nous pensons que la participation de Kabila donnera un nouvel élan aux discussions, apportera une nouvelle vision. Sa participation est absolument nécessaire", a déclaré Kambasu Ngeve, le chef de cette délégation.

"UN NOUVEL ÉLAN"

Celle-ci avait réclamé dimanche des négociations directes avec le gouvernement et le retour au Congo de tous les exilés, notamment du grand rival de Kabila, l'ancien vice-président Jean-Pierre Bemba, battu lors de l'élection présidentielle de 2006 et qui vit au Portugal.

Le nouveau chef de la Monuc, la mission de paix des Nations unies en RDC, Alan Doss, s'est également rendu mardi à Goma avec plusieurs responsables civils et militaires onusiens. Il y a actuellement quelque 17.000 casques bleus dans le pays.

"La violence au Nord-Kivu et au Sud-Kivu n'a pas cessé alors que le reste du Congo bénéficie du retour de la paix et du début d'un énorme travail de reconstruction", a déclaré Doss aux délégués.

"Il est temps que vous preniez place autour d'une table pour discuter avec franchise et sérénité de tous ces problèmes afin de trouver des solutions durables et les meilleures possibles", a-t-il ajouté.

Plus de 400.000 habitants de la province du Nord-Kivu ont dû fuir leurs foyers l'an dernier en raison des combats entre les soldats gouvernementaux, les fidèles de Nkunda, les miliciens Maï-Maï et les rebelles rwandais, séquelles de la guerre civile qui a ravagé l'ex-Zaïre entre 1998 et 2003.

Plusieurs efforts de médiation et campagnes militaires n'ont pas réussi à mettre fin à des années d'affrontements dans la région, où la présence de combattants hutus rwandais accusés d'avoir mené le génocide de 1994 au Rwanda a provoqué régulièrement des conflits.

Par Lubunga Bya'Ombe Reuters

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